Voila une tentative de traduction : elle vaut ce qu'elle vaut elle permettra je l'espère à ceux qui s'intéressent à ce sujet mais qui n'ont pas le temps de lire l'article donné en lien par Zunkir en anglais de voir quand même de quoi il en retourne. je n'ai pas parfaitement restitué les mots perses...
Bonne lecture
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BIBLE ii . Éléments perses dans la Bible
L'identification d'éléments perses dans la Bible est difficile parce que : (1) Personne ne sait ne serait-ce que ce qui était «perse» quand les livres bibliques étaient en train d'être écrits. (2) Beaucoup de choses effectivement «perses» étaient également des éléments d'autres cultures.
BIBLE ii . Éléments perses dans la Bible
L'identification d'éléments perses dans la Bible est difficile parce que : (1) personne ne sait ne serait-ce que ce qui était «perse» quand les livres bibliques étaient en train d'être écrits. (2) Beaucoup de choses effectivement «perses» étaient également des éléments d'autres cultures.
Néanmoins, il y a quelques faits valables- des références occasionnelles à la Perse/ à des Perse à des dates et dans des catalogues de places et de peuples, quelques récits (stories) avec des événements qui se déroulent en Perse (Esther, Tobit, I Esdras, Daniel, II Maccabées), des informations sur des hommes de l'époque Perse. Au moins Haggai, Zechariah et Malachi prophétisent dans ces temps là ; Ezra et Nehemiah nous donnent partiellement des récits (records) historiques d'officiels Perses et leurs actions, Ezra présente même plusieurs prétendus décrets royaux (1:2-4 ; 4:17-22;6:3-56:6-12;7:11-26) et même des lettres de fonctionnaires subalternes. Si non è vero, è ben trovato
Tous ces passages pris ensembles nous amènent à penser que de Cyrus à Alexandre les relations entre les deux peuples étaient généralement bonnes et occasionnellement étroites. Quelques échanges culturels paraissent vraisemblables (likely), et quelques faits viennent renforcer la vraisemblance. Par exemple, l'encens, jusqu'à présent de peu d'importance dans les textes bibliques, devient prééminent dans les lois et les psaumes de la période perse, comme les autels à encens le font dans l'archéologie palestinienne de cette époque, et comme l'encens l'était dans le rite Perse ( Boyce, Zoroastrians, p.4).
Des échanges d'idées eurent lieu également. Le «second Isaïe»(l'auteur d'Is. 40-54) utilisa du matériel perse. Is. 41:2-3 ; 42:1-7 ; 43:14 ; 44:28 ; 45:1-5, 13-14 ; 48:14-15 coïncident avec le «cylindre de Cyrus»(ANET² 315b ff.) de façon si étroite que les deux doivent avoir une source commune, qui doit avoir été la propagande Perse qui représentait Cyrus aux babyloniens comme choisi par Marduk, et aux Juifs comme choisi par Jahweh (Smith, JAOS 83, 1963, pp. 415-21).
Le second Isaïe répond également à de nombreuses questions dans Yasna 44 : «Qui a créé/mis en ordre la justice, le soleil et les étoiles, la terre et le ciel, les eaux et les plantes, la pensée droite, la lumière et l'obscurité ? » Ce à quoi Zoroastre a ordonné à son auditoire de répondre, «Ahura Mazda.» Le second Isaïe fait que Yahweh s'en attribue le mérite, soit par des questions rhétoriques similaires, soit par des réponses directes (45:8 ; 40:12, 26 ; 42:5 ; 44:24 ; etc. ; 40:12 ; 41:19 ; 40:13 ; 45:7, 19 – ceux ci sont pratiquement les mêmes chapitres dans lesquels ils utilise la propagande de Cyrus). La Création n'a pas été jusque-là notable parmi les actes attribués à Yahweh. (Génèse 1 est une préface tardive, le plus vraisemblablement après 530). Pourtant Is. 40-45 marqua probablement une extension importante de l'activité supposée de Yahweh. Quand l'auteur de Gén. 1
élabora la notion, il garda l'idée Perse de création en 6 catégories principales, mais élimina Angra Mainyu, les anges et les démons, et insista sur le fait que ce qui était créé était «bon» - évidemment corrections délibérées de la pensée Perse (Barr, The Question, pp. 203ff. Bien que Barr ne valide pas le précédent argument).
Un autre exemple de correction similaire, par le second Isaïe lui-même, apparaît dans son introduction du monothéisme. En louant le pouvoir créatif de Yahweh, il le déclara le créateur à la fois du bien et du mal. Ceci ne laisse pas de place pour une puissance du mal séparée, si bien qu'il fit de Yahweh le seul dieu et le déclara le reste de simples idoles. Cette solution ne fut pas satisfaisante pour les Juifs plus tardifs (later Jews), qui refusaient de blâmer le mal en faveur de Yahweh. De manière similaire, les Perses plus tardifs refusaient de voir la toute puissance d'Ahura Mazda limitée par la puissance de son double diabolique. Cependant les deux littératures contiennent des séries de passages qui tentent de résoudre le problème de la Théodicée, développements indépendants de toutes sortes d'influence.
Le refus du second Isaïe de l'existence d'autres dieux était l'expression extrême d'une tradition israélite antérieure, classiquement exprimée à DT. 12, qui interdit aux Israélites de leur rendre un culte et ordonne la destruction de leurs temples. Les Achéménides, pourtant, avaient un empire à gouverner. Quoiqu'ils aient pensé des dieux des autres peuples, ils les traitaient généralement avec un respect tout diplomatique. Le seul texte achéménide qui se rapproche de Dt. 12:2f est la réclamation dans XPh 35-41 (Kent, Old Persians, p. 151). Encore une fois, ceux-ci sont probablement indépendants. Le sont également les passages, à la fois l'Ancien testament et l'Avesta, où les grand dieux ethniques apparaissent en groupes de dieux mineurs (par ex. , Ps.82 ; Yasna 30,9 ; 31.4 ; 51.22 (?) ; Darius, DB 4.61, Kent, pp. 129 , 132 ; Xerxès, Xpc 12-13, Kent, p.149).
Des développements parallèles similaires apparaissent dans les croyances sur la vie après la mort. Darius a laissé de nombreuses inscriptions inculquant la bonne attitude, en tels nombres que nous pouvons inférer de leur silence qu'il ne choisit pas de menacer les désobéissants avec des punitions post mortem (l'absence est particulièrement notable en DB 4.57-59, Kent, pp. 129, 132). De la même manière, la seule mention dans ses inscriptions de ce qui devrait être une récompense post mortem est une simple sentence qui interrompt la pensée en DB 5.18-20 (Kent, pp. 133-134 ; col.5 est une addition plus tardive au texte, Kent, p. 108a). Et cette sentence, qui promet la protection d' Ahura Mazda, pourrait se référer à la protection du corps -les Achéménides enterraient les morts. Xerxès, par contraste, proclamait que «L'homme qui vénère Ahura Mazda et Arta révérencieusement devient heureux durant sa vie et béni dans la mort» (Xph 46-56, kent, Ppp. 151-152). A la génération d'avant Darius, le second Isaïe n'a rien à dire sur les récompenses ou sur les punitions post mortem. Peut-être à l'époque de Xerxès, un glossateur a t-il ajouté une prophétie de la résurrection des morts-la première référence dans l'Ancien testament, II Is. 26:19. Encore, le «Livre d'Isaïe», plus tardif, finissait avec une prédiction de punition éternelle pour (au moins) les corps des damnés (the wicked) ; ils seront enterrés et mangés par des vers ( immunisés au feu?) 66:24. Le développement palestinien ne montre aucune dette au développement Perse, et les Perse semblent n'avoir pas été Zoroastriens. Zoroastre avait été libéral avec les punitions post mortem «dans la maison de la Pensée du mal» principalement par l'obscurité, le froid, la mauvaise nourriture, et les mauvaises odeurs, mais cette notion d'un «hôtel» supernaturel de quatrième classe dirigé par un démon n'a jamais été pris en compte par un écrivain de la Bible. (La notion d'un jugement, d'une récompense et d'une punition post mortem est apparue en Égypte presque 1000 ans avant la date plus possiblement reculée pour Zoroastre, mais les auteurs de l'Ancien Testament négligèrent délibérément les croyances égyptiennes, également).
Le retour des exilés de Judée à la fin des années 500 fut le départ d'une dispute sur la pureté qui se poursuivit au cours du siècle suivant. Les exilés au début refusèrent d'autoriser les Judéens locaux de participer à la reconstruction du Temple ; rejetés pour cela, ils dénièrent la pureté du grand prêtre et déclarèrent le mariage avec des femmes non judéennes impur. Plus tard, leur chef Nehemiah fut capable d'annuler (overrule) la permission du grand prêtre des gentils dans le temple et de purifier le temple de l'impureté autorisée, de un fils (?) du grand prêtre qui était marié à une Samaritaine, et d'organiser une police du temple pour faire respecter ces lois (Smith, Palestinian Parties, chaps. 5-7). Tout ceci prouve que le exilés revinrent avec des règles de pureté différentes des Judéens nés sur place. Les ont-ils obtenu des Perses pour lesquels ils avaient travaillé ? C'est ce que pense Boyce , 1984, pp.298f. La suggestion est appuyée par la vraisemblance historique et par de nombreuses similarités entre lois de pureté Perse et Juive. Néanmoins, le Lévitique et le Vendidad ne montrent quasiment aucun signes de dépendance littéraire directe. L'influence Perse, ici pratiquement certaine, semble avoir été une matière de concepts et d'implémentations, et non pas de sources spécifiques.
Comme on l'a montré au-dessus, cette relation rend difficile la distinction entre dépendance et développements parallèles. Dans le cas de la pureté, les rapports de conflits entre «les gens du pays» et les ex -exilés indiquent la dépendance des derniers à des standarts étrangers. Pour l'angelologie et l'eschatologie nous n'avons pas de tel guides. Ici des auteurs se sont tournés vers la philologie pour s'aider. On a affirmé que le grec pneuma signifiait originellement «matière soufflante», «souffle» ou «matière comme un souffle», si bien que son extension pour signifier «un esprit» (soit l'intérieur de l'homme, soit un être désincarné soit une condition psychologique c'est-à-dire un «esprit en colère») reflète l'influence du mainyu iranien.
Pourtant, l'hébreux ruah avait déjà cette gamme entière de significations à l'époque pré-exilique (Gen.6:17 ; 8:1 ; 41:38 ; Jud. 11:29 ; I Sam. 16:14 ; I Rois 22.21f ; Is. 11:2). Ainsi l'extension de pneuma peut être expliquée par traduction de l'hébreu et l'influence de traduction. A la fois, «l'esprit de Yahweh» et «l'ange/les anges de Yahweh» apparaissent souvent dans les anciennes strates de la Bible et sont aptes à être à un moment identiques à lui, au moment d'après sont différenciés, comme Spaenat Mainyu et le Amesa Spentas le sont vis-à-vis de Ahura mazda. Ici nous devons avoir une ressemblance indépendante. En outre, le Amesa Spantas sont notablement absents de la Bible, la volonté de Yahweh, la justice, le royaume, la gloire etc... semblent n'être jamais personnifiés. Ceci suffit à rejeter toute théorie de forte influence générale par tout texte tel l'Avestan.
Une influence particulière apparaîtrait très vraisemblablement dans la croissance du pouvoir ou des pouvoirs du mal. Néanmoins, il n'y a aucune trace du «Mensonge» comme pouvoir cosmique, pas plus Satan ou le Mal ne viennent aux côtés du double de Yahweh, ni le souci de tenir à l'écart les esprits du mal ne joue un si aussi large rôle que dans l'Avesta. Encore une fois, nous trouvons un parallélisme sans contact clair. Dans Daniel 10:11, 20 la Perse et la Grèce ont des «princes » supernaturels qui combattent contre ceux qui sont amis des Juifs ( et sont donc, bien sûr, le mal). Jésus et Paul vivent dans un monde infesté et gouverné (pour le présent) par des démons : Jn 14:30 ; 16:11 ; Cor. 2:6,8. L'auteur de l'Apocalypse envisage des guerres d'anges et de démons au Paradis et sur Terre – Michel et ses anges combattant contre le mal et ses démons (12:7f)- pour finir seulement lorsque toutes les puissances du mal sont jetées dans un océan de feu où «ils seront torturés jour et nuit pour la nuit des temps» (20:10).
A côté de ces phénomènes majeurs de nombreux détails éparpillés ont été supposés des preuves de l'influence Iranienne, mais en en aucun cas n'ont été montré dépendants d'aucune source iranienne connue, et dans tous les cas les suppositions sont réduites à néant du fait de l'isolement des détails et le manque de quelque structure Iranienne ou théorie à laquelle ils pourraient appartenir.
Ainsi, par exemple, à Jean 8:44-5, Jésus est sensé dire aux Juifs, « vous êtes les enfants de vos pères le mal et voulez appliquer le désir de vos pères. C'était un meurtrier depuis le début et n'avait aucun e part dans la vérité, et il n'y pas de vérité en lui. Lorsqu'il parle de fausseté, il parle à partir de son propre stock (he speaks from his own stock), parce que c'est un menteur et le père de la fausseté. Comme pour moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas.» Ici le mal et la fausseté ressemblent à Angra Mainyu et au Mensonge, et l'opposition totale de leurs adhérents à ceux de la Vérité se trouve dans l'esprit de Zoroastre. Mais les antithèses entre la Vérité et la Fausseté, la Lumière et l'Obscurité, le Bien et le Mal, etc... sont presque universels, comme le sont les équations, Bien=Vérité= Lumière, et ainsi de suite. Des similarités en de telles matières ne prouvent pas de dépendance, et ici i ya d'importantes différences qui vont en sens contraire. Dans le Zoroatsrianisme, le Mensonge était antérieur à Angra Mainyu, qui le choisit (Yasna 30.3-5) ; dans Jean, la fausseté est l'«enfant» du mal. Dans le Zoroastrianisme, comme dans le Christianisme, tous les hommes sont des créatures («enfants») du bon dieu ; le dualisme anthropologique de Jean. 8:44 contredit les deux traditions. Plus important, bien que les antithèses trouvés dans le passage cité, sont souvent répétés dans Jean, le reste du système zoroastrien manque totalement. Il n'y a pas de traces de la mythologie grotesque et de l'eschatologie, mis à part des classes sociales zoroastriennes, du culte du feu, des rituels, des règles de pureté, de la discipline, etc...Affirmer une influence zoroastrienne quand tout cela n'est pas attesté n'est pas crédible.
En conséquence, nous sommes ramenés à la démonologie et à l'eschatologie déjà mentionnée. Elles sont pleinement représentées dans l'Apocalypse, mais des traces apparaissent dans la plupart des autres livres du Nouveau Testament et le Pseudepigrapha ; évidemment ils sont très larges même si pas universels, au début du Christianisme et du judaïsme. Ce qui ressemble le plus au matériel Iranien ce sont les références chrétiennes à un gouvernant satanique de ce monde. Mais même ici il y a des différences. Dans la mythologie chrétienne le gouvernant est toujours une créature, émanation, corruption, ou quelque chose de semblable du bon dieu ou d'un des aspects ou descendants du bon dieu. Ceci est vrai même dans les systèmes appelés «gnostiques» ; le cliché qui les déclare «dualistique» est très souvent faux. D'un autre côté, Yasna 30.35 dit que les esprits du bien et du mal forment une paire, et le Zoroastrianisme orthodoxe a pris cela au sens individus séparés, indépendants (Boyce, Zoroastrianisme I, p. 193). Donc les formes gnostiques communes de l'enseignement chrétien sont quelque part similaires à ceux de la secte Zurvanite en Iran, une poignée de gnostiques extrêmes tenant des positions identiques à celles du Zoroastrianisme orthodoxe, mais aucun Zoroastrien ne semble avoir tenu la position Chrétienne orthodoxe (que le mal fut créé par le bon dieu comme un être bon, et plus tard révolté), et aucune des positions ci-dessus coïncide avec celle de la Bible, parce que la Bible n'a aucun enseignement explicite sur l'origine de esprits du mal.
De manière similaire, en eschatologie, ces autorités qui écrivent sur la rivière de feu ne peuvent se référer à aucun texte antérieur au Bundahisn (Yasna 32.7, 51.9 ; etc... souvent cité se réfère à l'utilisation du feu dans les procès judiciaires dont la pensée de Zoroastre a enjolivé la fin ; les références générales à la destruction du monde par le feu reflète probablement les théories grecques – lorsque la rivière apparaît elle ne détruit pas le monde, mais finalement la rivière réduit l'évacuation et le nettoie.) D'un autre côté, la destruction du monde par le feu fut prédit par Zephaniah 1:18, vers 620, certainement avant l'influence perse. Daniel 7:9-10, ca. 160 avt J.-C., combine la conception de Yahweh comme feu (depuis Deut. 4:24) avec la visions d'Ezekiel de son trône (1, etc...) et de la rivière coulant depuis le temple (47:1-12), II Pierre 3:5-7 élaborèrent Zephaniah ; les Sibyllines prirent Daniel (2:196-205 ; 3:84-87 ; etc...) ; et le pseudo-Hystaspes, cité pour la première fois par Lactanius (Divinae Institutiones, ed. S. brandt, Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum 19, Vienna, 1890, 7.18), les imita. Il n'y a pas de raison de penser que cette claire tradition juive soit un reflet d'un matériel iranien. Finalement, l'«océan de feu» à Apoc. 20:10 n'est ni une rivière ni une menace pour le paradis ou la terre, mais bien une place où le mal et ses associés peuvent être torturés pour l'éternité. L'opinion de la plupart des scientifiques modernes considèrent que le feu perse doit détruire les damnés pratiquement en une seule fois ; l'opinion médiéval perse le fait les purifier pour un après heureux. (Bundahisn, chap. 34 ; voir Boyce, 1984, p.52, par.2.3.7). Aucune croyance n'est compatible avec la doctrine des tourments éternels du Nouveau Testament, d'où il semble impossible que la théorie perse (si aucune telle théorie était suivie au 1er siècle) n'ait eu aucune relation avec l'enseignement du Nouveau Testament.
En résumé, la date tardive et l'incertitude textuelle du matériel perse et la date précoce et la force de l'influence chrétienne et juive en Iran rend difficilement profitable toute discussion sur les parallèles nombreux, brefs, isolés entre le matériel iranien et biblique. Néanmoins, la discussion continuera sûrement. Ceci peut s'expliquer par Gatha 30.9 rendu par Duchesne-Guillemin, «les pensées se rassemblent là où l'intelligence est défaillante».