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Message Publié : 15 Juin 2020 18:37 
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Passons à la IIe partie :

Le long XIXe siècle a été moins étudié. Mais des changements importants s'opèrent.

- La conception d'un patrimoine, comme bien-fonds national s'est très largement imposée entre 1830-1840, d'où le recours (néanmoins massif entre 1815 et 1871) à un "sémioclasme". On vise le symbole, moins le monument ou l'effigie. Le mythe historique du sans-culotte en démolisseur invétéré s'installe vraiment dans l'imaginaire collectif à ce moment, d'autant que le paroxysme atteint pendant la Commune vient renforcer cette conception. Un exemple assez drôle : le 30 juillet 1830, un iconoclaste modèle a marqué sur un mur du Louvre "Respects aux monuments et aux chefs". Le palais royal de Louis-Philippe est dégradé avec une certaine méthode : on protège les chefs d'œuvre et l'argenterie, on ne met pas le feu. Du coup, les profanations gagnent en singularité et en relief comme celle du trône promené, détourné et brûlé, comme pierre de touche de la légitimité usurpée.
Une première médiatisation de l'iconoclasme intervient, puisque des lithographies du trône circulent pendant tout le printemps des peuples en Europe, comme si chacun assistait à l'évènement. La médiatisation ira crescendo ensuite.

-La conception régénératrice est beaucoup moins au centre de l'entreprise iconoclaste. Il n'y a plus, comme pendant la Révolution de volonté claire de modifier en profondeur le discours imagé et symbolique. le répertoire a même une certaine tendance à la répétition (les statues des grands monarques sont remises debout, y compris de nouvelles pendant la IIIe), l'Empereur- sert de ferment national de plus en plus consensuel.
-S'il était besoin de le rappeler, ces sémioclasmes révolutionnaires ne sont pas réservés à la France. Les auteurs nous renvoient aux chiffres, monogrammes et portraits dégradés de Georges III, à la veille de la Révolution américaine. Les révolutions bolivariennes donnent à plein dans ce processus, de même que les mouvements nationaux européens.

-L'Etat s'applique à "faire respecter un monopole des signes politiques légitimes, en dépit de la pluralité effective des ses opinions. Au prix d'un iconoclasme officiel parfois spectaculaire. A cet égard, la Restauration [celle des Bourbons] est sans doute le régime qui a le plus détruit les emblèmes des "vaincus", en l'occurrence révolutionnaire et impériaux, et avec le plus de publicité"
Plus que pendant la Révolution, l'Etat se méfie de l'iconoclasme et de la dégradation, fruit d'initiatives locales ou de groupes. Il décrète volontiers quand détruire, apporte son aide et se donne des buts précis. S'il enlève, il remplace par des symboles jugés légitimes.

-Un point moins certain de débat pour cette période concerne le recul de ces actes. L'images qui circule de la profanation y est pour quelque chose, mais peut-être aussi le suffrage universel. Il est toutefois hasardeux de corréler le recul de l'insurrection armée et planifiée née de la culture de la barricade et celle de la violence destructrice. Maurice Agulhon évoque "l'ère de la symbolique politique refroidie" avec, comme on l'a vu plus haut, des symboles beaucoup moins clivants.

A la fin de son intro de la partie II, Fureix note à ce propos que "c'est sans doute moins l'institution d'un suffrage universel que la capacité des citoyens à infléchir le cours du temps qu'il faut prendre en compte pour saisir, de manière non-linéaire, la puissance attribuée aux signes visuels et à leur destruction. Lorsque la contrainte extérieure, ou, au contraire, la libre délibération et représentation dominent le champ politique, l'iconoclasme décline ; lorsque se dessine la possibilité d'une révolution, ou, à tout le moins, d'une rupture brutale, la brèche laissée ouverte redonne une puissante agissante aux images et aux signes [c'est moi qui souligne]", passage très synthétique et éclairant qui a le mérite (je trouve) de replacer dans une perspective, dans le mouvement de l'histoire - conception à rebours de l'idolâtrie patrimoniale dans laquelle nous pouvons facilement tomber.


Parmi les articles que j'ai lu dans cette section, quelques éléments :

Le cas de la statue de 'l'Homme du Peuple" à Lyon oppose les quartiers prolétariens à la bourgeoisie. Vincent Robert rappelle que Lyon n'a pas connu d'affrontement sanglant depuis 1834 et que les débuts de 1848 dans la ville, quoiqu'intensément travaillée par les idées socialistes, ne donne pas lieu à des heurts. Personne ne veut retomber dans le bain de sang canut. Dès lors, le combat politique passe par les statues.

La statue équestre de Louis XIV sur la place Bellecour avait été sauvé très difficilement en 1830 (l'inscription latine avait été enduite et on avait donné le tricolore au souverain). Dans les quartiers populaires, une souscription, autorisée par le gouvernement de Ledru-Rollin permet d'élever une statue au Peuple Souverain. On a perdu sa trace, mais elle montrait un ouvrier des journées révolutionnaire, en chemise ouverte, musculeux, s'apprêtant à faire feu de son fusil vers les troupes royales supposées.
Je vous passe tous les détails, mais cette statue fut ressentie comme un outrage par les tenants du parti de l'ordre, aux commandes à partir de 1849. Un drame se produit quand des citoyens qui montaient la garde devant la statue (qu'on pouvait facilement abîmer ou détruire puisque ce n'était qu'une ébauche de marbre et glaise) sont chargés par les dragons. Un homme est tué d'un coup de sabre.
Le général Bugeaud, dont on a déjà parlé :mrgreen: commande la défense de la ville. Des deux côtés les provocations fusent : les citoyens fêtent l'anniversaire de Février 48 en portant un "Homme du Peuple", réplique vivante de leur chère statue. Le militaire ne supporte pas ce "gavroche débraillé" qui trône encore - on le sait d'après sa correspondance. L'auteur d'un manuel de contre-guérilla urbaine et responsable du bain de sang de la rue Transnonain (ce qu'on a oublié pour ne retenir son rôle que dans les colonies !) a probablement ordonné qu'on supprime le garde en faction depuis 48 devant la statue.

Mais Bugeaud ne sera pas l'iconoclaste en chef et ne verra pas crouler le plâtre honnis. C'est finalement pour la venue de Louis-Napoléon que les autorités locales décident de remplacer le Peuple par un monument massif à la gloire de Napoléon Ier, flanqué de la Loi et de l'Armée - on ne peut plus clair. Finalement, la IIIe en changera pour une allégorie de la ville et de son génie productif...


Au delà de l'anecdote, cet exemple permet de toucher un autre point. En fonction des acteurs, de leurs motivations, de leur rôle (légalistes / révolutionnaire) et de leur classe sociale, l'investissement émotionnel n'est pas le même, comme sont différents les lieux de mémoire.
Vincent Robert montre bien que l'Homme du Peuple n'est pas l'idée de la Souveraineté, ni un principe, ni une abstraction. Pour les canuts, cet homme est le peuple dans sa chair, luttant contre les tyrans. C'est pour cela qu'à plusieurs reprises, les Lyonnais promènent un citoyen grimé en Homme du Peuple et rejouent 48. Les militaires et les bourgeois se figurent le monument comme une idée menaçante - il n'est que le fusil et la cartouchière volée au dépôt de la garde nationale. Tant que cette statue sera visible, l'idée fera son chemin.
Dans le deuxième article sur la Commune (celui d'Eric Fournier), l'auteur parvient à une conclusion assez similaire :
"Leurs mémoire des lieux [celle des communards] radicalement différente de celle des versaillais qui s'étonnent que leurs ennemis aient détruit leurs lieux de mémoire supposés (...). Les tableaux de Paris de J. Vallès en 1882 aident à saisir le Paris perçu par les insurgés. En privilégiant la description animée sur celle des monuments inertes, en rappelant le passé révolutionnaire de cette cité de combat", de ce "bivouac de la révolution", Vallès se représente Paris comme un théâtre révolutionnaire d'où surgit l'insurrection, tandis que les notables considèrent cette ville comme un 'prodigieux alphabet de monuments" (Hugo)"
Heureusement, nous pouvons désormais apprécier ces deux facettes, quoiqu'en discutant on remarque que l'oeil est plus oiu moins sélectif à Paris, en fonction de sa couleur politique !


------------------------------------------------

IIIe Partie : XXe-XXIe (Intro par Chapoutot).

Je vais un peu plus vite ici, juste pour signaler les éléments nouveaux, mais aussi parce qu'on a finalement beaucoup parlé des enjeux concernant les déboulonnages contemporains.

-La diffusion énorme de l'image, sa médiation incontournable et l'habitude de décrire le réel à partir d'un point de vue subjectif et en termes de "représentations ; projections : agencements : constructions..." tel est le signe de cette modernité.
Chapoutot cite Heidegger pour commencer qui avait vu, avec une avance remarquable le tournant s'opérer (dans Die Zeit des Weltbildes ; 1938).
-Ce passage : "le monde en tant qu'image ne devient pas de médiéval, moderne : mais que le monde comme tel deviene image conçue, voilà qui caractérise et distingue le règne des Temps Moderne".
En "code" Heidegger ça se résume à cela :mrgreen: "L'être de l'étant est désormais cherché et trouvé sous l'être représenté de l'étant". ce processus ne peut s'accomplir qu'à partir de la subjectivité radicale du Dasein. Il ajoute à propos des affiches de propagande des années 1930 (dans le cadre d'un Kulturkampf) que "le processus fondamental des Temps Modernes, c'est la conquête du monde en tant qu'image conçue".

-Cela importe pour retracer l'histoire contemporaine de l'iconoclasme, puisque le contrôle et le façonnement de l'image (de même que des mémoires !) la transforme en instrument. Détruire une image permet de donner l'image de cette image en train d'être détruite. On peut penser au très célèbre reportage photographie dans la Hongrie de 1956 avec pour point d'orge le déboulonnage et le martelage de la statue de Staline, ou alors le déboulonnage de Félix Dzerjinski devant le KGB en 1991. Naît ainsi une véritable "iconographie de l'iconoclasme"
-Chapoutot note de manière générale que "l'iconoclasme du XXe se fait de plus en plus instrumental". C'est le paradigme de la "révolution culturelle" où "il est juste de se rebeller", mais "...quand le président Mao l'ordonne" ! Dans ce cas extrême, c'est l'ensemble de l'entreprise iconoclaste qui est un instrument politique. Mais même une destruction spectaculaire très ciblée peut suffire à choquer via l'image relayée en boucle dans les médias, comme les bouddha détruits par les Talibans...
-Le déboulonnage de Dzerjinski après le putsh contre Gorbatchev a été vu et commenté sur les tv occidentales comme signe clair de l'avènement de la démocratie et d'une rupture aussi absolue que la chute du mur. En fait, l'article sur l'iconoclasme post-soviétique montre assez que le nouveau pouvoir a joué d'une ambivalence certaine. Il laisse un iconoclasme spontané culminer en 1991, puis, ayant très peur qu'on puisse faire le parallèle entre l'iconoclasme de la révolution d'octobre et ce qui se produit, le frein est vite mis.
Reste que comme aucun programme propre au nouveau régime n'est mis en place (et Poutine se contente de relever certains monuments, dont le chef de la Police d'Etat), s'impose l'image des Russes "hooligans" s'acharnant sur les statues...



Conclusion(Annie Duprat et Fureix) :

Une remarque finale des auteurs qui a le mérite de ne pas nous bercer d'illusions

-"L'histoire de l'iconoclasme en révolution est aussi celle des frontières du signe ( à éliminer) et du monument (à préserver). La définition de ce qui mérite d'être préservé des violences iconoclastes, au nom de l'art, de l'histoire ou du beau, est socialement et culturellement construite. la délimitation du patrimoine commun ne fait pas consensus. Ni celle de la durée au delà de laquelle l'aura négative d'un signe politique est comme neutralisée".


A pondérer avec ce que disait l'auteur de l'article de l'Homme du Peuple, Vincent Robert - une formule qui a du nerf:
"Du point de vue politique, en définitive, on ne détruit vraiment non pas ce que l'on brise mais ce que l'on remplace"



Bien à vous tous !

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Message Publié : 15 Juin 2020 18:39 
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Jean Froissart
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Dans ma région... :rool:

Un buste du général de Gaulle vandalisé à Hautmont
https://www.lavoixdunord.fr/765205/arti ... e-peinture

Leur inculture n’a d’égale que la haine qu’ils vouent à la France.
Nicolas Leblanc

////////////////////////

Pfff...
Affligeant.
Le summum de la misère intellectuelle.

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- "Heil Hitler !"
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"To Be or not To Be" - Ernst Lubitsch (1942)


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Message Publié : 15 Juin 2020 19:11 
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Salluste
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A pondérer avec ce que disait l'auteur de l'article de l'Homme du Peuple, Vincent Robert - une formule qui a du nerf:
"Du point de vue politique, en définitive, on ne détruit vraiment non pas ce que l'on brise mais ce que l'on remplace"


"On ne détruit pas ce que l'on remplace", formule utilisée par Auguste Comte dans son Cathéchisme postivisite (1852)

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Message Publié : 15 Juin 2020 19:27 
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JMTARDIF a écrit :
A pondérer avec ce que disait l'auteur de l'article de l'Homme du Peuple, Vincent Robert - une formule qui a du nerf:
"Du point de vue politique, en définitive, on ne détruit vraiment non pas ce que l'on brise mais ce que l'on remplace"


"On ne détruit pas ce que l'on remplace", formule utilisée par Auguste Comte dans son Cathéchisme postivisite (1852)




Bien évidemment, cela est à débattre - c'est d'ailleurs plus du ressort de la philosophie que de l'histoire. Il faut comprendre ce que dit cet auteur en contexte et arrêter de supposer que tout ce que j'ajoute à ce fil prend le parti de ces minables "déboulonneurs"!
Ici, il voulait dire que les tentatives de création d'un paysage symbolique et mémoriel quarantuitard - quand il y en a eu - n'ont pas laissé de traces tangibles dans le paysage urbain. Par là, en général, la mémoire de cette révolution et de la IIe République est très peu présente. Ce qui l'a remplacé l'a détruit efficacement en érigeant des symboles plus consensuels.
Après, bien sûr, tout cela se discute. La révolution de 48 a laissé des traces finalement bien plus durables dans d'autres sphères... L'idée républicaine a fait son chemin, en tout état de cause.

Je me dis qu'on pourrait parler des dégradations en recrudescences ces temps-ci sur un fil dédié dans l'Agora, parce qu'à part certaines intervention on ne se soucie pas trop "d'historiographie et d'épistémologie"... Mais que voulez vous - Heidegger parlait du règne de l'image et cela semble fonctionner ici aussi !

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Message Publié : 15 Juin 2020 20:24 
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Salluste
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Champollion a écrit :
JMTARDIF a écrit :
A pondérer avec ce que disait l'auteur de l'article de l'Homme du Peuple, Vincent Robert - une formule qui a du nerf:
"Du point de vue politique, en définitive, on ne détruit vraiment non pas ce que l'on brise mais ce que l'on remplace"


"On ne détruit pas ce que l'on remplace", formule utilisée par Auguste Comte dans son Cathéchisme postivisite (1852)




Bien évidemment, cela est à débattre - c'est d'ailleurs plus du ressort de la philosophie que de l'histoire. Il faut comprendre ce que dit cet auteur en contexte et arrêter de supposer que tout ce que j'ajoute à ce fil prend le parti de ces minables "déboulonneurs"!
Ici, il voulait dire que les tentatives de création d'un paysage symbolique et mémoriel quarantuitard - quand il y en a eu - n'ont pas laissé de traces tangibles dans le paysage urbain. Par là, en général, la mémoire de cette révolution et de la IIe République est très peu présente. Ce qui l'a remplacé l'a détruit efficacement en érigeant des symboles plus consensuels.
Après, bien sûr, tout cela se discute. La révolution de 48 a laissé des traces finalement bien plus durables dans d'autres sphères... L'idée républicaine a fait son chemin, en tout état de cause.

Je me dis qu'on pourrait parler des dégradations en recrudescences ces temps-ci sur un fil dédié dans l'Agora, parce qu'à part certaines intervention on ne se soucie pas trop "d'historiographie et d'épistémologie"... Mais que voulez vous - Heidegger parlait du règne de l'image et cela semble fonctionner ici aussi !


????????????? Il n'y avait aucun jugement de valeur sur ma remarque ! Je voulais simplement préciser que le bon mot de Vincent Robert était une reprise du philosophe Auguste Comte. Modestement, je souhaitais apporter une petite précision historique, bien dérisoire je le consens, mais comme nous sommes dans un forum d'histoire....

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Message Publié : 15 Juin 2020 20:31 
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Pierre de L'Estoile
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Pierma a écrit :
Les statues de Bugeaud sont très bien où elles sont.
Ce qu'ont sait peu est que Bugeaud fut l'un de ceux qui exprimèrent un avis défavorable à la colonisation de l'Algérie. Rien n'est simple.


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Message Publié : 15 Juin 2020 20:47 
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JMTARDIF a écrit :
????????????? Il n'y avait aucun jugement de valeur sur ma remarque ! Je voulais simplement préciser que le bon mot de Vincent Robert était une reprise du philosophe Auguste Comte. Modestement, je souhaitais apporter une petite précision historique, bien dérisoire je le consens, mais comme nous sommes dans un forum d'histoire....


Je comprends, ce doit être la fatigue... :oops:

En fait je ne comprenais pas bien votre post parce que le mot d'Auguste Comte signifie exactement le contraire - si je ne m'abuse.
Robert dit de façon certes un peu alambiquée = on détruit vraiment, non pas quand on casse mais quand on remplace (sous entendu, la chose remplacée est irrémédiablement effacée par la nouvelle).
Comte dit lui= on ne détruit jamais (vraiment) ce que l'on remplace par autre chose.
C'est pour cela que je pensais que vous avanciez un point de vue opposé.

Bien à vous.

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Message Publié : 15 Juin 2020 21:33 
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Eginhard
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Barbetorte a écrit :
Ce qu'ont sait peu est que Bugeaud fut l'un de ceux qui exprimèrent un avis défavorable à la colonisation de l'Algérie. Rien n'est simple.
Ceci ne relative en rien le fait que Bugeaud se soit comporté comme un boucher en Algérie.

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''L'histoire, je le crains, ne nous permet guère de prévoir, mais, associée à l'indépendance d'esprit, elle peut nous aider à mieux voir.'' Paul Valéry


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Message Publié : 15 Juin 2020 21:41 
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Salluste
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Champollion a écrit :
JMTARDIF a écrit :
????????????? Il n'y avait aucun jugement de valeur sur ma remarque ! Je voulais simplement préciser que le bon mot de Vincent Robert était une reprise du philosophe Auguste Comte. Modestement, je souhaitais apporter une petite précision historique, bien dérisoire je le consens, mais comme nous sommes dans un forum d'histoire....


Je comprends, ce doit être la fatigue... :oops:

En fait je ne comprenais pas bien votre post parce que le mot d'Auguste Comte signifie exactement le contraire - si je ne m'abuse.
Robert dit de façon certes un peu alambiquée = on détruit vraiment, non pas quand on casse mais quand on remplace (sous entendu, la chose remplacée est irrémédiablement effacée par la nouvelle).
Comte dit lui= on ne détruit jamais (vraiment) ce que l'on remplace par autre chose.
C'est pour cela que je pensais que vous avanciez un point de vue opposé.

Bien à vous.


J'avoue que lorsque j'ai fait mon post, j'ai eu aussi un doute sur le sens de la formule de Vincent Robert. Je pense que votre interprétation est la bonne. Très alambiqué en effet !
L'historien a construit sa phrase en voulant faire un clin d'oeil à celle d'Auguste Comte, mais le résultat n'a pas été formidable (du point de vue de la langue française) :P ...

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Message Publié : 15 Juin 2020 22:26 
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JMTARDIF a écrit :
J'avoue que lorsque j'ai fait mon post, j'ai eu aussi un doute sur le sens de la formule de Vincent Robert. Je pense que votre interprétation est la bonne. Très alambiqué en effet !
L'historien a construit sa phrase en voulant faire un clin d'oeil à celle d'Auguste Comte, mais le résultat n'a pas été formidable (du point de vue de la langue française) :P ...


Quand j'achevais d'écrire mon deuxième post sur le livre j'ai hésité à conclure avec cette citation et j'ai du la relire juste pour m'assurer de ce qu'il voulait dire. ;)
Je trouve son idée intéressante - indépendamment de la citation de Comte à laquelle il pensait certainement. Il a le mérite de rappeler que l'acte destructeur ou profanateur a beaucoup moins de portée que le remplacement par un symbole nouveau.
Idée forte quand on pense que ces temps-ci on élève très peu de monuments et que si jamais on en enlevait certains (mais il faudrait d'autres justifications que ce qui a été avancé jusque là par une minorité), on aurait rien à mettre à la place d'équivalent, tant la République est vide de symbole, signe inquiétant qu'elle se vide aussi de son sens.


Nous étions arrivés à cette conclusion lors d'une discussion de famille ce week-end, suite au débat que nous avons sur le forum. La dialectique iconoclasme / nouveaux monuments est impossible ou s'est brisée. L'un ne peut aller sans l'autre cependant, comme le montre ces historiens dans leurs travaux divers.
Et puisque nous discutons aussi de ces jours-ci, je m'inquiète autant des pochoirs "esclavagistes" apposés sans discernement sur les monuments républicains que sur la pauvreté assez abyssale du langage symbolique contemporain. D'autant plus qu'un mémorial érigé à des victimes, comme le sont la majorité des créations contemporaines (et il en faut, c'est certain) n'est pas la même chose qu'une statue ou qu'un monument érigé pour honorer une figure ou une idée. Le premier est un lieu de recueillement, le second exalte la mystique républicaine. Les monuments aux morts sont particulièrement forts car ils allient d'ailleurs ces deux qualités : il parviennent parfois à commémorer l'épreuve et dire quelque chose de positif de la République.

Et l'argument qui consiste à dire : ériger des statues pour incarner des idées c'est au mieux prendre les gens pour des illettrés, au pire faire œuvre de propagande tombe à l'eau quand on voit que l'image incarnée garde toute sa puissance suggestive - précisément parce qu'elle est toujours visée par du vandalisme et de l'iconoclasme, à des degrés divers dans l'univers contemporain.
Dans une société globale saturée d'images, les gouvernements des démocraties libérales semblent tétanisés à l'idée de transmettre une image des principes qu'ils sont censés défendre. Il n'ont plus le monopole du symbole légitime, comme débordés par les mémoires et contre-mémoires... Très loin de ce qui se produisait au XIXe, il n'y a plus d'iconoclasme d'Etat, ni de grands projets derrière. Au contraire, on observe une position assez mole qui décide de conserver au nom du patrimoine. C'est oublier la charge politique (qui n'est certes pas la seule, c'est sûr) assumée par ces statues. Cette posture, si elle a le mérite de préserver pour les générations futures ne me paraît pas la plus satisfaisante car elle tombe dans le "tout se vaut".


Si les seuls éléments d'art municipal et populaire qu'un gouvernement propose se limitent à des installations d'artistes contemporains (que l'on démonte ensuite !), comment peut-on ensuite défendre les autres statues comme faisant partie d'un langage qui dit quelque chose sur la République et l'histoire de la nation ? Comment faire comprendre qu'elles sont quelque chose du corps mystique de la République, pour faire du Péguy.

Or là, ce qui se passe, c'est que la statue visée tombe dans le même traitement des images que les détournements sur facebook... Leur charge symbolique tombe devant la réaction épidermique du genre "oh là là de Gaulle, un blanc dominateur !, dépêchons-nous de rétablir la vérité !" et hop on copie-colle "esclavagiste", comme si on faisait un meme sur Instagram ! J'exagère, mais il y a de cela.
Ce ne sont pas les symboles (le faisceau, le monogramme RF, les armoiries...) qui sont dégradés, non, c'est le visage, le visage de "l'opposant" que l'on ne peut pas supporter - un peu comme dans les (mauvais) débats télé. On ne veut plus voir "untel" parce qu'il a fait ceci ou cela et pas parce qu'il incarne cette idée. On est ainsi très loin du sémioclasme qui comprend ce qu'il détruit du monument et le fait pour instaurer autre chose.

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Message Publié : 16 Juin 2020 13:18 
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Champollion a écrit :
JMTARDIF a écrit :
J'avoue que lorsque j'ai fait mon post, j'ai eu aussi un doute sur le sens de la formule de Vincent Robert. Je pense que votre interprétation est la bonne. Très alambiqué en effet !
L'historien a construit sa phrase en voulant faire un clin d'oeil à celle d'Auguste Comte, mais le résultat n'a pas été formidable (du point de vue de la langue française) :P ...


Quand j'achevais d'écrire mon deuxième post sur le livre j'ai hésité à conclure avec cette citation et j'ai du la relire juste pour m'assurer de ce qu'il voulait dire. ;)
Je trouve son idée intéressante - indépendamment de la citation de Comte à laquelle il pensait certainement. Il a le mérite de rappeler que l'acte destructeur ou profanateur a beaucoup moins de portée que le remplacement par un symbole nouveau.
Idée forte quand on pense que ces temps-ci on élève très peu de monuments et que si jamais on en enlevait certains (mais il faudrait d'autres justifications que ce qui a été avancé jusque là par une minorité), on aurait rien à mettre à la place d'équivalent, tant la République est vide de symbole, signe inquiétant qu'elle se vide aussi de son sens.


Nous étions arrivés à cette conclusion lors d'une discussion de famille ce week-end, suite au débat que nous avons sur le forum. La dialectique iconoclasme / nouveaux monuments est impossible ou s'est brisée. L'un ne peut aller sans l'autre cependant, comme le montre ces historiens dans leurs travaux divers.
Et puisque nous discutons aussi de ces jours-ci, je m'inquiète autant des pochoirs "esclavagistes" apposés sans discernement sur les monuments républicains que sur la pauvreté assez abyssale du langage symbolique contemporain. D'autant plus qu'un mémorial érigé à des victimes, comme le sont la majorité des créations contemporaines (et il en faut, c'est certain) n'est pas la même chose qu'une statue ou qu'un monument érigé pour honorer une figure ou une idée. Le premier est un lieu de recueillement, le second exalte la mystique républicaine. Les monuments aux morts sont particulièrement forts car ils allient d'ailleurs ces deux qualités : il parviennent parfois à commémorer l'épreuve et dire quelque chose de positif de la République.

Et l'argument qui consiste à dire : ériger des statues pour incarner des idées c'est au mieux prendre les gens pour des illettrés, au pire faire œuvre de propagande tombe à l'eau quand on voit que l'image incarnée garde toute sa puissance suggestive - précisément parce qu'elle est toujours visée par du vandalisme et de l'iconoclasme, à des degrés divers dans l'univers contemporain.
Dans une société globale saturée d'images, les gouvernements des démocraties libérales semblent tétanisés à l'idée de transmettre une image des principes qu'ils sont censés défendre. Il n'ont plus le monopole du symbole légitime, comme débordés par les mémoires et contre-mémoires... Très loin de ce qui se produisait au XIXe, il n'y a plus d'iconoclasme d'Etat, ni de grands projets derrière. Au contraire, on observe une position assez mole qui décide de conserver au nom du patrimoine. C'est oublier la charge politique (qui n'est certes pas la seule, c'est sûr) assumée par ces statues. Cette posture, si elle a le mérite de préserver pour les générations futures ne me paraît pas la plus satisfaisante car elle tombe dans le "tout se vaut".


Si les seuls éléments d'art municipal et populaire qu'un gouvernement propose se limitent à des installations d'artistes contemporains (que l'on démonte ensuite !), comment peut-on ensuite défendre les autres statues comme faisant partie d'un langage qui dit quelque chose sur la République et l'histoire de la nation ? Comment faire comprendre qu'elles sont quelque chose du corps mystique de la République, pour faire du Péguy.

Or là, ce qui se passe, c'est que la statue visée tombe dans le même traitement des images que les détournements sur facebook... Leur charge symbolique tombe devant la réaction épidermique du genre "oh là là de Gaulle, un blanc dominateur !, dépêchons-nous de rétablir la vérité !" et hop on copie-colle "esclavagiste", comme si on faisait un meme sur Instagram ! J'exagère, mais il y a de cela.
Ce ne sont pas les symboles (le faisceau, le monogramme RF, les armoiries...) qui sont dégradés, non, c'est le visage, le visage de "l'opposant" que l'on ne peut pas supporter - un peu comme dans les (mauvais) débats télé. On ne veut plus voir "untel" parce qu'il a fait ceci ou cela et pas parce qu'il incarne cette idée. On est ainsi très loin du sémioclasme qui comprend ce qu'il détruit du monument et le fait pour instaurer autre chose.


Juste deux petites remarques :
La République du XIXe siècle se devait d'être agressive pour s'imposer face aux forces "réactionnaires" (monarchistes, bonapartistes). Depuis quelques décennies, notre République a au contraire vécu dans la tranquillité et le consensus. Sans ennemi à combattre, elle n'avait donc plus de raison de se préoccuper de ses symboles dans l'espace public. Les temps sont sans doute en train de changer.
Les monuments aux morts: Les commémorations, c'est-à-dire à dire une expression du culte national, n'attire plus grand monde : les anciens combattants, les élus, les enfants que l'on fait venir pour lire les textes, quelques parents parce qu'ils viennent écouter leurs enfants.... Cela manque singulièrement de ferveur !

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La classe des sots politiques est, de toutes les classes de sots, la plus sotte (Alexandre Erdan).


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Message Publié : 16 Juin 2020 13:50 
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Tite-Live
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Inscription : 10 Mai 2015 14:12
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Localisation : Isère
Merci JMTARDIF,


Je suis bien d'accord avec vous. c'est vrai que le dernier "pic" de statuaomanie républicaine s'est opéré au sortir de la IInde Guerre et de la Résistance. Les statues aux résistants, aux villes martyres, aux maréchaux de la libération, au Général... tout cela participait d'une entreprise officielle pour redonner une image glorieuse et surtout pacifiée de la République.

On a pu voir qu'on était plus enclin à détruire des statues en période de crise politique et il faut reconnaître qu'on en élève surtout à la fin de ces crises, quand les évènements sont encore dans les mémoires.
Dans tous les cas vivre l'inauguration d'une statue, dans un lieu qui fait sens demeure un évènement fort je trouve et l'on aurait tort de le négliger. Cela montre qu'on se préoccupe du passé de ce lieu, qu'on décide d'honorer quelqu'un qui fait sens. Le proviseur de mon lycée avait ainsi financé à grands frais (et je peut vous dire que c'était loin de faire consensus) une statue historique de Champollion, par A. Bartholdi. Au lieu du plâtre remisé dans la salle des profs, cette fois elle était réalisée en bronze et placée dans la cour d'honneur.

Sans exagération, l'inauguration avait été un moment fort, d'autant plus que cet homme signifie beaucoup dans notre ville.
Cela donnait d'un coup une certaine identité au lycée - et puis on partageait un moment qui n'était ni une commémoration des guerres, ni celle des attentats (parce que sinon on aurait eu que ça pour se rassembler). Un moment positif, et ça faisait du bien.

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Þat skal at minnum manna
meðan menn lifa


Cela restera dans la mémoire des hommes
tant qu'ils vivront (pierre de Runby, Upland)


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Message Publié : 20 Juin 2020 10:07 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 26 Août 2008 7:11
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Localisation : Corsica
Avez-vous des exemples de déboulonnages littéraires ? notamment dans les manuels d'histoire, les programmes. Suppression, remplacement de paragraphes, de chapitres.
S'agissant de démarches d'intellectuels cela se fait probablement souvent avec tact et discrétion.


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Message Publié : 21 Juin 2020 10:55 
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Polybe
Polybe

Inscription : 13 Oct 2016 8:18
Message(s) : 92
Tous les écrivains collaborationnistes, avec un cas d'école: Drieu la Rochelle qui a cependant retrouvé les honneurs de la Pléiade en 2012 (une édition expurgée des écrits antisémites). Il faut dire que Drieu fut directeur-gérant de la NRF sous l'occupation et a évité à Gaston Gallimard une tutelle allemande. Avec une notice biographique étonnamment courte sur le site de la Pléiade, 1 ligne et demie...
Céline aussi connut son purgatoire, avant d'être lui aussi édité dans la Pléiade, avec même un album en 1977.


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Message Publié : 24 Juin 2020 12:27 
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Jules Michelet
Jules Michelet
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Inscription : 15 Mai 2005 12:40
Message(s) : 3419
Squalll a écrit :
Toujours est-il que ces actes sont porteurs de beaucoup d'interrogations. Est-on face à une véritable lutte des mémoires, ou à un phénomène tout à fait légitime visant à rééquilibrer le discours national ?

Je pense que si certains sont honnêtes avec leur démarche anti-esclavagiste... d'autres sont clairement dans l'idéologie anti-blancs, anti-français, où il faudrait tout raser et éradiquer la culture française. Ceux là oublient un peu vite que le colonialisme a existé du temps de l'Empire Ottoman (même si il était différent il n'était pas plus tendre) et que l'esclavagisme n'est pas l'apanage des européens mais qu'il a toujours existé que cela soit chez les arabes, les ottomans, et les africains eux-mêmes. Il est plus facile d'avoir la mémoire courte et s'attaquer à la mémoire du voisin que de rechercher dans sa propre histoire. L'Occident a suffisamment fait son travail de méa-culpa... je pense que les autres peuples ont également un travail à faire (les turcs pour qui il n'y a jamais eu de génocide arménien, les japonais pour qui il n'y a jamais eu de massacres provoqués par leur armée en Chine, les arabes qui n'auraient jamais pratiqués l'esclavagisme alors que nombre de leurs pays le pratique encore de nos jours).

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