Robert J. Knecht, dans sa biographie de François 1er, parle d'une "déclaration secrète " (comment la connait-on alors ?) faite par le roi prisonnier à ses ambassadeurs Tournon et De Selve venus négocier la paix en Espagne, selon laquelle s'il cède la Bourgogne sous la contrainte, son accord sera nul et non avenu (16 août 1525).
Pour rendre la négociation plus ardue et trouver des prétextes pour ne pas céder le duché, François argua qu'il devait obtenir l'accord des Etats de Bourgogne et celui du Parlement de Paris...
En décembre, le roi prisonnier aurait rédigé un acte d'abdication en faveur du dauphin pour intimider Charles Quint qui se serait trouvé dépourvu d'un otage royal, mais ça n'a pas marché.
De guerre lasse, la régente Louise de Savoie a convaincu son fils que le bien du royaume passait par le retour de son roi, et que ça valait bien le duché de Bourgogne. François 1er, fort du principe qui l'anime depuis le début (sa parole ne vaut rien sous la contrainte) fit valoir habilement que le traité ne saurait s'appliquer sans qu'il puisse convaincre ses sujets d'accepter la restitution du duché. Il sollicitait donc d'être libéré avant que le traité ne soit enregistré par le Parlement et les états provinciaux (l'absolutisme a donc ses limites !). Charles Quint choisit de faire confiance à son prisonnier. Robert Knecht évoque une nouvelle déclaration secrète du roi, deux jours avant la signature du traité, annulant par avance la cession du duché.
Le traité fut signé et le roi put rentrer en France, en échange de ses 2 fils livrés en otages.

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Le passé change parce que nous changeons

Merci pour toutes ces précisions.
Les tractations qui aboutirent à la signature de ce traité (caduc par avance du côté français ?) mirent donc plus de six mois, peut-être même davantage puisque le roi a été fait prisonnier à la fin du mois de février 1525.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

Le traité fut a priori caduc dès le départ. Et il semble que Charles Quint ait vraiment été naïf, et ait sincèrement cru que François 1er honorerait sa parole de céder la Bourgogne contre sa libération.
D'ailleurs l'Empereur n'eut de cesse que de réclamer le respect de la parole du roi, une fois celui-ci retourné en France... François arguait que ses sujets bourguignons ne voulaient pas changer de maître, et qu'ils ne pouvaient s'opposer à leur volonté.
l'ambassadeur espagnol Valdès eut une réflexion intéressante, s'étonnant que le roi se glorifiait naguère de son pouvoir absolu, mais se faisait alors opportunément le champion du "consentement de ses subjectz ".

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