Les routes "internationales" sont balisées depuis très longtemps, au moins la période néolithique et les âges des métaux (cf. les voies de l'ambre, de l'étain, du cuivre en Europe à l'époque protohistorique). Il existe des sites placés sur les voies de communication principales, qui en tirent profit, assurent les relais, la sécurité, et taxent les voyageurs. Et il y a des gens qui savent quels chemins prendre, l'expérience compte beaucoup, aussi bien chez des guides qui peuvent louer leurs services que chez des marchands habitués à voyager très loin. En gros, les chemins à prendre sont déjà tracés, connus par diverses personnes pouvant faire office de guide, renseigner les nouveaux venus, aussi bien au niveau local que pour les grandes distances. Cela est possible même en l'absence d'itinéraires écrits, voir les connaissances géographiques des bédouins et eskimos qui ont été étudiées par les ethnologues. Ceux-ci savaient bien se repérer, même sans établissement humain, il y a partout des marqueurs spaciaux qui peuvent être identifiables, dans la topographie (rivières, collines, forêts, montagne avec une forme spéciales, etc.). Et puis ensuite, des "itinéraires" couchés par écrits existaient depuis les débuts de l'écriture, le plus ancien connu date si je me souviens bien du XVIIIe siècle av. J.-C. en Babylonie, mais dès le IIIe millénaire il existe des listes de lieux géographiques, compilant les lieux connus dans une région donnée. Et les gens de cette époque montre déjà une grande maîtrise des voies de communication, savent repérer différents parcours possibles, et les utiliser en fonction de leurs avantages et inconvénients : présence de points d'eau, risques naturels, humains (guerres, brigands), parcours plus sécurisé, ou celui qui est plus économique, ou celui où les taxes à payer sont plus élevées, etc. On peut voir de telles stratégies chez les marchands assyriens du XVIIIe siècle av. J.-C. Avant les périodes historiques, les gens ont peut-être déjà élaboré des cartes, ou des itinéraires, et certains dessins ou gravures pariétaux ou autres datant des temps pré- et proto-historiques sont parfois interprétés comme des itinéraires. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de routes pavées qu'il n'y a pas de routes. D'ailleurs les voies romaines ont sans doute repris des tracés plus anciens, de la même manière que les sites où les Romains fondent des cités sont souvent déjà habités.
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