Almayrac a écrit :
Atlante a écrit :
L'explosion de la migration vers l'Amérique au XIXe siècle est due en premier lieu à la pression démographique en Europe centrale et de l'est.
D'autre part, en Irlande, c'est bien la grande famine des années 1810/1820 qui a poussé l'excédent de population outre-Atlantique.
Sur le papier
oui. Il y a bien corrélation. Mais ce n'est pas suffisant pour expliquer les phénomènes migratoires.
La part de rêve et de représentation est aussi importante. Pourquoi aucun Irlandais n'est partis en Nouvelle Zélande à la même époque ?
Effectivement, il y a une somme de raisons. Entre partir dans un pays sous administration britannique et un pays présenté comme un monde libre où l'on peut prier pour le dieu que l'on veut, comme on le veut et où on a le droit de réaliser tout ce qu'on se sent capable de réaliser ? Et puis, la distance étant plus faible, le prix du billet était aussi meilleur marché pour aller aux États-Unis ...
Almayrac a écrit :
J'imagine un scénario qui se répète depuis le néolitique.
un homme cultive son champs et voit passer un étranger, il lui demande qu'est-ce qu'il fait là. L'autre lui dit qu'il cherche des matière première pour un chantier de construction d'un temple en l'honneur d'un Dieux.
-C'est bien payé?
-pas mal, avec la nourriture comprise et un excédant pour ma famille.
-c'est quoi ce Dieux ?
L'idée fait son chemin et l'homme suit l'étranger pour des raison économique, c'est ce qu'il se dit mais surtout inconsciemment par curiosité pour ce nouveau Dieux.
Autre scénario, dans un village du littoral cette fois-ci
un marin raconte que de l'autre cotés de la mer il y a un pays ou les femmes sont belles, ou les fruits poussent en abondance, ou des machines distribuent gratuitement des billets.
Mais là l'auditoire est d'une dizaine de personnes. Et chez quelques-uns qui possède un gène de "la recherche de la nouveauté" particulièrement productif vont être touché. (l’existence de ce gène controversé interviendrait aussi dans toutes les addictions)
C'est nettement plus complexe et cela dépend de la structure des gens qui s'en vont. On possède pas mal de témoignages sur les émigrants, mais ils datent du XIXème siècle ou du XXème. Les raisons ne sont pas identiques selon que l'on part seul, à l'aventure, en famille ou en communauté constituée. Le jeune adolescent qui s'échappe car il en a marre des contraintes de son milieu et qui part à l'aventure, ne va pas le faire de la même manière que si c'est toute la famille qui s'en va. Au XIXème siècle, en Europe, on a des cas où des villages entiers vont organiser leur migration avec des cas différents en fonction de l'époque. A un certain moment, le gouvernement des USA a concédé des terres à des gens chargés de les mettre en valeurs. On ne parle pas de 10 ou 15 hectares, mais de centaines, voire des milliers d'hectares. Ces concédants devaient simplement partager une partie de ces terres en lots qu'ils devaient peupler. Ils devaient donc, au milieu de nulle part créer une ville de 1000 à 10 000 habitants. Ils se sont donc rendus en Europe, ils ont fait passer des publicités dans la presse locale, ils ont donné des conférences, ils sont intervenus à la fin des offices, ... Dans certains cas, les gens qui acceptaient de partir ne payaient pas le voyage, ou seulement une partie. Donc, ils avaient juste à liquider leurs biens, les sommes d'argents récupérées étant confiées au concédant qui s'engageait à leur remettre la somme en dollars aux USA, éventuellement défalquées de quelques dépenses exceptionnelles dictées par les circonstances. Très organisé tout cela et les gens partent bien pour un monde plus "libre" où ils auront leur terre, qu'ils pourront exploiter à leur guise.
Pourtant, ce sont des cas très particuliers. Le cas général de l'émigrant de l'époque, c'est trouver de l'argent pour acheter le billet de la traversée. Parfois, c'est toute la famille qui se cotise, en contrepartie, le migrant s'engage à envoyer de l'argent, dès qu'il le pourra, pour faire venir d'autres personnes. Et le schéma général est que la plupart des migrants s'installent dans la ville où ils débarquent, travaillent, mettent de l'argent de coté. Ceux qui migrent vers l'intérieur sont souvent des migrants de la seconde ou troisième génération. Parfois, il s'agit de migrants de la première génération qui ont réussi à faire venir une partie de la famille et qui vont profiter d'offres gouvernementales lorsque des lots de terres sont concédés.
Almayrac a écrit :
Atlante a écrit :
C'est, du reste, ce qui a poussé les hommes à pratiquer l'agriculture, beaucoup moins aléatoire que la chasse et la cueillette
Mais à quel prix ! rachitisme, carie, scorbut ! et pourtant il l'on fait quand même. C'est le sens du "progrès" ?
Ouais, mais çà, ils ne pouvaient pas le savoir. Et d'ailleurs, on n'en a pris conscience que depuis 50 à 70 ans ... Avant, on vantait le progrès qu'avait été la mise en culture des terres, car cela avait permit aux hommes de prendre prise sur la nature sauvage et que cela avait été source de progrès. Hé oui, avant de regarder l'état individuel des individus, on regardait l'état général de la civilisation. Et on voyait quoi ? Les "paléolithiques" vivaient dans des grottes ou à la belle étoile (on a depuis découvert des traces qui montrent qu'ils avaient aussi un habitat fait de cabanes de bois qui laissent très peu de traces. Les mésolithiques inventent la cabane ronde en torchis ou en pisé, avec 1 puis plusieurs pièces et ensuite, ils inventent la cabane rectangulaire qui permet d'ajouter à volonté des pièces. Presque en même temps, ils inventent l'agriculture. Ensuite, on voit apparaitre les temples, les palais, les mégalithes, les tombes monumentales ... Maintenant, on sait que cela s'est accompagné par une augmentation de la mortalité et une diminution des tailles moyennes ... Il ne faut pas faire de l'histoire à l'envers et penser que ce que nous venons d'apprendre était déjà connu des nos ancêtres.