De toute la masse (j'allais dire fatras, à tort) de la littérature fantastique moderne, il me semble qu'émergent deux mythologies persistantes, qui sont celles de Lovecraft et de Tolkien.
Persistantes parce que conçues il y a plus de 50 ans pour Tolkien, et plus de 80 ans pour Lovecraft, et pourtant toujours vivantes, commentées, complétées, etc...
Celle de Tolkien est construite méthodiquement (par exemple, dans le Silmarillion), et elle finit par n'être qu'un arrière plan discret et presque naturel de son oeuvre phare, Le Seigneur des Anneaux. Tolkien, philologue de son état, est allé jusqu'à créer une langue, l'Elfique, pour accompagner sa mythologie.
Lovecraft est différent. On ne discerne pas dans son oeuvre de tentative organisée de créer une mythologie ; il fait comme si la mythologie des grands anciens lui pré-existait, et elle n'apparaît qu'en toile de fond à ses nouvelles (pour comparer à Tolkien, Lovecraft n'a pas écrit son Silmarillion). Ce sont les successeurs de Lovecraft (Derleth, Campbell, Lumey...) qui ont commis une oeuvre plus précise et normative pour définir cette mythologie.
Si on compare à des mythologies plus lointaines, la Grecque couchée sur papier par Hésiode, et qui est omniprésente en toile de fond d'Homère et des poêtes ; ou alors plus proche de nous, les sagas islandaises, entre autres : qu'y a-t'il de commun à ces processus de créations de mythes, et qu'y a-t'il de spécifique à ces mythologies modernes ?
Je vois déjà en spécificités le fait que Tolkien et Lovecraft sont des créateurs ; ils ne couchent pas sur le papier une tradition préexistante, contrairement aux grecs et aux islandais.
Et aussi que leurs mythologies "modernes" se vendent plus dans les librairies que les anciennes...
Je me rends bien compte que mon sujet est à peine dégrossi ; je fais confiance aux spécialistes du forum pour mieux le cadrer