A la différence du Mardi-Gras et de la Mi-Carême, pauses au cours desquelles on fait bombance avant et au milieu du carême (où l'on est censé jeûner tous les jours...), le ramadan fait alterner jeûne (entre le lever et le coucher du soleil) et bombance (entre le coucher du soleil et le lever du soleil le matin suivant) à l'échelle de chaque journée.
Dans l'Eglise copte (Egypte), on observe encore de nos jours plus de 200 jours de jeûne par an... Par respect pour leurs concitoyens musulmans en période de ramadan (où manger, boire, fumer, user de parfums et avoir des rapports sexuels est interdit du lever au coucher du soleil), les non-musulmans d'Egypte évitent de fumer en public pendant la journée...
"La discipline religieuse qu'est le jeûne dans la traditiion juive implique l'abstention de nourriture, de boisson et, plus généralement, de tout plaisir physique. Le but du jeûne est d'intensifier l'expérience religieuse tant pour l'expiation des péchés que pour la commémoration de tragédies natiionales. Le jeûne peut également accompagner une requête de l'aide divine, adressée à titre individuel. L'exemple de jeune le plus connu pour le premier de ces motifs est le jeûne biblique de Yom Kippour. Si elle ne mentionne pas explicitement le jeûne pour ce jour, la Bible n'en ordonne pas moins de "s'humilier" (Lv 16, 31 : litt. "Vous humilierez vos âmes", c'est-à-dire vos personnes), ce que la tradition a toujours compris comme faisant référence au jeûne (Yoma 73b s.). L' "humiliation de l'âme" comporte aussi les interdictions de se baigner, de s'oindre, de se chausser de cuir et d'avoir des relations conjugales. La recherche de la satisfaction de tels appétits corporels est considérée comme la source première du péché. A l'époque biblique, remplacer son vêtement par un sac et se couvrir de cendres étaient des manifestations supplémentaires d'affliction accompagnant l'abstention de nourriture (Jon 3, 6 s. ; Is 58, 5 ; Dn 9, 3 ; Est 4, 3). Parfois ces éléments font implicitement référence à un jeûne (Jos 7, 6 ; Jr 6, 26 ; Lm 2, 10). La seconde catégorie est constituée des jeûnes commémorant des événements tragiques de l'histoire juive. Il s'agit de 4 jeûnes mentionnés dans la Bible : celui du 10 Tévet, celui du 17 Tammouz, celui du 9 Av et enfin celui du 3 Tichri (le jeûne de Gedaliah). Ils sont tous liés aux sièges de Jérusalem ou à la destruction du Premier ou du Second Temple. Le prophète de la période post-exilique, Zacharie, annonce que, au temps de la Rédemption à venir, ces 4 jeûnes historiques seront transformés en jours de "plaisir et de joie" (Za 8, 19)".
Pour davantage de détails, voir la suite de l'article "Jeûne" dans le Dictionnaire encyclopédique du Judaïsme publié sous la direction de Geoffrey Wigoder (Cerf/Robert Laffont, collection "Bouquins"), page 518 et suivantes.
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