Hierosnimus a écrit :
Il y a ce mois-ci, un article dans science et vie sur la mémétique.
Même si cette nouvelle science parle plutôt de l'évolution des idées, on arrive vite fait à penser que cela va jouer un rôle dans l'évolution génétique de l'humain.
Ainsi un spécialiste pense que: "L'évolution génétique naturelle de l'homme est terminée". Depuis des milliers d'années, c'est la culture qui fait la loi. Tous les facteurs de sélection naturelle des gènes de l'homme, du choix du partenaire au célibat en passant par le nombre d'enfants et la contraception, sont sous l'influence de codes culturels
Ainsi, c'est la culture qui explique la fréquence élevée des gènes responsables de la digestion du lactose dans les populations élevant des vaches depuis l'invention de l'agriculture. C'est selon lui (Luca Cavalli-Sforza) , l'incorporation du lait dans les habitudes alimentaires après le sevrage post-natal qui a pesé sur les gènes, notamment sur ceux des Européens du Nord, dont 90% possèdent aujourd'hui la mutation génétique qui les rend tolérants au lactose.
Un étude en 2007, a effectivement démontré que l'industrie laitière avait bien précédé l'apparition du variant génétique permetant la tolérance au lactose.
Cela dit, je ne fait que retranscrire cet article, et je ne suis pas forcément entierement d'accord sur tout!
Certainement que la culture influence et influencera nos gènes, les exemples sont sans doute innombrables mais d'une manière exclusive?
Par exemple, il y a seulement 200 à 300 ans en France, près de la moitié des enfants mourraient, hors période d'épidémies.
Dans une même fatrie, ayant donc des conditions de vie similaire, on pourrait quand même penser que seuls les plus résistants pouvaient survivre.
Ce n'est plus le cas aujourd'hui en France, mais ailleurs dans le monde?
La civilisation peut avoir une influence sur des caractères mineurs, et on pourrait aussi citer la résistance aux épidémies.
Mais je pense qu'on a vraiment trop peu de recul pour affirmer que l'évolution génétique "naturelle" est terminée : quelques milliers d'années d'histoire ne représentent pas grand chose
par rapport aux 100000 ans (minimum) de l'espèce humaine actuelle, et les deux derniers siècles qui ont vu chuter la mortalité infantile, encore moins (et ce n'est peut-être qu'un acquis très provisoire).
Sur une période de 10000 ans préhistorique, entre -80000 et -70000 par exemple, on ne voit pas non plus d'évolution notable sur la morphologie, à moins de tomber par une chance extraordinaire, sur une période de ponctuation.
Le rythme de l'histoire est bien plus rapide que le temps sur lequel se déploie l'évolution, ce que Gould appelle le "temps profond", et la grande variété des cultures humaines, ainsi que leurs évolutions sur des durées de quelques siècles, seulement quelques générations humaines, ne plaide pas en faveur d'une influence décisive de la civilisation sur l'évolution humaine.