J'ai été agréablement surpris en lisant cette oeuvre. C'est avec lui que j'ai commencé la lecture de Platon, réputée difficile (surtout pour quelqu'un de jeune), et j'ai été ébahi de voir à quel point c'est bien écrit! Je ne parle pas du style, la traduction ne nous le laisse guère apprécier, mais de l'histoire. Ca se laisse lire trés facilement, et si la lecture n'est pas trés "fluide", elle est compensée par l'intrigue festive et enjouée, combinée à des discours plus qu'intéressants sur le thème de l'amour.
Je le conseille à tous ceux qui ne l'ont pas encore lu!

"Si fait, homme excellent !"
Personnellement la mitrailleuse Socrate a parfois tendance à me rendre la lecture pénible, justement...

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"L'insécurité, voilà ce qui fait penser."
Albert Camus

C'est à dire? Expliquez-moi un peu mieux...

Voilà : la maïeutique socratique consiste, dans le dialogue, à faire accoucher l'interlocuteur de la vérité qu'il porte en lui.
La "mitrailleuse Socrate", c'est cette machine à interroger et à engranger des réponses affirmatives. Un exemple parmi d'autres, dans La République, Livre I, 332-e :

"A ceux qui ne font pas la guerre, l'homme juste est inutile ?
- Cela ne me semble pas du tout être le cas.
- Alors même en temps de paix, la justice serait chose utile ?
- Oui, chose utile.
- Et aussi bien l'agriculture ? N'est-ce pas ?
- Oui.
- Utile pour se procurer les fruits de la terre ?
- Oui.
- Et aussi l'art du cordonnier ?
- Oui.
- Utile, dirais-tu, je pense, pour se procurer des chaussures ?
- Oui, exactement."
etc...

C'est peut-être mon peu d'habitude des dialogues, mais ce genre d'échanges, ça m'use vite. Pour suivre le fil, rien ne vaut pour moi une bonne démonstration linéaire !
Mais je n'en veux pas à Platon, et si vous voulez on peut discuter Eros

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"L'insécurité, voilà ce qui fait penser."
Albert Camus

Texte très intéressant, dont l 'influence fut grande...il offre plusieurs visions de l 'amour,sentiment universel ...mais dont la définition est problématique...Je crois avoir compris de ce texte que l 'Amour du Beau doit conduire à celui du Bien.

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Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche. Charles Baudelaire

Il y a tellement d'interprétation concernant ce livre.
Dans un récent livre que j'ai lu sur l'homosexualité féminine dans l'Antiquité Grecque, l'auteure a analysé le mythe dit de l'Androgyne pour voir ce qu'il peut révéler sur l'homoérotisme dans la Grèce Ancienne.

Pour elle (S. Boerhinger), le discours d'Aristophane ne peut réellement révéler la pensée de Platon, car c'est un mythe et qu'il obéit à des règles syntaxiques et sémantiques différentes des autres discours. La structure de l'intervention d'Aristophane et différente de celles des autres interventions.

Sur les relations entre femmes, rien ne semble dire que le discours d'Aristophane renvoie à une réalité du IVe siècle avt J.C., il témoigne juste du fait que les pratiques sexuelles entre femmes étaient envisagées, bref pas impensables.
Dans cette description des types de relations possible, l'homosexualité féminine est mise au même plan que les autres types de relations, bien qu'elle connaisse l'indifférence car en effet elle n'est pas essentielle à la construction d'un individu ou à l'insertion dans la société contrairement aux autres types de relations (l'amour des hommes murs pour les jeunes hommes permet l'élévation sociale et politique, l'amour entre un homme et une femme permet le mariage en vue de la reproduction).

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"Pour bien savoir les choses, il en faut savoir le détail; et comme il est presque infini, nos connaissances sont toujours superficielles et imparfaites". La rochefoucauld.

Le mythe de l'androgyne dans le discours d'Aristophane figure la castration. Aristophane explique la vénération que nous devons vouer à Éros par la crainte d’une menace venant d’une autorité divine ; il s’agit de l’angoisse de castration. Cette castration est symboliquement représentée par l'incapacité d'Aristophane à donner son discours auparavant, à cause d'un hoquet : le hoquet l'empêche de parler des origines de la sexualité, ce qui revient à dire que le hoquet lui empêche de signifier le manque, et représente par conséquent la castration (manque symbolique -- le langage -- d'un objet imaginaire -- le phallus -- selon la définition de Lacan).

C'est précisément à cause de la castration que la relation lesbienne ne peut pas avoir lieu selon les Grecs Anciens ! Si Zeus déplace à l'avant des corps scindés les sexes, c'est justement pour permettre l'intermittence du plaisir grâce à la pénétration. Or pas de pénétration phallique chez les femmes, et cette pénétration était la seule possible dans le prétendu rapport sexuel que se figuraient les Grecs. C'est une sexualité de la transmission (d'où la pédérastie) comme le montre Michel Foucault dans l'Histoire de la sexualité.

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« Les Non-dupes errent », Jacques Lacan, séminaire 1973-1974