gamelin a écrit :
J'entends bien, Narduccio, mais le problème est qu'un certain nombre de courants ont tendance à dire "Il faut vivre dans le présent et ne pas penser au passé.... Penser aux événements passés est très pénible."
Voilà l'enjeu du débat
Il y a trois réponses à cela.
La plus courte : penser au
présent est également très pénible
: crise, pollution, guerre larvée endémique ! Si on aime se remémorer le passé, c'est surtout pour se rappeler que le soleil reparaît derrière les nuages !
La plus scientifique : penser au passé, c'est physiologique. Le cerveau humain construit l'identité de l'individu à partir des événements passés : "je viens de là, j'ai fait ça, donc je suis...". Il utilise massivement un mécanisme de justification a posteriori : "dans cette situation, j'ai fait ... , parce que ... et donc dans cette nouvelle situation, je vais...". Sans passé, nous serions comme le héros du film
Memento, de Christopher Nolan, qui se réinvente son histoire à chaque nouvelle scène à partir de post-it et de mensonges. À l'échelle des populations, c'est la même chose : il suffit d'entendre les discours politiques qui justifient telle ou telle décision suivant des événements passés :
"Il faut suivre les directives de la Banque Centrale Européenne car la BCE, c'est l'Europe, et l'Europe, c'est ce qui a apporté la paix !"Ma préférée : penser au passé, c'est passionnant ! C'est une réserve d'histoires, à raconter, à adapter en films, séries, ou livres, ou autres. Allez voir des spectacles de reconstitution historique. Pour des villages, les fêtes médiévales sont une occasion de valoriser leur patrimoine tout en attirant les touristes.