Dans l'article de Lanzmann, c'est surtout ce relent de fonctionnalisme qui me choque :
Citer :
On sait qu'il n'y a eu, pour les Tziganes, aucun plan, aucune volonté exterminatrice systématique. Il y avait à Birkenau un camp tzigane, dans lequel hommes, femmes et enfants ont vécu ensemble de longs mois, sans être jamais séparés et les gazages d'août 1944, vite interrompus d'ailleurs, furent le produit de rivalités et de luttes internes au sein de la hiérarchie SS.
En Hitlérie, ce genre de décision se prend très haut et, si on manque de documents pour le prouver, on n'a pas à en profiter pour affirmer le contraire.
Pour le reste, il a sans doute tort de borner sa critique, essentiellement... à Borne. Il y a dix ans, quand ce doyen s'exprimait sur la question, il y avait un débat savant et intéressant, notamment à partir des positions d'Henri Meschonnic, sur l'opportunité du terme Shoah, non pas en tant que mot étranger, mais en tant que terme connoté religieusement. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, le mot s'est imposé et basta. La circulaire est simplement idiote, et l'"esprit de Borne" n'a pas à être invoqué. Mais bien qu'édifié dans de hauts lieux, ce barrage contre le Pacifique n'est pas une affaire d'Etat !