Bonjour à tous,

Voilà, je suis en M1 d'histoire (donc vraiment débutante dans le domaine de la recherche) et le but pour cette année est de faire un bilan de l'historiographie existante à propos de notre sujet.
On doit donc de faire un bilan et bien entendu critique.
Le problème qui se pose est comment pouvons nous remettre en cause et critiquer des historiens (récents) à propos de questions qu'ils ont étudié pendant des années...
Parmi eux figurent parfois nos professeurs.
Nos remarques ne vont elles pas paraitre beaucoup trop prétentieuses?
Voilà la question que je me pose, peut être qu'elle parait vraiment bête...mais je n'arrive pas à comprendre...

Peut être auriez vous des livres sur le sujet à me conseiller?

Merci beaucoup encore une fois pour votre aide!

Je ne suis qu'en L3, et donc encore plus débutant que vous dans le domaine de la recherche, mais il faut bien voir qu'un "bilan critique" ne signifie pas "critiquer", comme vous pouvez le laisser supposer. On ne vous demande pas pas de juger de façon négative (comment pourriez-vous le faire d'ailleurs?) mais de faire un recensement critique, un regroupement, une classification, une étude de l'historiographie sur le sujet. Je pense qu'il s'agit par exemple de souligner l'apport précis d'un ouvrage à un champ donné de la recherche tout en notant également les aspects éventuels que cet ouvrage n'aborde pas.

Merci pour votre réponse !
Je viens juste de la lire, excusez moi du retard...

Vous répondez à ma question, mais en fait un peu partiellement.
En fait ce n' est pas seulement montrer quels aspects n'ont pas été traités...
Pour certaines questions, des historiens s' "affrontent", ne perçoivent pas les choses de la même manière, etc...
Si je comprends bien, il faut faire un bilan de cet "affrontement"
Par contre, il faut bien ajouter quelque chose de personnel, et donc exprimer son point de vue sur la question et donc prendre un parti, non?

Moui, mais très précautionneusement ! À tout prendre, répondons même "non" ! Il n'y a rien de plus énervant que le petit jeune qui n'a encore rien fait, mais qui donne des leçons au professeur et souligne avec gourmandise les omissions, les petites erreurs et les aspects perfectibles de la thèse citée. Il vaut mieux s'en tenir à une position d'humilité et partir du principe qu'aucun travail n'est parfait, et que ce n'est pas pour ça qu'il faut s'en délecter : il faut apprécier les apports de telle ou telle thèse et ne pas en rajouter sur ses défauts (sauf s'ils sont très manifestes et rédhibitoires). La description de l'état de la recherche sur la question dans un mémoire de master doit faire un bilan, critique certes, mais sans tourner au tire-à-la-poule : il s'agit de présenter ce qui a déjà été fait sur la question, en organisant et en hiérarchisant (c'est là où se trouve la critique en fait), plutôt que de faire table rase du passé et expliquer que rien n'a été fait correctement dans cette maison et heureusement que vous, vous êtes là pour renouveler la question ! (ou "tenter de" faire table rase, parce que comme vous le dites, ce n'est pas en un an de recherche qu'on va foutre à plat le travail de quelqu'un qui y a consacré plusieurs années). La "critique" se trouve donc dans votre capacité à identifier ce qui est intéressant pour la question et à le mettre à sa juste place vis-à-vis de votre problématique précise : ce qu'il apporte à votre travail, ce qu'il n'apporte pas (mais ce qui ne veut pas dire qu'il n'apporte rien).

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« Que de choses ont été vécues sans avoir été dites ! » Paul Veyne.

Faire un bilan de l'affrontement historiographique d'un sujet ne peut se faire qu'en ayant parallèlement une vision générale des sources ! Vous devez donc relire l'affrontement historiographique à la lumière de votre propre analyse des sources ! C'est en ce sens qu'il faut orienter votre envie de "prendre parti" ! Vous ne pouvez vous prononcer sur les avis de ceux qui vous ont précédé qu'en ayant vous même un point de vue sur votre sujet - point de vue que vous ne pouvez construire qu'en vous immergeant dans les documents que vous allez traiter. Si vous disposez déjà de votre corpus documentaire, il faut donc le lire pour en avoir une vision d'ensemble ! Si vous n'avez pas encore constitué votre corpus, vous devez le faire en parallèle de la lecture de l'historiographie de votre sujet ! Bon courage

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L'avantage avec le passé, c'est qu'il est passé.
"Je pense donc je suis". Mieux vaut donc ne pas penser.
Personne n'est revenu de la mort. Pas fou.
- Paul Rancoeur -

Merci beaucoup pour votre réponse !Décidement, comme je le pensais, c'est vraiment compliqué...Je ne sais pas si je suis seule dans ce cas, mais j' ai vraiment trop de mal à "critiquer ce qui a déjà était fait sur le sujet, dans le sens où c 'est tellement vaste qu' à la fin de cette année je n' aurai pas encore tout lu...En fait je me rends compte que j' ai beaucoup trainé car je ne peux pas faire le travail de hierarchisation, étant donné que mon sujet n' est pas clairement fixé vu qu' à chaque fois que j' avance dans mes lectures, j' avance dans la definition de mon sujet et donc de mes recherches !
Pourriez vous me dire ce que vous entendez pas "hierarchiser"?



Merci beaucoup pour votre réponse.Je n' ai meme pas encore attaqué la lecture des sources,je n' ai pas eu le temps. Selon vous, donc je ne peux pas m' exprimer sur le "débat" sans avoir moi meme analysé les sources?Je crois que je commence à y voir plus clair, mais rassurez moi, c'est un travail de Master ça, ou un travail de thèse?
Mes sources sont de langues diverses, donc je pense que je prendrais quelques années pour les lire !

Bon, il faut vraiment que j' avance là !Promis, je ne critiquerai pas le travail de mes historiens!