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Message Publié : 26 Fév 2024 21:39 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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Localisation : Lyon-Vénissieux
Bonjour !
:mrgreen: :mrgreen:

Y a t-il en histoire comme en mathématique des disciplines reines ?
(en mathématique la discipline reine est la théorie des nombres (nombres premiers etc...) qui est très ardue)
Y a t-il des périodes de l'histoire particulièrement prestigieuses qui attirent les meilleurs étudiants ?
L'histoire antique peut-être pendant longtemps ?
Aujourd'hui l'histoire contemporaine, la plus en prise sur le monde actuel ?

Par ailleurs dans la masse des sciences humaines, en France, quelle est la place de l'histoire ?
L'histoire est-elle la reine, la partie la plus prestigieuse des sciences humaines ?
En France ?

Merci de votre apport sur ce sujet !
:mrgreen:

_________________
Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais


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Message Publié : 27 Avr 2024 14:00 
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Plutarque
Plutarque
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Pouzet a écrit :
Par ailleurs dans la masse des sciences humaines, en France, quelle est la place de l'histoire ?
L'histoire est-elle la reine, la partie la plus prestigieuse des sciences humaines ?
En France ?


Concernant votre second questionnement, je peux apporter quelques pistes de réflexion, provenant de l'ouvrage d'Antoine Prost, Douze leçons sur l'Histoire (1996).
Il y explique que l'Histoire occupe une place prééminente dans la société française, notamment en rapport avec la construction de son identité. C'est une discipline qui suscite l'intérêt des Français et qui est invoquée dans le champ politique assez régulièrement, souvent en lien avec son enseignement.

Ensuite, en rapport avec les autres sciences humaines, je ne sais pas s'il est possible – ou même souhaitable – d'établir une hiérarchie. Chaque discipline possède ses fondements théoriques, ses figures de proue et présuppose une déontologie particulière pour les chercheurs s'en réclamant. D'autant plus que la sociologie ou l'anthropologie sont également des domaines auxquels un certain prestige est accordé. On peut en revanche se demander ce que l'Histoire présente de particulier.
À ce titre, Antoine Prost situe l'une des originalités de l'Histoire dans son approche diachronique des sociétés et des phénomènes dont elles sont traversées. En cela, elle peut être considérée comme une clé de voûte entre les différentes disciplines des sciences humaines, notamment car elle peut se saisir de leurs concepts pour les contextualiser dans le temps long.

_________________
La vie est variable aussi bien que l'Euripe - Apollinaire


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Message Publié : 29 Avr 2024 8:10 
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Polybe
Polybe

Inscription : 19 Jan 2019 14:55
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Pouzet a écrit :
Bonjour !
:mrgreen: :mrgreen:

Y a t-il en histoire comme en mathématique des disciplines reines ?
(en mathématique la discipline reine est la théorie des nombres (nombres premiers etc...) qui est très ardue)
Y a t-il des périodes de l'histoire particulièrement prestigieuses qui attirent les meilleurs étudiants ?
L'histoire antique peut-être pendant longtemps ?
Aujourd'hui l'histoire contemporaine, la plus en prise sur le monde actuel ?

Par ailleurs dans la masse des sciences humaines, en France, quelle est la place de l'histoire ?
L'histoire est-elle la reine, la partie la plus prestigieuse des sciences humaines ?
En France ?

Merci de votre apport sur ce sujet !
:mrgreen:



Bonjour.

Pour être antiquisant et n'être pas encore trop éloigné des études l'antiquité était la période qui attirait le moins dans mon université à l'inverse de l'époque moderne et de l'époque contemporaine comme vous l'avez bien souligné.
En formation INSPE d'ailleurs nous n'étions que 2/30 .... contre une belle flopée de camarades d'histoire contemporaine.

Les frontières en sciences humaines sont perméables peut être davantage que dans les sciences "brutes", l'histoire tire un bénéfice des avancées de la socio, de la psycho, philo, anthropo et vice versa. Les historiens gagnent en visibilité dans les médias mais ne sont pas, à mon sens, reconnus à leur juste valeur (en témoigne d'ailleurs la difficulté à trouver un débouché après des études d'histoire contrairement à des études de géo, mais ça c'est un autre sujet).

_________________
"[...] et je sais que même à Plutarque échappera toujours Alexandre".

M. Yourcenar, Mémoire d'Hadrien.


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Message Publié : 30 Avr 2024 9:53 
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Plutarque
Plutarque
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Inscription : 11 Fév 2024 14:53
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Localisation : Alsace
Je partage cet article de Roger Chartier, accessible sur Persée, dont la lecture est très intéressante  : https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-26 ... 4_6_283667

Il y évoque cette « concurrence » entre histoire et sciences sociales – ou du moins, la nécessité de son renouvellement dans les objets dont elle se saisit. En somme, l'histoire s'est progressivement emparée des objets proposés par les autres sciences sociales que sont la linguistique, la sociologie, l'ethnologie, etc. - à savoir, des phénomènes plus particuliers, s'éloignant d'une forme d'histoire « globale » des sociétés.

Voici un extrait :

Citer :
La réponse des historiens été double. Ils ont mis en œuvre une stratégie de captation en se portant sur les fronts ouverts par autres. De là, l'apparition de nouveaux objets dans leur questionnaire : les attitudes devant la vie et la mort, les rituels et les croyances, les structures de parenté, les formes de sociabilité, les fonctionnements scolaires, etc. - ce qui était constituer les nouveaux territoires de historien par annexion des territoires des autres (ethnologues, sociologues, démographes). De là, corollairement, le retour massif à l'une des inspirations fondatrices des premières Annales, celles des années trente : l'étude des outillages mentaux que la domination de histoire des sociétés avait quelque peu reléguée au second plan. Sous le terme histoire des mentalités ou, parfois, de psychologie historique était délimité un domaine de recherche, distinct tant de la vieille histoire des idées que de celle des conjonctures et des structures. Sur ces objets neufs (ou retrouvés) pouvaient être mis à l'épreuve des modes de traitement inédits, empruntés aux disciplines voisines : ainsi les techniques de l'analyse linguistique et sémantique, les outils statistiques de la sociologie ou certains modèles de l'anthropologie.


Une "hiérarchie" est donc d'autant plus difficile à faire, sachant que les frontières entre les sciences humaines et sociales sont devenues poreuses.

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