Yoda a écrit :
C'est amusant que pour des théories "actuelles", sur les 4 noms cités, au moins deux concernent des morts... Bon, en fait, c'est pas si amusant, car Hamilton comme Gould étaient des scientifiques de poids, qui ont énormément contribué à la compréhension des mécanismes évolutifs.
Dans un des articles, il y a un début de réponse:
Pierre-Henri Gouyon a écrit :
A l'heure actuelle, une des activité frénétique des évolutionnistes est de fabriquer des arbres phylogénétiques grâce aux puissantes techniques de la biologie moléculaire, c'est à dire de décrire ce qui s'est passé. Et il est certain que c'est un domaine qui avance bien; y a eu des découvertes parfaitement étonnantes : les archées, le fait que les champignons sont plus proches des animaux que des plantes ... Seulement, du coup, la biologie évolutive est devenue très descriptive et a un peu perdu son intérêt pour les mécanismes. Elle s'intéresse plus aux "patterns" qu'au "process", comme disent les Anglo-Saxons. J'espère que cela changera. Mais je trouve que la recherche scientifique en général est dans une période où elle accumule des connaissances sans produire beaucoup de concepts. Cela ne doit donc pas être dû seulement au fonctionnement interne de la théorie de l'évolution !
Historiquement, les sciences ont souvent avancé comme cela, par a-coups. On accumule des données qui confortent ou contredisent la théorie. Quand l'accumulation de données commence à trop faire vaciller l'édifice théorique, alors des gens commencent à essayer de faire entre ces faits dans les théories. Au bout d'un moment, le murissement intellectuel conduit à l'élaboration d'une nouvelle théorie intégrant les données nouvelles. A partir de cette nouvelle théorie, on fait des prédictions. Pour la valider, on cherche des observations qui confortent cette théorie et on recommence à accumuler des données en faveur ou en défaveur de cette nouvelle théorie. Et ainsi de suite. Nous sommes dans une phase ou de nouveaux outils scientifiques permettent de faire de nouvelles découvertes. Je devrait même dire permettent facilement. La plupart des nouvelles découvertes confortent la théorie synthétique ou plutôt ne la remettent pas fondamentalement en cause, la communauté scientifique ne ressent donc pas le besoin de révolutionner l'appareil théorique. Ce qui n'est pas le cas en physique ou des chercheurs travaillent depuis bientôt un siècle à créer un appareil théorique qui concilie les différentes branches de la physique.