Pédro a écrit :
Mais pour en revenir à la citation de Césaire et concernant son point de vue personnel que peut-on tirer comme analyse de ses propos sur l'idéologie nazie à l'aune du colonialisme?
Il faut remettre ceci dans le contexte, le parcours de cet homme etc.
Que ce sujet lui tienne à coeur, nul doute.
Que peut-on tirer comme analyse de ses propos sur l'idéologie nazie à l'aune du colonialisme ? Pour ceci il faudrait déjà analyser les propos et y trouver un lien avec une analyse historique.
Ce ne sont pas des vérités reconnues, mais le fruit du cheminement d'un homme qui souhaite mettre des mots sur un sujet qui restera -pour l'essentiel- l'oeuvre de toute une vie.
Que Césaire s'aperçoive que l'humanité est une vaste hiérarchie, ce n'est pas nouveau. La couleur n'est pas non plus le seul paramètre de cette hiérarchie mais Césaire a voulu traiter de ceci uniquement. Pour que le trait ne soit pas trop grossier, il a assimilé d'autres minorités mais ceux qui ont lu Césaire savent ce qui est son sujet de prédilection.
Mettre le pire (AH) et coller là-dessus les exactions coloniales pour y chercher un parallèle est malhonnête dans la démarche. Césaire ne s'inscrit pas dans une démarche historique sinon nous pourrions rétorquer avec un trait aussi épaix que les méchants négriers blancs n'avaient pas besoin de trop se battre car les gentils chefs de tribus, pour se donner une sorte d'importance, faisaient eux-mêmes le tri de leurs meilleurs éléments non pas contre une avancée qui aurait servi les plus faibles (eau, nourriture, conseils, techniques...) mais des présents très personnels et à ceci, à cette telle 'naïveté" puisque c'est ainsi que l'on nous le présente (ce dont je doute personnellement : la naïveté), l'homme blanc aurait dû refuser. Et bien nul n'est parfait mais ceci je ne l'apprends à personne.
Le texte est beau mais rien que chacun ne sache déjà par une introspection assez superficielle au final.
Maintenant voire chez les nazis un C/C des exactions coloniales, ceci -pour un peu- aurait servi la cause d'AH qui n'aurait été qu'un second couteau en estimant que chez les "
blancs", il fallait aussi trouver des nuances... de blanc, hiérarchiser ceci et extirper la moindre coloration qui ne soit pas "
aryenne" selon des critères que l'on ne peut lire que dans
Mein Kampf et très aléatoires dans l'ordre donné : extermination pure et dure pour certains, esclaves au service du
grand oeuvre de Mille années pour d'autres etc.
Je pense que ce texte orienté n'est pas raisonnable, c'est à dire pas le fruit d'un raisonnement avec ce que ceci demande de logique mais un texte qui tient de l'affect, du ressenti. On pourrait en tirer quelques conclusions si Césaire avait bien voulu analyser d'autres sujets avec la même obstination et la même pugnacité mais ce n'est pas le cas.
Ceci n'enlève rien à la souffrance sous-tendue à la lecture, souffrance toujours présente dans les écrits de Césaire mais le trait est trop gros pour abonder une culpabilité déjà présente en chacun de nous et déjà analysée.
Je viens de lire le post de Nico
Nico86 a écrit :
... en revanche pour d'autres puissances, dont la gestion coloniale est tout aussi brutale, la mayonnaise ne prendra pas...y'a t'il une spécificité Allemande sur ce point ? probablement.
En effet, la Belgique fut assez "brutale".
Pour la "spécificité allemande", je ne l'écrirais pas ainsi car je ne vois pas de "spécificité" mais plutôt un terreau
ad hoc à un moment donné.
Pourquoi une "spécificité" ?
Le génocide juif ne m'apparaît pas comme la solution finale
nec plus ultra après des tâtonnements coloniaux.
C'est un peu comme voir dans la Vendée sous la Révolution, les prémisses du Vel-d'Hiv.
C'est dans la péninsule ibérique que Bugeaud fait ses premières armes et il admettra que ce style de conflit, son analyse, les méthodes employées : tout ceci lui a servi pour l'Algérie...
Faut-il pour autant faire un parallèle entre la guerre d'Espagne et la guerre d'Algérie et estimer que déjà la guerre d'Espagne était un prémisses de ce qui allait être un conflit colonial en Algérie ? Pourtant tout y est :
- asservissement d'un pays à un autre reconnu pour son hégémonie via sa force militaire et un régime autoritaire,
- installation de "colons",
- collaboration active et passive,
- résistance active et passive,
- enrichissement du pays "maître" en pillant le pays annexé (quelles que soient les richesses),
- vivre sur le pays annexé et lui imposer des lois sous prétexte de le tirer de son obscurantisme, de son inculture car la seule bonne est celle de l'envahisseur,
Bref, quelque part, faire table rase de ce qui apparaissait à ce moment comme totalement archaïque, dépassée, figée dans ce qui nous semblait tenir d'une tyrannie décadente et barbare dans certaines démonstrations (y compris corrida et processions
/
+ 1 pour la corrida...)
Je ne le vois pas ainsi, maintenant je puis faire erreur... Des démonstrations plus fouillées vont apparaître et amener une dimension à l'échange bien autre que la mienne.
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