Quand est né le concept d'antiquité ?

Je demande ça car dans son histoire de la Rome antique, Lucien Jerphagnon explique que Ammien Marcellin dira de Constantin qu'il fut : "le novateur et le contempteur dans anciennes lois et coutumes reçues dans toute l'antiquité."

J'imagine que dans le texte original il était question de toute l'histoire plutôt que de toute l'antiquité non ?

Il doit employer simplement antiquitas qui désigne les temps anciens : http://www.prima-elementa.fr/Gaffiot/Gaffiot-0136.html

C'est donc indépendant du concept moderne d'Antiquité qui semble germer au XVIIIe siècle sous des plumes comme celles de Montesquieu et Gibbon.

_________________
Scribant reliqua potiores, aetate doctrinisque florentes. quos id, si libuerit, adgressuros, procudere linguas ad maiores moneo stilos. Amm. XXXI, 16, 9.

on pourrait donc traduire Varro investigator antiquitatis par Varron! fouilleur de m... euh! du passé.

_________________
Lietz her heidine man. Obar seo lidan.
Thiot urancono. Manon sundiono.
(Il permit que les païens traversassent la mer, Pour rappeler aux Francs leurs péchés)

Ce concept moderne d'Antiquité comme période historique dérive du terme courant dès le XVIe s. d'"antiquités" (au pluriel) qui désigne tout ce qui est vieux, qui reste du passé encore visible.

_________________
"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

J'ai souvent lu que l'amateur d'art Winkelmann avait inventé le concept d'antiquité au 18è siècle et l'avait propagé. C'est ce qu'on dit parfois dans les ouvrages sur l'art antique. C'est lui qui déclenche un mouvement d'admiration pour la Grèce et Rome qui va faire fureur.
Wiki: " Winckelmann publia en 1755 son premier ouvrage, Réflexions sur l’imitation des œuvres grecques dans la peinture et la sculpture. Auguste III, électeur de Saxe et roi de Pologne, lui octroya alors une pension conséquente pour continuer ses études à Rome, et étudier les œuvres d’art de l’Antiquité in situ2.
À Rome, il se vit proposer le poste de bibliothécaire du cardinal Albani et joua le rôle de guide pour de nombreux voyageurs venus admirer les monuments de la ville éternelle. Il devint par la suite surintendant des Antiquités puis bibliothécaire et scripteur de la bibliothèque vaticane1.
Théoricien du néoclassicisme
Défenseur inconditionnel de l’art grec, Winckelmann y voit les caractéristiques absolues du beau ; il apparaît ainsi comme un adversaire du baroque et du rococo. Il met sa connaissance intime des œuvres, acquise notamment lorsqu’il travaillait au Vatican et lors de ses visites des fouilles d’Herculanum et de Pompéi, et du musée royal de Portici3 au service de ce qu’il considère comme sa mission : former le goût de l’élite intellectuelle de l’Occident. La formule qu’il trouve pour caractériser l’essence de l’art grec, « noble simplicité et calme grandeur », va inspirer des générations d’artistes et d’architectes après lui comme Benjamin West et Jacques-Louis David, sans oublier les théoriciens de l’art et écrivains allemands comme Lessing, Goethe et Schiller. "

_________________
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.