Il y a un cinéma populaire, il a toujours existé un cinéma populaire. Et il a toujours existé un cinéma plus élitisme, plus des cinémas de "niches". On ne peut pas réduire la longue histoire du cinéma dans une simple dualité entre culture populaire et culture des élites. C'est totalement faux et il y en des films transgenre qui réussirent à unir un public nombreux venant aussi bien des classes populaires que des élites. C'est comme la séparation cinéma comique et cinéma sérieux. Ou cinéma intimiste et cinéma d'action, ou cinéma d'aventure, plutôt réputé pour un public masculin et un cinéma plus glamour ou people réservé aux femmes ... Et on peut continuer.

Il y a de nombreux films qui transcendent ces cloisons qui ont été rarement étanches. La plupart des films ayants des scènes "de respirations" qui sont souvent d'un genre différent que le principal du film.

Si on veut chercher une séparation, dans la longue histoire du cinéma, je la situerais au milieu des années 80, début des années 90 avec pas mal de réalisateurs qui avaient fait leurs armes dans la pub ou à la télé. La pub contraint à dire le message principal en environ 1 minute. Le format standard d'un film est 90 minutes ... Soit environ 90 spots de pubs ! Certains ont donc essayé de faire des films "plus nerveux" sans ces respirations. On a vu des films d'actions où le scénario doit tenir dans 2 pages A4 et qui sont une suite de séquences qui s'enchainent. Des films comiques qui furent une série de sketchs à la queue-leu-leu. Si la plupart de ces films furent un échec, ils ont quand même marqué le cinéma, le spectateur (et la critique) voulant des films plus énergiques. Donc, exit les seconds rôles qui faisaient la force de certains films des années 50 ou 60, ils sont remplacés par des faire-valoirs (de l'interprète principal) et ont comme seul rôle de relancer l'action. Regardez un film des années 60, puis regardez un film d'aujourd'hui. Puis mettez-vous dans la peau d'un scénariste qui devrait faire, aujourd'hui, un remake du film des années 60. Une fois que vous aurez coupé les scènes secondaires qui posaient les personnages, que vous aurez coupés les scènes d'atmosphères, il vous restera à étoffer le scénario pour occuper la seconde moitié du film ...

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

Narduccio, je suis d'accord avec ce que vous avancez, et je ne vais pas à l'encontre de vos propos. Force est d'admettre qu'il existe bien une séparation entre un cinéma élitiste et un cinéma populaire, néanmoins, je n'ai pas écrit que c'était une séparation radicale: il existe un terrain commun à ces deux extrêmes, et comme vous l'avez dit, "de nombreux films transcendent ces cloisons", heureusement.

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"No sport"

Narduccio, vous avez réussi à résumer bien plus clairement que moi ce que j'essayais d'expliquer dans la seconde partie de votre argumentation, mais c'est bien type de changement que je voulais mettre en lumière.
Je discutais il y a de ça quelque jours avec un ami sur le cinéma d'aujourd'hui, et j'en suis venu à dire que ce type de film qu'est le blockbuster à l'américaine. A un moment donné de la discussion, mon ami décrivit ce-dernier comme étant du "cinéma de consommation", cherchant volontairement un public large et misant un maximum sur le spectacle et l'esthétisme (photographie très "brillante", gros plan, netteté absolue, ralenti,...").
Vous parliez de réalisateur de publicité, je pense directement à Michael Bay. Quand l'on prend la trilogie Transformers, même si ce n'est pas la plus représentative, on peut observer tous ces critères, et je trouve qu'effectivement, on ressent un peu les origines publicitaires de Bay. Je trouve que c'est le cas dans une grande partie des blockbusters américains actuels.

Je ne dirais pas que les blockbusters misent sur l'esthétique... Ils présentent des images fortes, parfois beaucoup d'explosions, combats délirants (cf. les derniers gros films d'action comme Transformers ou Avengers, déjà évoqués), mais ce n'est pas toujours le cas (cf. Titanic de Cameron par exemple). En revanche, Barry Lyndon (pour revenir dessus ) mise beaucoup sur l'esthétique audiovisuelle: images magnifiques (des scènes d'intérieur intimistes brillantes par le travail sur les lumières notamment), musiques à couper le souffle (Sarabande d'Haendel, Trio de Schubert), grande maîtrise des mouvements de caméra (mais c'est du Kubrick donc cela va de soi)... Mais je ne sais pas si on a la même conception de l'esthétique: tu as raison quand tu dis que ça fait penser à de la publicité: ce n'est donc pas esthétique mais censé attiré l’œil du spectateur, le "bombarder" d'images... L'esthétique, c'est le domaine du beau, et, par extension légèrement grossière, de l'art. En fait je crois bien que tu as compris mais que tu t'es seulement mal exprimé, "esthétique" n'étant pas le mot juste pour ce que tu désignais

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"No sport"

En fait, je songeais bien à esthétique, dans le sens où beaucoup de réalisateurs (ou de producteurs) recherchent un certain esthétisme - une image saturée, contrastée, aux couleurs vives et souvent chaudes, beaucoup d'action, des ralentis sur une musique battante,...
Après, je reconnais m'être quelque peu emporté en assimilant le cinéma d'aujourd'hui à ce type précis qu'est le blockbuster. J'ai regardé récemment Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow, et, je dois l'avouer (bien que le film ne me laisse pas tout à fait comblé), qu'il est loin de ressembler aux productions Marvel, Disney (le premier racheté par le second en 2009), et autres pontes d'Hollywood, et surtout en termes d'esthétisme

A propos de l'histoire du cinéma je recommande vivement pour les personnes de la région lyonnaise l'INSTITUT LUMIERE à Lyon 8° qui passe un très grand nombre de vieux classiques.
Voir http://www.institut-lumiere.org

Cette semaine à l'affiche par exemple, "la grande illusion" de Jean Renoir
Excellent pour se faire une idée de l'évolution du cinéma au 20° siècle.

Dans le même registre il doit y avoir la cinémathèque de Paris.

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Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais

Je ne connais pas l'Institut Lumière, mais il est certain que la Cinémathèque française (rue de Bercy, 12e arr.) est clairement la référence des passionnés d'histoire du cinéma, la référence des cinéphiles en fait.

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"No sport"