Basile II était certes un empereur militaire, comme il a été dit, mais avait-il le choix? Il était nécessaire d'en finir avec la menace bulgare (épisode sur lequel je trouve on insiste trop et à partir duquel on donne un portrait assez sanguinaire du souverain), il fallait consolider les avancées de Nicéphore Phocas et Jean Tzimiskès en Orient et bien sûr écraser toutes les rébellions en Asie Mineure (Phocas, Maléinoï, Sklèros).
Mais ce glorieux bilan militaire ne doit pas cacher le reste. Basile II, dans la lignée des Macédoniens du Xème, a tenté de défendre les petits propriétaires face à l'appétit grandissant des aristocrates et monastères. Il a notamment pris cette mesure significative: l'allelengyon, obligeant les "puissants" à prendre en charge l'impôt des petits propriétaires ayant abandonné leurs terres face à la pression fiscale.
Certes, il faut être plus nuancé sur son bilan culturel. L'apogée de l'Empire en ce domaine est situé par Paul Lemerle sous le règne de Constantin Monomaque avec des hommes comme Xiphillin ou Michel Psellos. Mais à ce moment, les menaces extérieures sont relativement faibles, les grandes familles aristocratiques et rebelles sont calmées où ont été massacrées. Bref, le fait que Byzance rayonne culturellement entre 1042 et 1055 est en grande partie la conséquence de la stabilité permise par le règne de BasileII.
Bien sûr, nous pouvons apporter quelques bémols à ce bilan élogieux, mais je me contente pour le moment de montrer que Basile II est bien plus que le "Bulgaroctone".
_________________ "Si, dans la pratique démocratique anglaise, l’opposition, selon un mot admirable, remplit un service public, dans les États totalitaires, l’opposition devient crime ", Raymond ARON.
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