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Citer :
Attention, la recension (très rapide) que vous produisez sur l'ouvrage de Weitz n'est pas non plus exempte de toute critique. Par ailleurs ses reproches principaux - et c'est ce qu'on pouvait attendre de cette école historique - consistent à critiquer le fait de comparer des génocides commis sous des régimes idéologiquement différents ... ainsi que de ne pas assez insister sur le facteur de la "nation"
Vous avez entièrement raison.
Il nous appartient de remplir ce vide et en ceci il est vrai que Sémelin comme Arendt ont suffisamment développé le facteur.
A nous de synthétiser.
@ Barbetorte :Merci pour ces explications que nous avions déjà partagés sur un sujet verrouillés.
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https://ea.hypotheses.org/238-
https://www.lemonde.fr/savoirs-et-connaissances/article/2008/04/03/une-encyclopedie-historique-en-ligne-recense-genocides-et-meurtres-de-masse_1030676_3328.htmlJ'ai ramé pour trouver ce que, manifestement tout le monde connaissait :
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https://www.sciencespo.fr/mass-violence-war-massacre-resistance/fr/caseJ'ai donc pris -comme introduction- "
Toward a Theory of Critical Genocide Studies"
et puis je n'ai pas pu m'arrêter en si bon chemin... Evidemment.
Pour vous remercier, une petite rectification (j'ai marné...) :
Citer :
de celui de « Völkermord » qu'on trouve dès 1832 sous la plume du poète et dramaturge Auguste von Platen à propos de la Pologne
Ce mot se trouve dans le poème "
Unterirdischer Chor" (1832)
"Der Völkermord ! /Nun schwingt die Schlangen,/ Ihr Furien alle, / Zerstört dem Würger / Der besten Bürger /Jedwede Lust, /
Und setzt die Kralle /Ihm auf die Brust!"
Son sujet est la répression de la révolte polonaise. Sujet bien délicat, aussi c'est le seul à avoir été publié.
Platen décrit, dans ce poème, les étapes de la révolte jusqu'à répression avec le cas de Varsovie.
Le style est celui du XIXème avec ses outrances et ses paroxysmes, avec aussi ses comparaisons qui ne s'inscrivent pas dans une analyse historique comme nous l'entendons (Platen n'est pas historien).
Les mots sont d'autant plus fort que le poète se sent "étranger" lui-aussi ; "étranger" de par un choix (?) de vie et une sexualité considérée à ce moment comme déviante. Mahler, pour des raisons autres, fera aussi ce constat amer d'être un "étranger" à Vienne. Il n'est donc pas étonnant que le poète ait inspiré le musicien.
Maintenant l'emploi de "
Völkermord"»...
Ceci est traduit par "
génocide". Est-ce vraiment la volonté du poète ? Le traducteur a-t-il songé un moment au sens que les historiens/juristes accordent à ce mot ? J'en doute, peut-être a-t-il simplement senti la charge émotionnelle induite par le mot, j'ignore d'ailleurs la date de la traduction car je ne l'ai pas trouvée (la traduction). J'ai dû passer par "The poetry corner / chat room English ↔ german forum"
Si vous vous essayez à traduire le poème (je l'ai fait), vous verrez qu'un autre terme aurait pu être employé, les strophes suffisent à montrer l'horreur qui va crescendo et combien l'humain peut se repaître dans un univers devenu infernal par ses soins. A noter que personne d'autre n'a évoqué cet épisode historique en de tels termes ; ceci semblait s'inscrire dans la "normalité".
Il est dommage que ce mot ait été employé en traduction mais ceci montre aussi (à la lecture des strophes) la charge émotionnelle et une sorte de déroulement dans l'horreur que ce mot véhicule.
Citer :
Selon Henry Hüttenbach, la propension au génocide est universelle. C'est un acte collectif commis dans un état d'esprit commun lorsque les circonstances s'y prêtent. Il n'est pas propre à certains types de société.
C'est en effet l'idée partagée par la plupart des intervenants (Moses et autres au niveau théorisation d'un/du concept).
Citer :
...si la shoah reste unique par certaines de ses caractéristiques, elle ne peut rester le modèle par excellence qui occulterait d'autres génocides...
Tout à fait, c'est pour cette raison que l'on évoque les génocides européens, dont celui-ci.
Sur cette base, on peut nettement avancer en positif.
Maintenant je comprends aussi pourquoi "
estampillé" ; je n'avais pas tilté. En effet on peut trouver que... Mais bon, pour reprendre le terme de Moses : ceci est
"une telle mine d'informations" que s'en priver serait dommage.
Maintenant, rester aussi vigilant est aussi un plus.
A noter -pour ceux qui ignoraient- ce lien, que certains articles pourraient donner à croire qu'ils sont traduits car en "doublon" (Katyn, la politique nazie face aux handicapés mentaux etc.) et bien non : autre personne, autre approche même si souvent la méthodologie est identique, le choix des mots apporte une nuance supplémentaire.
Merci donc à vous de m'avoir fait "plancher".