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Message Publié : 12 Oct 2008 20:52 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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Juste pour dire que les castors d'Amérique et d'Europe ne sont pas la même espèce...
... et qu'ils construisent tous deux des barrages, à condition d'en avoir besoin.


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Message Publié : 13 Oct 2008 11:47 
Hierosnimus a écrit :
Il y a ce mois-ci, un article dans science et vie sur la mémétique.
Même si cette nouvelle science parle plutôt de l'évolution des idées, on arrive vite fait à penser que cela va jouer un rôle dans l'évolution génétique de l'humain.
Ainsi un spécialiste pense que: "L'évolution génétique naturelle de l'homme est terminée". Depuis des milliers d'années, c'est la culture qui fait la loi. Tous les facteurs de sélection naturelle des gènes de l'homme, du choix du partenaire au célibat en passant par le nombre d'enfants et la contraception, sont sous l'influence de codes culturels
Ainsi, c'est la culture qui explique la fréquence élevée des gènes responsables de la digestion du lactose dans les populations élevant des vaches depuis l'invention de l'agriculture. C'est selon lui (Luca Cavalli-Sforza) , l'incorporation du lait dans les habitudes alimentaires après le sevrage post-natal qui a pesé sur les gènes, notamment sur ceux des Européens du Nord, dont 90% possèdent aujourd'hui la mutation génétique qui les rend tolérants au lactose.
Un étude en 2007, a effectivement démontré que l'industrie laitière avait bien précédé l'apparition du variant génétique permetant la tolérance au lactose.
Cela dit, je ne fait que retranscrire cet article, et je ne suis pas forcément entierement d'accord sur tout!
Certainement que la culture influence et influencera nos gènes, les exemples sont sans doute innombrables mais d'une manière exclusive?
Par exemple, il y a seulement 200 à 300 ans en France, près de la moitié des enfants mourraient, hors période d'épidémies.
Dans une même fatrie, ayant donc des conditions de vie similaire, on pourrait quand même penser que seuls les plus résistants pouvaient survivre.
Ce n'est plus le cas aujourd'hui en France, mais ailleurs dans le monde?


La civilisation peut avoir une influence sur des caractères mineurs, et on pourrait aussi citer la résistance aux épidémies.
Mais je pense qu'on a vraiment trop peu de recul pour affirmer que l'évolution génétique "naturelle" est terminée : quelques milliers d'années d'histoire ne représentent pas grand chose
par rapport aux 100000 ans (minimum) de l'espèce humaine actuelle, et les deux derniers siècles qui ont vu chuter la mortalité infantile, encore moins (et ce n'est peut-être qu'un acquis très provisoire).
Sur une période de 10000 ans préhistorique, entre -80000 et -70000 par exemple, on ne voit pas non plus d'évolution notable sur la morphologie, à moins de tomber par une chance extraordinaire, sur une période de ponctuation.
Le rythme de l'histoire est bien plus rapide que le temps sur lequel se déploie l'évolution, ce que Gould appelle le "temps profond", et la grande variété des cultures humaines, ainsi que leurs évolutions sur des durées de quelques siècles, seulement quelques générations humaines, ne plaide pas en faveur d'une influence décisive de la civilisation sur l'évolution humaine.


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Message Publié : 13 Oct 2008 12:44 
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Jean-Pierre Vernant
Jean-Pierre Vernant

Inscription : 17 Oct 2003 18:37
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Ce n'est pas comme ça que je le comprends. Le spécialiste Untel ne dit pas que l'évolution est terminée parce que l'homme ne change plus, mais parce que les facteurs naturels de l'évolution génétique d'une espèce ne sont plus en mesure d'influer sur lui, et parce que les facteurs qui prédominent manifestement pour désigner qui survit et qui a une descendance sont désormais culturels.
Par conséquent, si on définit l'évolution naturelle comme celle qui se fait selon les critères qui agissaient sur l'évolution des espèces animales avant que l'homme ne domine les écosystèmes, on peut dire qu'elle est terminée, ou au moins suspendue. L'homme va changer, ou pas, mais selon d'autres règles.
Il change, par exemple, les traits ethniques (les "races") se mélangent à l'infini, parce que les hommes se déplacent rapidement sur la planète entière et que pour un grand nombre d'entre eux, il n'y a aucun blocage au fait de trouver l'âme soeur dans une peau d'une autre couleur que la sienne. L'humanité est donc de plus en plus massivement composée de "métis" sur le plan de quelques caractères très visibles, c'est une évolution, et son moteur est culturel.

L'homme et ses techniques se déplacent rapidement, et diffusent en peu de temps dans le monde entier. Dès lors, l'une d'elles peut concerner en un clin d'oeil une part significative de l'espèce. Vous parlez de la baisse de la mortalité infantile; si, sur un tiers ou la moitié du monde, la médecine enraie certaines maladies (= supprime la pression de sélection correspondante) alors en très peu de temps, on voit survivre, et léguer leur génome, des dizaines de millions d'individus qui, en d'autres temps, auraient été rectifiés par le croup ou la tuberculose bien avant d'avoir fait souche. C'est une évolution du patrimoine génétique global, importante, car concernant beaucoup d'individus. Devant ce constat, invoquer le fait que "naturellement" l'évolution prenne beaucoup plus de temps, n'a plus de sens. Si on constate un changement qui affecte un très grand nombre d'individus, on n'est plus du tout dans le détail, ni dans le caractère mineur.


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Message Publié : 13 Oct 2008 13:21 
Il y a toujours eu des migrations, et des métissages, mêmes sur de longues distances, et il en va de même pour quelques autres espèces animales.
Et il s'agit d'évolutions mineures dans le sens où elles affectent peu la morphologie et ne mettent pas en cause l'unité de l'espèce humaine et sa stabilité depuis 100000 ans.
La couleur de la peau, ou la résistance à la tuberculose, ne sont pas des évolutions qualitativement importantes qui paraissent tendre vers l'apparition d'une nouvelle espèce par exemple, même si elles peuvent être importantes quantitativement, en affectant un grand nombre d'individus en quelques siècles.


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Message Publié : 13 Oct 2008 14:35 
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Jean-Pierre Vernant
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Oui, mais je ne vois pas en quoi tout ça contredit le fait qu'à l'heure actuelle, l'action des facteurs naturels de sélection, sur Homo sapiens, est largement suspendue au profit de facteurs culturels.


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Message Publié : 13 Oct 2008 15:01 
Celà me parait être une hypothèse inutile, étant donné que la théorie des équilibres ponctués explique la stabilité de l'espèce humaine sans faire intervenir une particularité comme la culture, et n'interdit pas quelques évolutions mineures résultant de faits culturels.
Ces évolutions mineures ne permettent pas de dire que l'évolution naturelle est largement suspendue sous l'effet de facteurs culturels. Les pratiques culturelles sont très variables dans l'espace et dans le temps, et je pense qu'on a bien trop peu de recul pour juger de l'effet de ces facteurs culturels sur l'évolution.


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Message Publié : 13 Oct 2008 15:22 
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Lambda0 a écrit :
Celà me parait être une hypothèse inutile, étant donné que la théorie des équilibres ponctués explique la stabilité de l'espèce humaine sans faire intervenir une particularité comme la culture, et n'interdit pas quelques évolutions mineures résultant de faits culturels.


Le gros problème de la théorie des équilibres ponctués, c'est que l'on n'a découvert aucuns des mécanisme qui permettraient sa mise en place. Elle constate qu'il y a des périodes ou certaines espèces restent stables, mais elle n'explique pas pourquoi. De plus, elle se base sur une stabilité vue sur quelques paramètres, essentiellement, la similarité des squelettes à partir des fossiles que l'on retrouve. Or, si 2 organismes n'ont que leurs squelettes en communs, cela veut dire qu'ils peuvent être à environ 85% différents.

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Message Publié : 13 Oct 2008 15:59 
Narduccio a écrit :
Le gros problème de la théorie des équilibres ponctués, c'est que l'on n'a découvert aucuns des mécanisme qui permettraient sa mise en place. Elle constate qu'il y a des périodes ou certaines espèces restent stables, mais elle n'explique pas pourquoi. De plus, elle se base sur une stabilité vue sur quelques paramètres, essentiellement, la similarité des squelettes à partir des fossiles que l'on retrouve. Or, si 2 organismes n'ont que leurs squelettes en communs, cela veut dire qu'ils peuvent être à environ 85% différents.


Je ne vois pas en quoi quelques zones d'ombre sur les mécanismes intimes seraient vraiment un problème. Darwin n'a pas eu besoin de la génétique pour développer sa théorie, par exemple.
On constate que de nombreuses, peut-être la plupart, des espèces animales évoluent suivant ce mode, ce qui résout quelques gros problèmes en suspend depuis plus d'un siècle.
C'est plutôt l'évolution gradualiste qui posait de gros problèmes, par exemple, dans le cas de l'évolution humaine, pour l'évolution du volume du crâne : pour que le volume du crâne double progressivement en 1 million d'années ou plus, il aurait fallu que d'une génération à l'autre, la variation soit infinitésimale, bien trop faible pour procurer un quelconque avantage et être sélectionnée.


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Message Publié : 13 Oct 2008 18:06 
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Narduccio a écrit :
Le gros problème de la théorie des équilibres ponctués, c'est que l'on n'a découvert aucuns des mécanisme qui permettraient sa mise en place. Elle constate qu'il y a des périodes ou certaines espèces restent stables, mais elle n'explique pas pourquoi. De plus, elle se base sur une stabilité vue sur quelques paramètres, essentiellement, la similarité des squelettes à partir des fossiles que l'on retrouve. Or, si 2 organismes n'ont que leurs squelettes en communs, cela veut dire qu'ils peuvent être à environ 85% différents.

Lambda0 a déjà fournit un élément de réponse intéressant!

J'ajoute également que l'équilibre ponctué ne nécessite aucun mécanisme autre que ceux déjà connu en biologie évolutive! La Théorie des équilibres ponctués expliquent notamment la stabilité par l'absence d'une sélection dirigée dans une direction donnée pendant suffisamment longtemps!

Si par exemple une espèce donc la population se répartie sur un territoire suffisamment vaste!
Si maintenant les populations périphériques de l'espèce en question ne reste pas isolés suffisamment longtemps géologiquement parlant, elles finiront toujours par se mélanger à d'autres populations de la même espèce, et les particularités morphologiques acquisent durant la période d'isolement disparaîtront!

Par exemple si on sein d'une même espèces les population de l'extrémité sud de l'air de répartition de l'espèce ont des pattes plus longues que la moyenne de l'espèce et que les population de l'extrémité nord des pattes plus courtes que la moyenne de l'espèce, tant qu'il n'y aura pas eu un isolement suffisamment long (ou une sélection suffisamment intense) pour mener à une spéciation d'une des population isolés, celle-ci se remélangerons à d'autres populations et donc la morphologie n'évoluera pas ou peu!

Ainsi selon le modèle de l'équilibre ponctué l'essentiel des changement évolutif a lieu durant les période de spéciation qui justement permettent de retenir des innovations morphologiques qui ne se dilueront plus au sein de l'espèce mère (sauf en cas d'hybridation de deux espèces différentes mais c'est un cas particulier)!


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Message Publié : 13 Oct 2008 18:21 
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Salluste
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Cela veut-il dire que l'homme n'évoluera pratiquement plus, puisque trop nombreux?
Car on peut très bien imaginer que la population humaine va se retrouver isolé... sur la planète Terre!
Mais je pense qu'une espèce très nombreuse évoluera moins vite qu'une espèce avec peu de membres. Cela me paraît logique...


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Message Publié : 13 Oct 2008 18:38 
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Hierosnimus a écrit :
Cela veut-il dire que l'homme n'évoluera pratiquement plus, puisque trop nombreux?
Car on peut très bien imaginer que la population humaine va se retrouver isolé... sur la planète Terre!
Mais je pense qu'une espèce très nombreuse évoluera moins vite qu'une espèce avec peu de membres. Cela me paraît logique...

Certes c'est logique c'est même à cela que pensèrent Stephen Jay Gould et Niles Eldredge lorsqu'ils proposèrent le concept des Équilibres Ponctués en 1972, à savoir que la majorité du changement évolutif se produit au sein de petites populations isolées soumises à une intense sélection naturelle, pour cela ils reprenaient les travaux de spéciation allopatrique et péripatrique d'Ernst Mayr!

Mais en fait c'est un peu plus compliqué que cela, les avancés en matière de génétique des populations et de spéciations ont montré que même une population nombreuse pouvait évoluer rapidement, ce qui a obligé S. J. Gould et N. Eldredge de se concentrer sur l'autre facteur majeur en matière de spéciation à savoir l'existence ou non d'une sélection naturelle allant dans une direction bien précise et là l'importance ou non de l'isolement des populations a toujours son importance en revanche la taille des populations moins!

Ensuite en ce qui concerne l'espèce humaine on constate effectivement qu'aujourd'hui les populations ne sont plus guère isolé et qu'il n'existe pas une intense sélection naturelle allant dans une direction particulière ce qui serait plutôt en faveur d'une stabilité sur le long terme quand bien même il pourrait parfois avoir des évolution locales et rapides si des populations venaient à être isolées mais tant qu'elles ne le demeureraient pas assez longtemps elles finiraient par se remélanger et donc cela ne mènerait guère à une évolution conséquente!

Maintenant bien sûr c'est un scénario possible qui a le mérite d'être cohérent et d'avoir des argument solide mais cela ne veut bien sûr pas dire que c'est le seul!


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Message Publié : 13 Oct 2008 21:19 
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Jean-Pierre Vernant
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Lambda0 a écrit :
Celà me parait être une hypothèse inutile, étant donné que la théorie des équilibres ponctués explique la stabilité de l'espèce humaine sans faire intervenir une particularité comme la culture, et n'interdit pas quelques évolutions mineures résultant de faits culturels.


Je n'ai pas compris ces propos comme une "explication" à une "stabilité" mais comme un constat. Quels facteurs naturels vous paraissent agir sur la sélection (ie la survie et la propension à se reproduire) de, mettons, la part potablement nourrie de l'humanité ?


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Message Publié : 13 Oct 2008 21:45 
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La sélection naturelle ne joue plus ?
Sommes-nous devenus insensibles aux maladies ? Aux virus ? Aux épidémies ? Nous vivions tous, sauf accident jusqu'à l'age de la reproduction ? Pourquoi dans quelques semaines, on organise à nouveau un téléthon dans ce cas ? Pourquoi des enfants de tout age meurent avant d'avoir atteint leur pleine maturité sexuelle ? Et pourquoi certains n'arrivent pas à avoir d'enfants ? Le sélection naturelle joue encore chez l'espèce humaine, moins que par le passé, mais nous ne sommes pas encore totalement à l'abri de ses effets.

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Message Publié : 13 Oct 2008 22:21 
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Plutarque
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En effet Narduccio la sélection naturelle joue toujours et il n'y a pas si longtemps elle a même joué de façon conséquente, notamment durant la Grippe Espagnole, et nous pouvons parier que durant les siècles à venir elle jouera encore et toujours son rôle!

Ce n'est pas parce qu'elle est provisoirement moins forte qu'elle ne joue plus, elle joue encore et elle continuera de jouer!


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Message Publié : 13 Oct 2008 22:30 
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Malheureusement pour nous, nous ne sommes pas à l'abri de ces effets et je trouve bien présomptueux ceux qui prétendent que l'on s'est mis à l'abri.

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