Une remarque, qu'on peut faire à chaque discussion touchant à ce sujet : il y a quelques passionnés, très passionnés, compétents, qui entrent très vite dans des explications très techniques (C'est un peu comme si, parlant d'histoire des mathématiques, je vous écrivais ici la démonstration d'un des théorèmes de Lagrange). La seule chose que peut en comprendre quelqu'un comme moi qui lit à travers le filtre de son ignorance, c'est ... qu'ils ne sont pas d'accord entre eux.
Je veux dire (amicalement) qu'on aimerait bien une synthèse, non pas une conclusion définitive, mais un panorama de l'état actuel de cette science, dans une perspective historique. Il est d'ailleurs possible que cette synthèse soit quelque part noyée au milieu du reste.
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Ce que je peux essayer d'en dire, pas seulement sur la génétique, mais sur toutes les sciences physiques :
Pour comprendre les phénomènes physiques, on construit des modèles mathématiques. Par exemple, la numération (le fait de compter) est un modèle : le berger, pour ne pas perdre ses moutons, est passé de "un mouton, un mouton, etc." à 1,2,3,4,5 ... 32. Un modèle est une abstraction mathématique. Et son champ d'application est toujours limité, c'est à dire qu'il y a toujours des dimensions du phénomène qui n'entrent pas dans le modèle.
Exemple : le big bang est un modèle. La génétique utilise un modèle (le codage par l'ADN est modélisé mathématiquement). Et La théorie (les théories) de l'évolution est un modèle. C'est à dire que c'est un outil de compréhension, destiné à évoluer (
) lui-même. Pas la peine d'en parler comme d'un dogme, ou de le comparer à un dogme.
Pour reprendre l'exemple du berger : s'il manque une brebis, la numération ne dit pas laquelle, ni où elle est. L'information est donc incomplète, mais ça reste une information importante.