Une table des dates de Pâques, appelée
Liber de Paschate, fut écrite par Dionysius Exiguus (Denys le Petit). Il y indique que l'année en cours est celle du consul Probus Junior, et correspond à l'année 525 depuis l'incarnation de notre Seigneur. L'incarnation est la conception, donc le 25 mars de l'an 1, soit 9 mois avant le 25 décembre.
Denys le Petit est un religieux né en Scythie mineure (aujourd'hui en Roumanie et en Bulgarie) et installé à Rome. Il a rédigé son texte sur les dates de Pâques à la demande du pape Giovanni I (Jean Ier).
La table des dates de Pâques a été retranscrite et traduite en anglais sur la page
http://hbar.phys.msu.ru/gorm/chrono/paschata.htm . Le paragraphe le plus intéressant est :
Citer :
"Argumentum II. De indictione.
Si vis scire quota est indictio, ut puta, consulatu Probi junioris, sume annos ab incarnatione Domini nostri Jesu Christi DXXV." (source : Transcription de Rodolphe Audette
http://www.henk-reints.nl/cal/audette/denys.html).
"Argumentum 2.
On the indiction. If you want to know which indiction it is, say in the consulship of Probus Junior, then add the years since the incarnation of our Lord Jesus Christ, 525."
Un texte sur les datations, appelé
De Temporum Ratione (The Reckoning of Time en anglais) fut écrit en 725 par Beda Venerabilis (Bède le Vénérable en français et Venerable Bede en anglais). Il y reprend les calculs de Denys le Petit. Bède le Vénérable a aussi écrit
Historia Ecclesiastica Gentis Anglorum (Ecclesiastical History of the English People) términé en 731 dans lequel il écrit des dates en années après Jésus-Christ (
https://en.wikipedia.org/wiki/Ecclesias ... ish_People).
Quelques dizaines d'années plus tard, Alcuin, ami de Charlemagne, aurait aussi écrit des dates en années après Jésus-Christ (
https://en.wikipedia.org/wiki/Anno_Domini).
D'autres précisions sont données dans
L'art de vérifier les dates des faits historiques, 4e édition publiée en 1818 (
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2206874) de la page 6 (
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2206874/f74.image) à la page 34 incluse dans le chapitre intitulé : "Des années de Jésus-Christ. Quand on a commencé à s'en servir en Occident, et combien son usage a varié."
Citer :
[Page 7 :] "L'usage de compter les années par celles de Jésus-Christ n'a été introduit en Italie qu'au sixième siècle par Denis le Petit, et qu'au septième en France (3), où il ne s'est même bien établi que vers le huitième, sous les rois Pepin et Charlemagne. Nous avons trois conciles, celui de Germanie, assemblé l'an 742, celui de Liptines, ou Lestines, tenu en 743, et celui de Soissons, célébré l'an 744, qui sont datés des années de l'Incarnation. Depuis ce tems-là, et sur-tout depuis Charlemagne, nos historiens ont coutume de dater les faits qu'ils rapportent, par les années de Jésus-Christ ; mais ils ne s'accordent pas tous dans le commencement de l'année."
[Etc. Quelques dates anciennes sont copiées dans les pages suivantes.]
"([Note ]3) Dans la première édition [de L'Art de vérifier les dates...], le commencement de cette manière de dater était fixé, pour la France, au milieu du huitième siècle. Mais outre qu'elle se rencontre dans Grégoire de Tours, qui confond, à la vérité, l'ère de l'Incarnation avec celle de la Passion, on la voit manifestement exprimée dans quelques chartes privées du septième siècle ; et rien n'empèche de croire qu'elle s'introduisit parmi nous presqu'en mème tems qu'en Angleterre, où elle fut apportée par saint Augustin, apôtre de cette île. Cependant il faut convenir que l'usage de dater par les années de l'Incarnation, ne devint ordinaire dans les diplômes royaux que depuis le règne de Hugues Capet."
[Source :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2206874/f75.image]