Léonard59 a écrit :
Voici un article sur la paléogénétique :
La paléogénétique en tant qu’approche archéométrique au cours des 30 dernières années de Eva-Maria GeiglVoici la partie qui concerne le peuplement ancien de l'Europe.
Citer :
L’analyse des génomes des populations anciennes ne s’est pas arrêtée au Paléolithique. Il a été possible de séquencer des génomes d’individus de différentes périodes et cultures et de les caractériser génétiquement. Ceci a permis d’identifier de nombreuses vagues de migrations depuis le dernier maximum glaciaire en comparant les génomes d’individus associés au Paléolithique supérieur, puis au Mésolithique, au Néolithique et à l’Âge du Bronze. Ainsi il a été possible d’identifier les composants principaux du génome des Européens actuels (Fu et al., 2016 ; Lazaridis et al., 2014). La première composante est africaine et provient des humains anatomiquement modernes de l’Afrique ayant colonisé l’Asie, il y a ~65000 ans, et l’Europe, il y a ~43000 ans. Par contre, la première branche de ces Proto-Européens représente un cul-de-sac car elle n’a pas laissé beaucoup de matériel génétique dans les Européens actuels (Fu et al., 2014 ; Fu et al., 2016). Une autre branche a évolué en Europe, alors qu’une troisième branche a évolué en Europe de l’Est. Tandis que la première population, plus ancienne, pourrait être celle qui a développé la culture aurignacienne, la branche de l’Europe de l’Est pourrait être associée à la culture gravettienne qui s’est répandue en Europe sans que la population associée à la culture aurignacienne n’ait été remplacée (Fu et al., 2016). Cette dernière a continué à évoluer et aurait finalement produit la culture magdalénienne. C’est seulement à la fin de la glaciation, avec le réchauffement climatique, qu’une population du Proche-Orient est venue par l’Europe du Sud-Est, a remplacé les populations autochtones de la culture magdalénienne et épigravettienne et aurait développé la culture mésolithique (Fu et al., 2016). Les premiers agriculteurs de l’Anatolie, descendants d’un métissage entre deux populations distinctes originaires du Levant et de l’Iran (Lazaridis et al., 2016) ont diffusé le Néolithique en colonisant l’Europe il y a ~7000 ans par deux vagues de migrations, le courant continental et le courant méditerranéen, et qui ont emmené les premiers animaux et plantes qu’ils avaient domestiqués, comme l’attestent les données archéologiques mais aussi paléogénétiques et paléogénomiques (voir plus loin). À la fin du Néolithique, début de l’Âge du Bronze, les populations des nomades des steppes pontiques de la culture des Kourganes (« Yamna » en russe), descendants de métis entre une population ayant survécu à la dernière glaciation dans le Caucase de chasseurs-cueilleurs du territoire russe et d'agriculteurs néolithiques d'Iran se sont rapidement disséminés en Europe centrale sur le dos des chevaux qu’ils avaient domestiqués (Allentoft et al., 2015 ; Haak et al., 2015 ; Lazaridis et al., 2016). Leur succès reproductif sur le territoire de l’Allemagne du Nord a été très supérieur à celui des populations autochtones car les générations suivantes ont hérité jusqu’à 80 % de leur génome de la population migrante (Haak et al., 2015), voir aussi figure 3. Les données génomiques livrent donc une trame dans laquelle il est possible de placer les données archéologiques et linguistiques. En revanche, pour pouvoir bien interpréter les données génomiques, il faut tenir compte des données archéologiques et une collaboration étroite entre paléogénéticiens et archéologues s’impose. Ceci est vrai pour tous les projets en paléogénétique basés sur du matériel issu de fouilles archéologiques.
Bon, je n'ai pas envie de polémiquer avec vous, mais essayer de parler des choses intéressantes...
Pour les autres membres de passion-histoire.
Les études génétiques se suivent, et chacune apporte une pièce à l'édifice en étudiant de nouveaux génomes anciens.
L'article cité ci-dessus, doit avoir pour origine cette étude:
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4943878/Cette étude montrait une affinité entre les chasseurs-cueilleurs de Villabruna (les plus récents des chasseurs cueilleurs d'Europe) et le Moyen-Orient.
Mais affinité ne veut pas forcément dire ascendance.
Une étude plus récente (de 2018) montre qu'une population intermédiaire existait dans le sud-caucase et qui était très proche, génétiquement des Fermiers Anatoliens:
https://www.biorxiv.org/content/biorxiv ... 9.full.pdfLes chasseurs-cueilleurs d'Europe de l'Ouest ont plus d'affinité génétique avec les chasseurs-cueilleurs de Dzudzuana (Sud-Caucase) qu'avec les anciennes populations du Proche-Orient et d'Afrique du Nord, à l'exception des fermiers Néolithiques d'Anatolie qui forment une clade avec les chasseurs-cueilleurs de Dzudzuana.Le maximum glaciaire (entre -20 000 et -14 000 ans) a été une période extrêmement important
E dans l'histoire des Européens.
La moitié de l'Europe , voir
E plus, était devenu
E inhabitable. Apparemment, en Espagne, la lignée ancienne européenne aurait perduré.
Lors du réchauffement, les chasseurs-Cueilleurs, sans doute réfugié
S dans le Sud de l'Europe ou en Anatolie (ou alors jusqu'au Caucase?), et qui se serai
ENt mélangés avec la population locale, génétiquement proche des Anatoliens, auraient reconquis les terres nord Européennes mais aussi la péninsule Ibérique.
Voici telle était l'Europe avant la seconde immigration, celle du Néolithique, quelques 10 000 ans plus tard, venus du même endroit? Ou quelque part de relativement proche...