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Pourtant, dans la vulgarisation grand public, genre BD de Tardi ou des films comme Joyeux Noël, c'est l'école "de la contrainte" qui est largement dominante (peut-être parce que mieux compréhensible pour nous qui regardons cela de notre XXIe siècle... On est souvent près de l'anachronisme).
Complètement, c'est la thèse qui plaît, qui se comprend le mieux, et qui dédouane aussi nos ancêtres. On préfère entendre qu'arrière-grand-pépé était une innocente victime qu'un va-t-en guerre. Cet affleurement en une phrase de la thèse de Péronne était complètement isolé et ne servait visiblement qu'à "faire sérieux", car on n'en retrouvait rien dans le reste du documentaire.
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Si ces tendances sont moins marquées de nos jours est-ce parce que les historiens en sont venus à une analyse "raisonnée" des sources dont ils disposent, ou bien parce que notre époque est marquée par des idéologies politiques moins radicales que par le passé dans leur volonté de changer la société ("centristes") ? Je préfère la seconde solution, mais il faut sans doute prendre un peu des deux.
Je trouve qu'un certain extrémisme idéologique existe largement à notre époque, tout comme la quête éperdue dans la tourmente d'information, de vérités bien simples et découpées à la hache. L'historien évolue dans ce monde et lorsqu'il est question de vulgariser son travail, c'est ce qu'on va lui demander... Quant à la politisation, il suffit de voir la querelle des lois mémorielles, du génocide arménien...
Du coup je ne suis vraiment pas sûr que le contexte soit bien plus favorable à une pratique plus "raisonnée"...
Peut-être celle-ci vient-elle de la généralisation des recherches interdisciplinaires, qui impliquent de recouper des sciences différentes, des sources différentes, des approches différents et le travail d'hommes différents ? Le résultat n'est-il pas alors tout naturellement plus étayé et plus nuancé à la fois ?