Assurbanipal a écrit :
pourtant ces derniers restent de parfaits inconnus de l'histoire (si ce n'est si je me trompe pour certains textes d'ordres juridiques et civils)
Il est vrai qu'on est assez peu renseigné sur les scribes eux-mêmes, par rapport à leur rôle dans la société.
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1, ma première question est donc de savoir si l'on a pu retrouver des tablettes relatant les exploits divins ou royaux, signées de la main du scribes..
Oui pour certaines oeuvres littéraires, comme l'Epopée de Gilgamesh, attribuée à Bullussa-rabi, la Théodicée babylonienne écrite par Esagil-kîn-ubbib, l'Epopée d'Erra par Kabti-ilâni-Marduk. Généralement c'est la traditio qui rapporte le nom des auteurs, rares sont les oeuvres signées de leur main même. Pour les textes d'exaltation royale, c'est plus rare. Je n'ai jamais travaillé sur les textes néo-assyriens, donc je ne sais pas s'ils sont signés.
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2, le systeme cuneiforme est relativement complexe par rapport à l'alphabet, existait il une forme simplifiée à l'usage des "civils" ou à des fins techniques?
Il existait plusieurs niveaux d'écriture. Les chancelleries royales, les milieux lettrés des temples avaient un niveau élevé, un style très bon. Mais il y avait plusieurs niveaux : ainsi, en analysant la correspondance d'une princesse disgraciée, on a pu voir qu'avant sa disgrâce elle avait un scribe très compétent qui travaillait pour elle, et qu'après elle en avait un moins bon, au style moins enlevé. On s'arrachait les meilleurs scribes à la cour royale.
La littérature épique, les hymnes ont leur propre vocabulaire, très recherché, et assez compliqué, différent des textes courants.
Les textes des magasins royaux sont simples, écrits avec des idéogrammes, du style : "1 MOUTON SORTIE POUR LA TABLE DU ROI ; 1 MOUTON SORTIE POUR (UNTEL) ; TOTAL 2 MOUTONS SORTIE (+ la date à l'occasion : tel JOUR tel MOIS telle ANNEE)" (chaque mot correspond à un signe). Assez rébarbatif pour ceux qui doivent en traduire une centaine à la suite, mais au moins c'est pas très compliqué.
A côté des scribes les plus qualifiés, d'autres scribes officiaient dans la vie courante, pour les actes juridiques essentiellement. Leur niveau est moins élevé. De même pour les scribes publics, qui écrivaient des textes pour les gens du peuple. Il arrive que certains milieux adaptent leur écriture à un usage spécial. Les marchands assyriens de Cappadoce (début IIè millénaire) ont par exemple un registre de signes essentiellement constitué de signes phonétiques, sans doute pour rendre la lecture plus simple, et parce qu'ils n'ont pas un niveau scribal très élevé.
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3, Les scribes représentaient il une caste puissante? (Par exemple le roi assyrien avait il son scribe attitré?).
Il semble que la condition de scribe n'ai pas bénéficié dans l'Orient Ancien de la même considération qu'en Egypte, où ils occupent un rang important dans la société. Généralement le souverain avait ses propres scribes, mais ceux-ci étaient toujours à la merci d'une disgrâce, d'intrigues de cour (on a justement un exemple pour un devin d'Assurbanipal)
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4, enfin, il y a t il d'autre support que l'argile ou la pierre? le parchemin ou le papier/papyrus par exemple.
Le papyrus était utilisé à l'époque néo-assyrienne pour écrire en alphabet araméen. On écrivait aussi sur des supports métalliques comme l'or ou l'argent pour des circonstances exceptionnelles (c'est le cas des traités hittites, comme celui avec l'Egypte).
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ainsi je me demandai ce qu'il en était de la morale, des tabous et de la sexualité au temps des sargonides, des précisions?
Les Assyriens ne parlaient pas trop de sexe, donc nos connaissances sont limitées sur le sujet. A part la zoophilie, il n'y avait pas de tabou avéré autour de la sexualité, notamment de l'homosexualité. Je ne sais pas ce qu'il en était de la pédérastie.