Citation de la revue Histoire (les collections de Janvier-mars 2004 sur l'Orient Ancien): (en réponse à ma demande, une responsable de cette éditeur m'a dit tolérer de "brèves" citations, à condition de citer précisément la revue)
Citer :
L’« Epopée de Gilgamesh »
Le texte le plus célèbre de la littérature babylonienne,
une des sources les plus riches pour l'historien.
« Où donc cours-tu ainsi, Gilgamesh, ?
La vie sans fin que tu recherches, tu ne la trouveras jamais !
Quand les dieux ont créé les hommes,
Ils leur ont assigné la mort,
Se réservant l'immortalité à eux seuls !
Bien plutôt, remplis-toi la panse
Demeure en gaieté, jour et nuit ...
Accoutre-toi de beaux habits,
Lave et baigne ton corps !
Regarde avec tendresse ton petit qui te tient la main
Et fais le bonheur de ta femme serrée contre toi!
Telle est la seule perspective des bommes ! »
L’Épopée de Gilgamesh est sans doute la pièce la plus célèbre de toute la tradition littéraire babylonienne. Elle est aussi, pour les assyriologues, une des sources les plus riches et les plus irremplaçables de notre connaissance de la pensée mésopotamienne. Elle conte la légende héroïque de Gilgamesh, roi mythique (v. 2600 av. J.-C.) de la ville méridionale d'Urouk et qui, avec son ami Enkidu sauvage acculturé, a d'abord recherché et conquis la gloire. Puis, devant le cadavre de son compagnon, il comprend tout à coup que rien ne vaut rien si la mort doit tout nous arracher un jour. Alors il repart avec fièvre et courage, au prix d'efforts surhumains, à la recherche du moyen de garder la vie à jamais. Mais près du but, il échoue …
On connaît plusieurs versions de cette œuvre dont les fragments les plus anciens remontent à la fin du IIIe millénaire av. J.-C., il y a plus de quatre mille ans. L'édition « originale » la plus
connue et la plus complète (environ les deux tiers) de ce chef-d’œuvre a été retrouvée dans la bibliothèque du roi assyrien Assourbanipal (668-627 av. J.-C.), en douze tablettes de 200 à 300 vers chacune.
Assourbanipal avait fait rassembler dans son palais de Ninive, soigneusement recopiée en quelque 5 000 tablettes (nous dirions « volumes »), la plus grande partie de l'ample production littéraire du pays : tout ce que, de son temps, l'on trouvait digne d'être conservé et relu. C'est cette bibliothèque qu'en 1853, puis en 1872, découvrirent, en quelque 25 000 morceaux, Austen H. Layard et Hormuzd Rassam. Elle fut ensuite transportée au British Museum de Londres.
L'épôpée de Gilgamesh contient aussi un récit du déluge, qui a sans doute inspiré celui de la Bible, mais qui était lui-même inspiré d'un texte plus ancien:
le poème du Supersage (vers 1750 av. JC)
Si vous vous intéressez à ce personnage, méfiez-vous des mythologies "modernes" qui sont en train d'émerger, à travers la bande dessinée et les jeux vidéo