Comme le dit Baudolino (on devine l'enseignant, je me trompe ?), l'exigence envers un élève de 4ème est très modeste et ne va pas en tout cas jusqu'à "l'analyse" historique; on se contente d'une restitution, et c'est déjà pas mal...
Analyse historique: suppose prise de distance vis-à-vis de l'objet étudié, prise en compte de la globalité des faits (toutes choses hors de portée d'un élève de 4ème), voire critique des sources (a-t-on déjà entendu un élève de 4ème demander au professeur de citer ses sources, de justifier telle ou telle omission ou encore ses choix historiographiques,
...).
Même en 3ème (14-15 ans), on essaye d'apprendre à l'élève non pas encore l'analyse historique, mais simplement (et c'est déjà pas facile), à développer une question en un paragraphe cohérent d'une vingtaine de lignes, c'est-à-dire:
- organisé selon un plan en 2 ou 3 parties
- nourri par les connaissances apprises dans le cours
- complété par les informations contenues dans les documents (l'exercice s'appuie en effet sur 2 ou 3 docs).
Il n'est pas question, ni d'analyse, ni de démonstration "académique" avec thèse/antithèse/synthèse
C'est l'objet de l'évaluation réalisée en fin d'année dans le cadre du Brevet des Collèges, vous voyez qu'on est encore loin de l'analyse historique...
Mon but en ouvrant ce fil était de se détendre gentiment, je regrette d'en arriver à devoir faire un cours théorique sur la transposition didactique ou l'évaluation, mais bon il est quand même parfois nécessaire d'informer sur ce que signifie réellement enseigner dans les établissements secondaires et à quel public on a affaire, en particulier dans les collèges; Il est loin, très loin des personnes qui fréquentent ces forums, il faut s'en convaincre (et c'est d'ailleurs pourquoi j'y viens).
Vous passez l'agrégation de lettres, je crois, Brainstorm, et je ne sais pas si vous avez déjà enseigné; vous avez en tout cas tous mes voeux de réussite, mais ne croyez pas qu'
apprendre de l'histoire à des élèves, c'est "
faire de l'histoire", de la même façon probablement que leur
apprendre la littérature ou le français, c'est "
faire" de la littérature"