Schuman incarne trop à mon avis une tendance politique (la démocratie chrétienne) pour être panthéonisé mais surtout il y a en cours un procès de béatification à son endroit. On risque un télescopage que notre République laïque pourrait jugé fâcheux !
Lyautey : quelle que soit son oeuvre, la colonisation est un chapitre que les autorités ne veulent pas rouvrir. L'air du temps serait plutôt à célébrer un adversaire de la colonisation
La Fayette : même si ses responsabilités peuvent être discutés, la fusillade du Champ de Mars est une tâche indélébile (première fois que le sang est versé pour arbitrer un conflit entre révolutionnaires)
Il fut un temps on parlait beaucoup de Maurice Genevoix, à cause de
Ceux de 14. Qu'en est-il avec l'approche du centenaire de la Grande Guerre ? Il faut reconnaîte que c'est un de nos plus grands écrivains du XXe siècle.
L'idée dominante serait toutefois une femme ou un artiste. La sélection qui court dans une association qui a l'oreille du PS est curieuse (à la fois des notoriétés très inégales, du consensuel et du clivant) :
Simone de Beauvoir, Louise Michel, Olympe de Gouges, Germaine Tillon, Solitude, Lucie Baud, Aimée Marie Eléonore Lallement, Lucie Aubrac..
https://www.change.org/fr/p%C3%A9tition ... des-femmesIl est vrai que la consensuelle George Sand ne veut pas quitter son joli cimetière de Nohant. Celle qui s'imposerait serait à mon avis Jeanne d'Arc mais elle n'a plus de cendres à transférer ce qui est quand même embêtant (on avait au moins une tombe présumée pour Jean Moulin) .
Les artistes (absents du Panthéon, sauf les écrivains) : j'ai vu passer le nom de Courbet. Pourquoi pas notre Berlioz national ?
Vincent Duclert avait fait campagne pour Dreyfus mais cela n'a pas pris .
En tant qu'historien, je serai très favorable à Marc Bloch dont le pedigree est impeccable mais il est trop méconnu dans le grand public.
Si je devais citer un nom (mais on ne me demande pas mon avis
) je pense que le centenaire de la Grande Guerre serait propice à panthéoniser Clemenceau : célébrons le père la Victoire, le défenseur de Dreyfus, l'homme du discours de 1885 contre la théorie des races inférieures, le républicain impeccable (et le défenseur des Impressionnistes) quitte à oublier Draveil. Il a l'avantage d'être un homme d'extrême gauche, de gauche et de droite, avec en plus un sens de l'humour supérieur. Et je suis certain que notre ministre de l'Intérieur se ferait un plaisir de chanter les louanges de son illustre prédécesseur !