Pouzet a écrit :
Par ailleurs dans la masse des sciences humaines, en France, quelle est la place de l'histoire ?
L'histoire est-elle la reine, la partie la plus prestigieuse des sciences humaines ?
En France ?
Concernant votre second questionnement, je peux apporter quelques pistes de réflexion, provenant de l'ouvrage d'Antoine Prost,
Douze leçons sur l'Histoire (1996).
Il y explique que l'Histoire occupe une place prééminente dans la société française, notamment en rapport avec la construction de son identité. C'est une discipline qui suscite l'intérêt des Français et qui est invoquée dans le champ politique assez régulièrement, souvent en lien avec son enseignement.
Ensuite, en rapport avec les autres sciences humaines, je ne sais pas s'il est possible – ou même souhaitable – d'établir une hiérarchie. Chaque discipline possède ses fondements théoriques, ses figures de proue et présuppose une déontologie particulière pour les chercheurs s'en réclamant. D'autant plus que la sociologie ou l'anthropologie sont également des domaines auxquels un certain prestige est accordé. On peut en revanche se demander ce que l'Histoire présente de particulier.
À ce titre, Antoine Prost situe l'une des originalités de l'Histoire dans son approche diachronique des sociétés et des phénomènes dont elles sont traversées. En cela, elle peut être considérée comme une clé de voûte entre les différentes disciplines des sciences humaines, notamment car elle peut se saisir de leurs concepts pour les contextualiser dans le temps long.