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Message Publié : 24 Fév 2005 21:06 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Localisation : village des Pyrénées
"pardonnez-moi, prince, si je
suis foutrement moyennageux"

l'est-il vraiment, moyennageux, dans son style, ses mots, ses références ?
(citations bienvenues, qu'on s'amuse un peu :wink: )

_________________
"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)


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Message Publié : 25 Fév 2005 14:31 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 23 Oct 2004 9:14
Message(s) : 1903
Localisation : village des Pyrénées
Bien sûr, il a mis en musique le poème de François Villon la Ballade des Dames du temps jadis "Mais où sont les neiges d'antan ?"

mais ses références à "Maitre François" sont fréquentes, ainsi que l'usage de mots anciens.

"... Des Manon, des Mimi, des Suzon, des Musette,
Margot la blanche caille, et Fanchon, la cousette,
Mon prince, on a les dam's du temps jadis - qu'on peut..."

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Message Publié : 25 Fév 2005 15:08 
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Eginhard
Eginhard
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Localisation : Pordic, Côtes d'Armor, Bretagne
Je vois que vous appréciez particulièrement les chansons de Brassens, dédé ! :D Il est vrai qu'elle sont plaisantes à l'oreille, pas comme certaines musiques de nos jours...
Mais je pense que ses allusions au Moyen-Âge et ses expressions dattant de ce temps ne prouvent que son immense culture linguistique. Après tout, beaucoup d'autres chansons traitent de sujets et d'époques différentes.
______________
"Candida pro causa ense candido" Carl Gustav Emil Mannerheim, héros national finlandais (1867-1951)


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Message Publié : 25 Fév 2005 20:27 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 23 Oct 2004 9:14
Message(s) : 1903
Localisation : village des Pyrénées
j'ai assisté (deux fois) à une conférence d'un professeur de littérature de Toulouse, qui montrait justement la très grande richesse linguistique de l'oeuvre de Brassens, dans la diversité des mots et des expressions, dans l'utilisation de mots quasiment oubliés (voir la magnifique ronde des jurons)
Il montrait aussi un nombre de rimes riches comparables à celles de Paul Valéry.
Etant aussi musicien, il montrait aussi (sur sa guitare) l'évolution harmonique dans son oeuvre (peu d'accords sur les premières chansons, une grande richesse sur les dernières).
Mais il est vrai qu'il est difficile d'être objectif quand on parle d'un tel bonhomme.

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Message Publié : 25 Fév 2005 21:30 
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Eginhard
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Inscription : 03 Déc 2004 20:16
Message(s) : 702
Localisation : Pordic, Côtes d'Armor, Bretagne
Vous l'appréciez vraiment, n'est-ce pas :wink: ?
Mais il est sûr que Brassens est, contrairement à ce que l'on pourrait croire, à la première approche, un musicien et un chanteur exceptionnel, non seulement dans sa musique, mais aussi dans ses vers parfois "insolites", voire, comme vous le dites, composés de mots exhumés de passés lointains...
Par curiosité, savez-vous à quel âge il a commencé à écrire ses premières chansons, et quand est-ce qu'il a arrêté la musique ? S'il y a un réel écart, il est normal que, la célébrité allant croissant, il ait tenté de varier ses chansons, avec le succès qu'on lui connaît de nos jours.
______________
"Candida pro causa ense candido" Carl Gustav Emil Mannerheim, héros national finlandais (1867-1951)


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Message Publié : 25 Fév 2005 23:24 
Un troubadour d'envergure qui a fait carriere au pays des trouvères :D


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Message Publié : 26 Fév 2005 12:23 
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Polybe
Polybe

Inscription : 29 Déc 2004 15:31
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IL est vrai que l'on peut trouver une filiation évidente de Brassens avec François Villon.
Le côté " mauvais garçon " gibet de potence comme se définissait Villon se retrouve dans maintes chansons de Brassens : La mauvaise herbe, je suis un voyou, -la mauvaise réputation,- celui qui a mal tournéetc...
D'autres chansons se retrouvent plus dans la " forme " : Le petit joueur de flûteau, -à l'ombre du coeur de ma mie-la messe au pendu
-le moyenâgeux....

On peut y trouver également les accents de Ronsard dans certaines oeuvres où fleurissent quelques évocations à la mythologie : Saturne, Pénélope Le mouton de Panurge...

C'est surtout son côté " intemporel nostalgique " qui ressort dans sa " mise en scène" en évitant à quelques exceptions près des références au contemporain...

Ceci n'est qu'une humble analyse.


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Message Publié : 27 Fév 2005 19:14 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 23 Oct 2004 9:14
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Localisation : village des Pyrénées
Citer :
Ceci n'est qu'une humble analyse.

pertinente :wink:

Quant aux débuts de Brassens, un numéro de la revue Chorus (les cahiers de la chanson) de 1996 les raconte, et on en trouve des traces dans ses chansons:
l'enfance à Sète, (à l'époque Cette) entre une mère très catholique et un père anarchiste, lui laissera ce doute (?) religieux:
"Dieu, s'il existe, il exagère"
la jeunesse avec une bande de chenapans, qui se rendirent un peu voleurs, ce qui alerta les parents, mais:

"Quand il vint chercher son voleur
On s'attendait à un malheur,
Mais il n'a pas déclaré, non,
Que l'on avait sali son nom,
Dans le silence on l'entendit,
Qui lui disait : " Bonjour, petit,
On le vit, on le croirait pas,
Lui tendre sa blague à tabac"
(Sans vergogne)


le départ pour la capitale:
"A grand-peine il sortit ses grands pieds de son trou
Et partit sans se retourner ni peu ni prou.
Mais, moi qui l'ai connu, je sais qu'il en souffrit
De quitter l'ingrate patrie."


l'arrivée à paris, pour un coup de cahpeau à l'Apolinaire:
"J'avais dix-huit ans
Tout juste et quittant
Ma ville natale
Un beau jour, o gue
Je vins debarquer
dans la capitale"


puis le STO (ou il écrira entre autres le Gorille, pauvre Martin, bonhomme), la désertion à l'occasion d'une permission, le refuge chez Jeanne et marcel où il restera jusqu'en 1966, et pour qui il écrira ses deux plus belles chansons (s'il fallait choisir ... ):

"La Jeanne, la Jeanne
Elle est pauvre et sa table est souvent mal servie
Mais le peu qu'on y trouve assouvit pour la vie
Par la façon qu'elle le donne
Son pain ressemble à du gâteau
Et son eau à du vin comme deux gouttes d'eau"


et bien sûr, pour Marcel,

Elle est à toi cette chanson
Toi l'Auvergnat qui sans façon
M'as donné quatre bouts de bois
Quand dans ma vie il faisait froid


Bref, l'essentiel de l'oeuvre de Brassens existe déjà à la fin de la guerre.
Il faudra attendre le 6 mars 1952, pour qu'il se décide à chanter lui-même en public, devant patachou, Le Gorille:

"Avec impudeur, ces commères
Lorgnaient même un endroit précis
Que, rigoureusement ma mère
M'a défendu de nommer ici..."

_________________
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Message Publié : 27 Fév 2005 22:47 
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Polybe
Polybe

Inscription : 29 Déc 2004 15:31
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Il ya parfois dans le monde de Brassens des références à des " contextes historiques."
( Ce sont les quelques exceptions dont je parle dans mon dernier post )

les deux oncles
C'était l'oncle Martin, c'était l'oncle Gaston,
L'un aimait les Tommi's, l'autre aimait les Teutons


Le Roi
Il est possible au demeurant,
Qu'on déloge le roi d'Iran...


Entre la rue Didot et la rue de Vanves

Passait un' bell' gretchen au carrefour du château,
Entre la rue Didot et la rue de Vanves
Callypige à prétendre
Jouer les Vénus chez les Hottentots,
Entre la rue de Vanv's et la rue Didot...


La guerre de 14-18
Je sais que les guerriers de Sparte
Plantaient pas leurs épées dans l'eau
Que les grognards de Bonarparte
Tiraient pas leur poudre aux moineaux...


Quelques petits voyages d'une série non exhausive de l'ami Georges à travers le temps.
( Pour lesquels je n'ai pu m'empêcher de sourire en tapant ces quelques vers.) :wink:


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Message Publié : 25 Avr 2005 16:09 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 07 Oct 2003 17:27
Message(s) : 560
Localisation : Allauch
Georges Brassens
La non-demande en mariage



--------------------------------------------------------------------------------

Ma mie, de grâce, ne mettons
Pas sous la gorge à Cupidon
Sa propre flèche
Tant d'amoureux l'ont essayé
Qui, de leur bonheur, ont payé
Ce sacrilège...

R:
J'ai l'honneur de
Ne pas te de-
mander ta main
Ne gravons pas
Nos noms au bas
D'un parchemin


Laissons le champs libre à l'oiseau
Nous seront tous les deux priso-
nniers sur parole
Au diable les maîtresses queux
Qui attachent les cœurs aux queues
Des casseroles!

+R:

Vénus se fait vielle souvent
Elle perd son latin devant
La lèchefrite
A aucun prix, moi je ne veux
Effeuiller dans le pot-au-feu
La marguerite

+R:

On leur ôte bien des attraits
En dévoilant trop les secrets
De Mélusine
L'encre des billets doux pâlit
Vite entre les feuillets des li-
vres de cuisine.

+R:

Il peut sembler de tout repos
De mettre à l'ombre, au fond d'un pot
De confiture
La jolie pomme défendue
Mais elle est cuite, elle a perdu
Son goût "nature"

+R:

De servante n'ai pas besoin
Et du ménage et de ses soins
Je te dispense
Qu'en éternelle fiancée
A la dame de mes pensées
Toujours je pense

+R:

_________________
"La France n'est plus qu'un simple simulacre. On ne peut plus parler de déclin, ni de décadence. Nous sommes devant la mort et la disparition." Jean de Viguerie


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Message Publié : 22 Mai 2005 11:06 
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Polybe
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Inscription : 04 Avr 2005 18:36
Message(s) : 69
Les paroles des chansons de Brassens sont toujours particulièrement succulentes!! :D Un "poète immortel", le bon Georges!! :wink:


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Message Publié : 25 Juin 2005 20:11 
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Philippe de Commines
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Localisation : village des Pyrénées
Entendu ce matin sur Inter (tous les samedis à 10h12, Ph Mayer, pour ceux qui aiment l'histoire de la chanson), cette chanson de Brassens sur un poème de Théodore de Banville, que je ne connaissais pas (nul n'est parfait :? )

Citer :
Sur ses larges bras étendus,
La forêt où s'éveille Flore,
A des chapelets de pendus
Que le matin caresse et dore.
Ce bois sombre, où le chêne arbore
Des grappes de fruits inouïs
Même chez le Turc et le More,
C'est le verger du roi Louis.
[]
Prince, il est un bois que décore
Un tas de pendus enfouis
Dans le doux feuillage sonore.
C'est le verger du roi Louis !


Si on écoute distraitement les paroles, on a l'impression d'un verger bucolique. Un seul vers par strophe évoque les pendus!

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Message Publié : 25 Juin 2005 20:49 
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Eginhard
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Localisation : Paris
Mais je ne comprends pas à quel Louis il fait référence. Pouvez-vous m'éclairer?


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Message Publié : 26 Juin 2005 15:12 
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Philippe de Commines
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Localisation : village des Pyrénées
Louis XI.
J'ai trouvé cette explication sur Internet
http://www.alsapresse.com/jdj/02/08/27/ ... cle_1.html

Citer :
Comment fabrique-t-on une « légende noire » ? Pour Louis XI -- mort en 1483 -- une longue diatribe publiée en 1508, à la signature d'un certain Claude de Seyssel, y pourvoira. Seyssel écrit notamment : « On voyait autour des lieux où se tenait ledit roi grand nombre de gens pendus aux arbres et les prisons et autres maisons circumvoisines pleines de prisonniers ». L'historien André Castelot, dans son "Calendrier de l'Histoire", précise que « C'est ce texte qui inspira Walter Scott lorsqu'il décrivit "Le chêne aux pendus" de son Quentin Durward, qui inspira également Théodore de Banville dans sa ballade bien connue de "Gringoire" où, parlant de nombreuses potences, il dit "C'est le verger du roi Louis !" »

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Message Publié : 04 Fév 2012 15:19 
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Philippe de Commines
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Localisation : village des Pyrénées
Actualité (sinon historique)
(je revisite les vieilles pages)
Citer :
Gloire à la bonne sœur / Qui par temps pas très chaud
Réchauffa dans ses mains / Le pénis du manchot...

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