Kurnos a écrit :
homoioi a écrit :
Les routes commerciales étaient terrestres.
J’ai du mal à comprendre les routes commerciales terrestres pour du commerce lointain.
Ce serait donc probablement du commerce indirect, par exemple entre deux points géographiquement distants de 10 000 km on pourrait avoir des aires de marché de 500 km qui commercent entre elles, ce qui permet de couvrir des distances très importantes mais indirectement par des relais, économiquement le commerce direct ne semble pas « tenir pas la route » ?
Les voies maritimes du fait de l’énergie éolienne semblent plus appropriées pour de longues distances, mis à part la source d’énergie cela n’a pas beaucoup changé de nos jours ?
Une route commerciale est donc un circuit, sans préjuger pas des modalités commerciales, on fait de l'acquisition de marchandises qui proviennent de pays lointains sans aucun contact direct avec ces pays.
L'archéologie et l'histoire répondent difficilement à cette problématique. Si parfois, les biens vont bien d'un marché à l'autre finissant par parcourir de longues distances. Il y a quand même des marchands prêts à parcourir des milliers de kilomètres dans des conditions difficiles pour maximiser leurs bénéfices en ramenant des marchandises lointaines en grande quantité dans un pays fortuné. Surtout que certains produits n'ont que de très petits débouchés. Donc, on retrouve pratiquement tous les cas et cela dépend de l'époque, du produit, des personnes. Ainsi, prenons une époque plus tardive, le cratère de Vix. Assemblé, il pèse environ 210 kg. Apparemment, il s'agit sûrement d'une commande spéciale. Donc, un dignitaire gaulois a commandé un cratère à un fondeur grec par l'intermédiaire d'un commerçant (sûrement romain). Et ce cratère a été véhiculé par voies de terre et de mer de Grèce jusqu'à Vix en Côte d'Or. Cela n'a pas dû être facile dans les conditions de l'époque de transporter un tel objet en prenant les précautions nécessaires pour qu'il ne s'abime pas.
Il y a d'autres exemples plus anciens. Parfois, c'est l'artisan qui se déplace. Dans son livre "Aux origines de l'Égypte", Béatrix Midant-Reynes cite plusieurs exemples assez particuliers. Ainsi, en Palestine on a retrouvé un village égyptien antique. Il semblerait que ce soit des égyptiens qui ont installé un comptoir minier pour se procurer directement une matière première que les autochtones ne savaient pas exploiter. Mais, on a aussi retrouvé en Egypte ce qui semble être les restes de la maison d'un potier venant sûrement de Mésopotamie et qui a préféré s'approcher d'un de ses marché plutôt que de subir une trop forte concurrence chez lui.
Bref, parfois, ce sont les marchandises qui se promènent, d'autres fois ce sont les hommes et parfois ce sont les deux ensembles.