Atlante a écrit :
Par contre, votre exemple des Han est intéressant et prouve bien qu'il n'y a pas de caractéristique physique visible propre à cette ethnie. Mais qu'est-ce qu'une ethnie ? Un groupe génétique homogène ou bien un groupe culturel aux caractéristiques génétiques variables ? Entre un Han et son voisin qui n'est pas Han, est-ce qu'il y a un fossé génétique ou simplement une différence culturelle ? Bien évidemment, je penche pour la seconde option.
C'est tout de même un petit plus que ça. C'est une généalogie.
Où l'on revient à au très vieux sens que l'on donnait à "race": la lignée.
Celui qui est Han, fils de Han, arrière petit-fils de Han... sait très bien ce que cela représente pour lui, et fait très bien la différence avec son voisin de palier Miao, fils de Miao, arrière-petit-fils de Miao.
Que cela ne repose pas sur la biologie n'empêche pas la concurrence généalogique!
Cela qui signifie que:
- tous deux savent que si leurs enfants se marient entre eux, leurs petits-enfants ne seront ni complètement Han, ni complètement Miao
- que notre Han de Pékin éprouve au moins autant ou plus de solidarité instinctive avec un Han de Singapour depuis 15 générations ou un Han citoyen américain à Los Angeles depuis 3 générations, qu'avec son voisin de palier.
Et dire que cela relève du culturel et non du génétique apportera de l'eau au moulin de notre Han: "justement, le culturel n'est-il pas ce qui pèse le plus lourd dans la personnalité de quelqu'un?"
Tout cela sans introduire de notion de supériorité/infériorité, ou d'agressivité, je n'accuse personne.Les français sont en moyenne plus cartésiens et universalistes que la moyenne des gens dans le monde, il faut en être conscient.
Imaginons un breton pêcheur, fils de breton pêcheur, petit-fils de bretons pêcheurs jusqu'au Moyen-âge, et qui se sent pénétré de ce lignage singulier.
S'il dit qu'il a plus d'affinités avec quelqu'un au lignage similaire plutôt qu'avec un descendant de bergers pyrénéens, il nous surprendra. Nous lèverons le sourcil, en demandant: "qu'est-ce que cela peut bien faire? Ce qui compte, c'est la personne, pas ses ancêtres?"
Mais pour une très large part de l'humanité, cette logique relèvera au contraire de l'évidence.