Liber censualis a écrit :
le dernier numéro sur le communisme =" bilan lourdement négatif" ; "pourquoi ils y ont cru " me paraît trop orienté...
Ce n'est vraiment pas ce que j'ai lu : le "bilan lourdement négatif" est bien dans la première phrase, mais justement le dossier est beaucoup plus intéressant, à tel point que j'avais failli ouvrir un sujet ici.
L'introduction de Michel Winok commence par une réponse à des livres de Thierry Wolton :
Citer :
Informée, souvent passionnante, l'entreprise ne laisse pas cependant d'indisposer le lecteur. Le communisme est analysé comme un phénomène monstrueux, mis en branle et dirigé par des "bourreaux" acharnés contre des victimes en utilisant l'aide de "complices" universels.
et de citer kundera :
Citer :
Je reproche à la critique du totalitarisme son manichéisme facile, comme si le totalitarisme était seulement le mal. Cette critique laisse intacte toute la "poésie" qui est liée à ce mal et qui l'engendre sans cesse
Ce dossier me semble, à moi, très bien fait. Et le titre "pourquoi ils y ont cru" me semble bien être la question à se poser, face au "refroidissement de l'objet". (expression de Claude Lévi-Strauss)
Me fait penser à mes larmes, seul dans mon jardin, le jour de la mort de Jean Ferrat, et la chanson d'Aragon alors entendue à la radio
Citer :
Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
C'est à ça qu'ils ont cru, à ça que nous aurions cru si nous avions été de ce début de siècle. Savoir aujourd'hui que c'était une tromperie n'enlève rien à ce besoin d'espérer.