Des perles scientifiques, on en entend et on en lit beaucoup, même sur Passion-Histoire.
Par exemple :
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Je maintiens qu'il est absolument impossible de capter une émission trop lointaine, même avec une antenne qui recouvre un hémisphère et en absence de tout bruit …
Une émission est un flux de rayonnement électromagnétique… vous imaginez, comme des photons qui se dispersent les un des autres… si vous n'arrivez pas à avoir 2 photons du même flux qui arrivent, y'a pas de signale…
On peut, si l'on veut, comparer un signal électromagnétique à un nuage de papillons et une antenne de réception à un filet destiné à attraper les papillons. Une des lois fondamentales de la physique est la conservation de l'énergie de sorte que, si les photons se dispersent à raison du carré de la distance, ils ne disparaissent pas tant que rien ne les arrête et l'espace interstellaire étant un vide quasi parfait, rien ne les arrête. Si l'on est capable de recevoir un signal donné à une distance D de son émetteur, pour pouvoir le recevoir à une distance 2xD, il suffit donc de disposer d'un filet à photons de diamètre double et il n'y a pas de limite théorique. Il n'y a que des limites techniques.
Ou encore, à propos du suaire de Turin :
Citer :
Il doit s'agir de vrai sang-> Sang de type AB-
Déterminer un groupe sanguin là où les recherches de sang se sont révélées négatives, c'est fort.
Parmi les grosses erreurs qui ont marqué l'histoire, je relève les théories médicales qui ont couru jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle, l'imposture de Lyssenko, l'affaire abracadabrantesque de la mémoire de l'eau auxquelles il convient d'ajouter l'obstination des créationnistes qui perdure.
Du fait de la difficulté à appréhender la chimie du vivant, je comprends fort bien qu'on ait élaboré des théories qui se soient révélées fausses par la suite. Mais je comprends moins bien qu'on se soit obstiné pendant des siècles à appliquer des traitements aussi incongrus que la saignée dont on aurait dû observer empiriquement non seulement l'absence d'effet bénéfique mais plus encore la nocivité. En l'espèce, le bon sens populaire, exprimé entre autres par Molière, s'est montré plus clairvoyant que les savants. Michel Antoine, dans sa biographie de Louis XV, raconte ainsi que le jeune duc d'Anjou a vraisemblablement été sauvé par les dames à qui il avait été confié qui avaient pris soin de le tenir à l'écart des médecins occupés auprès des deux aînés frappés par une épidémie et qui moururent. On ne sait, ou de la maladie ou de la médecine, ce qui les a tués, ce qu'on sait est que le futur Louis XV, sur qui les mêmes symptômes étaient apparus mais que les médecins n'avaient pas approché, s'en est sorti. Alexandre Dumas raconte encore dans ses mémoires qu'un jeune homme blessé au cours de la révolution de juillet à qui un médecin lui proposait une saignée avait refusé au motif qu'il avait besoin de garder toutes ses forces pour chasser les Bourbons.
Pendant la période Stalinienne, un technicien agricole du nom de Lyssenko élabora une théorie génétique aberrante dont l'application devait faire exploser les rendements agricoles. Elle fut agréée comme une manifestation de la supériorité de la science prolétarienne sur la science bourgeoise, laquelle science prolétarienne devait faire le bonheur des peuples, ce qui valut à Lyssenko d'être fait héros de l'Union soviétique, d'entrer à l'académie des sciences agronomiques et à quelques irréductibles Mandeliens de goûter au goulag. Les rendements se révélèrent finalement moins miraculeux que prévus et la notion de
transformation des espèces par bond dialectique se heurta à quelques scepticismes. Il fallut cependant attendre la chute de Nikita Kroutchev en 1964 pour en finir avec l'imposture scientifique de Lyssenko.
Le médecin Jacques Benveniste, chercheur dans un laboratoire de pharmacie homéopathique, crut avoir enfin expliqué et démontré le bien-fondé de l'homéopathie en formulant la curieuse théorie de la mémoire de l'eau : une molécule d'eau ayant été en contact avec une molécule d'une autre substance en garde la trace longtemps après la fin de ce contact. Cette théorie jeta un grand trouble mais fut vite démentie. Il y a toutefois une part de vérité : la perturbation créée au niveau moléculaire persiste bien un certain temps après la fin de la cause de cette perturbation mais ce temps n'est que de l'ordre de la nanoseconde.
En 2007 de nombreux établissements d'enseignement secondaire reçurent un fort bel ouvrage intitulé
L'atlas de la création rédigé par un charlatan créationniste, et par ailleurs négationniste. Les CDI des établissements publics furent heureusement purgés de ce chef d'oeuvre d'obscurantisme sur instruction du ministre.