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Concerant LES oiseaux, il faut aller voir dans le dictionnaire des symboles: l'oiseau (en général) est le "lien" entre le terrestre et le sacré.
C'est un archétype commun de l'humanité.
Il est évident que suivant le lieu, cet oiseau "médiateur" sera différent: corbeau chez les celtes, germains et scandinaves, le vautour ailleurs: simple question de biotope!
C'est juste. je me disais surtout (mais j'ai un peu débordé c'est vrai) que le choix de cet oiseau en particulier semblait s'être curieusement maintenu
à cet endroit (et c'est là que je trouve que j'ai un peu débordé) pendant deux ou trois civilisations.
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Dans quelle mesure ce type de rite funéraire ne correspond pas (aussi) à un environnement?
Dans un biotope essentiellement "pierreux" (si pas très dur à creuser), ne laisse t-on pas un maximum de terre pour les vivants (et leur vie/survie) ce qui favorise les pratiques via les oiseaux?
Si, en plus, il y a peu de bois, la crémation devient aussi problématique.
Il est totalement juste que le decharnement avien des morts n'est pas l'apanage des peuples anciens de Turquie, les deux exemples que vous citez, Tibet et tribus amérindiennes, sont avéré.
Mais attribuer le choix du rite funéraire à l'environnement, au biotope, me parait peu approprié.
Je m'explique....
Tout d'abord, on constate souvent que les rites en général et, en particulier ici, les rites funéraires, se distinguent par leur manque de "pragmatisme". exemple, les armoricains néolithique qui, bien que disposant de terres à foison et habitant de surcroît au bord de la mer, ont choisi de construire des cairns (barnenez par exemple) et autres dolmens mégalithiques pour y mettre leur morts.
De même il me semble que chez les amérindiens ceux qui exposent leurs morts aux vautours, ne sont pas uniquement ceux du désert ou des grandes plaines (et ces derniers disposent de terre pour enterrer leur mort). Mais je ne suis pas très connaisseur des coutumes amérindiennes, alors j'invite à se renseigner pour préciser ce que je viens de dire.
Enfin, le peu que j'ai lu concernant Gobekli Tepe mentionnait le fait que les conditions climatiques étaient très différentes de celles d'aujourd'hui, au point que certaines personnes l'on assimilé au jardin d'Eden de la bible, des étude en palynologie ayant montré la présence de nombreux arbres (et arbustes, et buisson), bref du bois à foison pour brûler les corps, or les gens de çatal huyuk, également concerné par ce climat, pratiquaient le decharnement aviaire (c'est ce que m'a dit wiki mais j'ai peut-être tort de le croire, Mitra devrait peut-être être plus à même de préciser).
Bref, que l'environnement d'un peuple puisse influer sur ses coutumes funéraires, c'est possible. Mais ce n'est pas l'élément déterminant. D'autres influences sont plus importantes et font que la forme finale du rite est souvent peu "pragmatique".
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Il y a quand même un element distinctif dans leur pratique, qui concerne la tete , puisque les representations sont celles d'hommes sans têtes laissés aux vautours. Le crane semble faire l'objet d'une autre ceremonie particuliere (cf catal huyuk) et au plus j' y reflechis , au plus je crois que les piliers en forme de T , sont commemoratif aux ancêtres (T representant leur corps sans tete).
Il faudrait voir si chez les autres peuples que vous citez laissant leurs morts aux vautours (ou autres oiseaux) , la tete etait séparée ou pas.
Je profite de ce message pour répondre aussi à ceux que vous avez déposés pendant ma rédaction.
Ma première analyse de cet élément pictural était que les vautours avaient pris la tête, comme siège de l'âme, pour l'emmener aux dieux/dans l'autre monde/au séjour des morts/Là où une âme devait aller (.... et là, le vautour va voir la cigogne, et ....)
Mais si il y a manipulation de la tête à Höyük, alors, j'm'a gouré. (conservation de la tête pour un culte des ancêtres ?)
En tout cas, je n'ai pas entendu parler de peuple amérindien, ou de zoroastrien/parsis d'ailleurs, manipulant la tête à part.
et, de fait, je pensais davantage à la perse, qu'à l'inde en parlant des zoroastriens
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On peut envisager pas mal de théories, le problème c'est qu'on manque de traces.
Fort juste, la découverte de Gobekli est récente (1995 pour les premiers coups de pelle), sa mise en relation avec les autres sites néolithiques encore plus. La mise à plat (ou en perspective) de l'ensemble n'a pas encore été faite. Et le nombre de sites connu reste faible.
Bref, avec plus de sites, et après une étude attentive de la totalité de ceux-ci, alors seulement on pourra ré-esquisser une base d'histoire évènementielle.
Est-ce que Mitra pourrait faire un petit bilan de la discussion, peut-être en élargissant sa palette de site initiale (avec arslantepe dont j'ai parlé, mais aussi peut-être Hacilar et Mersin dont parle Wiki, voire d'autres...)