Alceste a écrit :
Je ne suis pas sûre que cela se limite à une solidarité spirituelle. Qu'elle soutienne ou non les protestants, elle aura toujours Philippe II comme ennemi juré alors autant qu'elle se fasse des alliés.
Pendant longtemps, l'Angleterre a été l'alliée de l'Espagne, notamment au temps de François Ier ou d'Henri II (ce qui explique que les corsaires français aient été les seuls à titiller les Espagnols en Amérique pendant un demi-siècle). Ce n'est que vers 1565 (donc 10 ans après l'accession au trône de Philippe II) qu'Espagne et Angleterre commencent à s'opposer; ça durera jusqu'à la paix, signée au début du XVIIème siècle (me rappelle plus la date exacte: 1604 ou 1609 je crois). Pendant la Guerre de trente ans, l'Angleterre reste prudemment à l'écart. Et les guerres louis-quatorzièmes vont précipiter le retour de l'alliance hispano-anglaise.
Durant la majeure partie de l'époque moderne, Espagne et Angleterre ont donc été alliées, malgré leurs divergences religieuses, ce qui d'ailleurs mettait parfois mal à l'aise leurs "opinions" respectives (les marchands anglais étaient furieusement anti-catholiques tandis que la cour de Madrid n'était pas connue pour sa grande ouverture d'esprit envers le protestantisme).
Le seul moment où le facteur religieux a été déterminant dans leurs relations correspond aux Guerres de religion françaises et à la révolte des Pays-Bas. Mais là encore, d'autres éléments entrent en compte, notamment les vues américaines des marchands-corsaires anglais.