Faute de frappe et j'ai effacé toute ma réponse. Y'a des jours, j'ai la rage!
Pour faire vite:
Alfred Teckel a écrit :
Donc un travail historique n'est valable que s'il bouleverse les acquis? Curieuse vision des choses...
Cuchlainn a écrit :
Qu'est-ce que ça veut dire, révolutionner la connaissance de ?
"Révolutionner" était une façon de parler. Je ne suis d'ailleurs pas fan des "historiens" qui "bouleversent toutes les idées que l'on avait"...
Ce que je voulais dire, c'est que sur un certain nombre de sujets, les historiens n'apportent plus grand chose ou plus rien, puisque le sujet a été abordé sous toutes les coutures.
Keikoz a écrit :
C'est peut-être vous qui avez une vision trop restreinte de la science historique, dans ce cas. Depuis longtemps l'histoire n'est plus limitée à ces thèmes [politique, diplomatie... NDLR], et il n'est pas simplement question de passionné ou non. Les champs de recherche ont, au contraire, tendance à se complexifier.
Mais justement!
N'oubliez pas que je n'ai pas ouvert ce fil ; cette discussion a eu lieu dans
Le livre d'or de Passion-Histoire et prenait place peu après un message de Vladtepes où celui-ci nous expliquait son ras-le-bol et pourquoi il quittait PH. D'autres intervenants avaient d'ailleurs eux-aussi émis l'idée de l'ultra-spécialisation de PH qui, selon eux, les poussait vers la sortie.
Je ne nie pas que pour des historiens spécialisés, l'histoire des idées, des relations sociales, la micro-histoire familiale etc. soient passionnants. Mais je ne crois pas que ce soit avec ce genre de thèmes que vous attirerez ou garderez des "facteurs à la retraite".
Encore une fois, je n'ai pas ouvert ce fil! Sans le vouloir, les modérateurs m'ont rendu un mauvais service en créant ce fil séparé et en sortant mon intervention de son contexte.
Quelqu'un plus bas disait que la question était inutile. Heu oui... la discussion prenait place ailleurs.
Citer :
- l'historiographie d'un sujet ne cesse d'évoluer et de nouvelles questions apparaissent
Oui, mais ces nouvelles questions ont une "utilité marginale" de plus en plus faible (les économistes me comprendront
). Elles sont de plus en plus spécialisées, locales, particulières. Je pense que c'est le lot de toute activité humaine : plus on avance, plus l'évolution est minime (plus ce que j'appelais l'utilité marginale est faible). On retrouve ça dans tous les domaines (invention du cinéma > invention de la télé > invention de la télé couleur > invention de la télé à écran plat).
Citer :
- les problématiques évoluent
Mais arrive un moment où les problématiques, on en a fait le tour. Pour faire toujours nouveau, elles deviennent de plus en plus pointues, moléculisées... et se détachent d'autant des intérêts du grand public ou des honnêtes hommes passionnés d'histoire. Ce n'est avec avec une "Histoire des relations psycho-sociales entre les corporations des coordonniers et des métayers dans le Haut-Vivarais" que vous attirerez ou garderez un public non-spécialiste.
Citer :
- les sources sont finies, mais les sources elles-mêmes demandent un travail à refaire, souvent. Le cas du haut Moyen Âge par exemple, est intéressant. Les sources sont en très grande partie publiée, et c'est classiquement la période sur laquelle on a l'impression qu'il n'y a plus rien à faire. Sauf qu'elles ont en grande partie été publiées au XIX siècle, et nombre d'entre elles appelleraient une réédition. De plus, des travaux nombreux seraient à faire sur la genèse des sources elles-mêmes (je pense par exemple à l'annalistique carolingienne, pour lesquelles nous devons nous limiter aux introductions en latin des MGH du XIX).
- les avancées en sciences historiques remettent en cause, souvent, ce qu'on croyait acquis en matière d'histoire classique (politique ...). Les récentes études sur l'historiographie carolingienne et sur sa dimension idéologique obligent à revisiter nombre de poncifs d'histoire politique.
Ce "repassage" sur les poncifs du XIXème siècle a quand même été largement fait maintenant, non?
Pédro a écrit :
La mise en oeuvre des sources reste encore en grande parti loin d'avoir été globalement épuisé... Je prend un exemple simple ; celui des armes en fer de la Tène ; Rapin nous dit qu'au vu des progrès scientifiques réalisés récemment il sera possible de mettre à la disposition de la recherche environ 95% des armes jusque là condamnées par la dégradation des âges... Autant dire que la recherche dans ce domaine n'employait que 5% du corpus disponible... Un simple exemple pour montrer que si on investit encore un petit peu dans la recherche l'histoire n'est pas prête de la fin...
Vous avez raison. Mais dans le contexte de la discussion sur le départ de Vladtepes ou, plus généralement, sur le fossé béant entre historiens et grand public, qui s'intéresse en France aux armes armes en fer de la Tène?
Bon, désolé mais je dois y aller. Je le redis à nouveau: je n'ai pas ouvert ce fil. Et je ne nie pas que pour des historiens de plus en plus spécialisés, les champs soient encore immenses et verdoyants. C'est pour les simples passionnés que je m'inquiète un peu, et c'est dans une discussion à propos d'un simple passionné qui quittait ce forum que mon intervention prenait place.
Cordialement.