Il existe des trucs pas mal sur le Tour de France aussi. La géographie produit aussi des études intéressantes sur le sport. Mais pour l'instant l'étude des sports dans les sciences sociales est assez peu répandue, par rapport à l'intérêt du sujet et sa place dans les sociétés actuelles.

Faute pour le moment d'un forum sur l'histoire du sport, il semble au vu des précédentes interventions que ce thème mérite assurément une réflexion historiographique; je l'ai renommé en ce sens et déplacé dans la section adéquate.

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Tous les désespoirs sont permis

Que peut être une histoire du sport :
- histoire de la pratique ?
- histoire d'un sport donné : évolution de ses règles ?
- histoire de la place dans la société ?

Tiens, j'ouvre un fil...

Es-ce qu'un sujet de mémoire pourrait porter sur l'histoire du sport ? Un sujet du genre :"Le Cyclisme dans les Vosges durant l'entre-deux guerres".

Bonjour.

Je pense que tant qu'il y a des sources et que ça n'a pas encore été fait (?) dans le cadre d'un travail universitaire, cela doit pouvoir se faire. A vous de bien cibler la ou les problématiques.

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[...] Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants...
Renaud, Mistral gagnant, 1985.

Il est évident que c'est de l'histoire ! D'ailleurs, il y a des choses passionnantes à y trouver ! Après, tout dépend bien entendu des angles d'approche. Pour exemple, quand on s'intéresse à l'histoire des femmes, on peut établir beaucoup de parallèles très intéressants avec l'histoire du sport. Sous Vichy, une liste de sports interdits (ou fortement déconseillés, j'avoue que ma mémoire flanche pour le coup) aux femmes avait été publiée. On peut voir que l'histoire du football féminin a eu des périodes fastes au début du XXème, avant de quasiment disparaître ensuite.
Autre exemple, si on s'intéresse aux endroits où le football a commencé à se développer, on s'aperçoit qu'il y a des liens avec les mouvements de l'époque.
On peut aussi trouver pas mal de sujets intéressants concernant la façon dont le sport est utilisé : les chefs argentins se servaient de Maradona, Berlusconi a eu le Milan AC, Weah a bien failli devenir Président du Libéria, le fait qu'aujourd'hui le sport permette d'affirmer une suprématie (en remplaçant le militaire en quelque sorte) ... Il y a également eu tout un tas d'études (mais plutôt en sociologie) sur les supporters.

On peut faire tout un tas de liens avec l'histoire politique, l'histoire des populations, l'histoire de la femme, l'histoire des moeurs, l'histoire sociale ... C'est à mon avis un sujet très intéressant.
Pour conclure sur cette question, je dirai qu'un sujet qui a une telle importance dans la société ne peut pas être considéré comme inintéressant pour l'Histoire !


Tout à fait ! Et c'est lié au côté populaire de la chose ... Pour ma part, j'ai travaillé sur le football en Master. Ça a fait sourire bon nombre d'autres étudiants qui avaient préféré partir sur des pistes plus "sérieuses". Il n'empêche qu'au final, ils souriaient moins quand ils ont vu tout le travail que j'avais fourni, et tous les parallèles qui peuvent être établis avec le reste de l'histoire.
Et la recherche n'est pas le seul endroit où le sport est quelque peu mal vu ... J'ai également été étudiant à Sciences Po, les sportifs se comptaient sur le doigt d'une main dans ma promo. Nous avions l'impression d'être des lépreux ...


Bien évidemment ! Je me souviens avoir lu un mémoire sur le rugby (ou le sport) à Mazamet (Tarn) sur une période donnée (XIXème siècle peut être).

Puisque Gary24 a parlé de l'histoire des femmes, et que de nombreux post au-dessus ont évoqué l'histoire sociale, cela me donne envie de croiser les deux en parlant d'une discipline qui a connu de ce point de vue une grande évolution : la danse classique.
Le corps de ballet, créé en 1669, était à l'origine exclusivement composé d'hommes (les rôles féminins étaient tenus par des travestis). Au XVIIIe, peu à peu les femmes s'introduisent dans cette discipline, mais sans avoir le droit de faire les mêmes mouvements que les hommes, c'est à dire des sauts, des entrechats. Elles étaient limitées au parterre de la scène, à faire ce qu'on appelle des "déboulés" (des pirouettes). Dans la première moitié du XIXe, au même moment que les tenues féminines se développent (tutus long / court / mi-long, appelés plus tard "tutu Degas"), les danseuses s'enhardissent, et la Camargo est la première à oser s'élever dans les airs à l'égal des hommes, et à faire ce qu'on appelle des entrechats "deux / trois / quatre" en fonction du nombre de battements que ses jambes font tandis qu'elle est en apesanteur. Les autres femmes la suivent, et prennent de l'assurance, bien que cet art restât très masculin. Ce qui ne s'arrange pas dans la seconde moitié du XIXe, où les petits rats de l'opéra, les petites danseuses, sont remarquées plus pour leur joli minois que pour leurs capacités techniques. Charles Garnier créé même dans son opéra un lieu révélateur de la condition dans laquelle elles étaient : le Foyer de la Danse, où les hommes se rendaient à l'entracte pour aller rendre hommage à leur danseuse du moment. L'expression "aller voir sa danseuse" / "entretenir sa danseuse" vient d'ailleurs de là. Il est intéressant également qu'au parterre de la salle de spectacle, seuls les hommes se tinssent là (les femmes étaient dans des loges à l'arrière), et donc étaient les plus proches de la scène. Enfin, au XXe, tout change : les ballets russes, l'oeil neuf sur cette discipline, des danseuses étoile exceptionnelles comme Mademoiselle Bessy, popularisent cette discipline, la rendant très très très féminine. Quelle petite fille aujourd'hui n'a jamais été inscrite dans un court de danse classique ?
Quel contraste de penser qu'à l'origine, cet art était exclusivement masculin !!

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"Je souhaite que les conquérants à venir apprennent à ne pas dépouiller les villes qu'ils soumettent, et à ne pas faire des calamités d'autrui l'ornement de leur patrie"

Polybe, Histoires, Livre IX (chap.3).