Concernant les
Killyrioi ou
Kallikyrioi ou
Killikyrioi:
ce n'est pas un peuple à proprement parler, c'est le nom donné par les Syracusains à une classe sociale très proche du statut des hilotes de Laconie ou des Pénestes de Thessalie, des esclaves ruraux attachés à la terre mais bénéficiant de droits spécifiques, un peu comme les serfs du Moyen-Age. Comme les Hilotes, les Pénestes et d'autres peuples vivants sur territoire dorien, ce sont les descendants des premières populations siciliennes, sans doute Sicèles vu le site, qui ont été soumises par les colons Corinthiens à la fondation de Syracuse et au cours de ses premières années d'expansion.
Ils n'ont donc aucun lien de parenté avec les Corinthiens, si ce n'est celui de vainqueurs/vaincus.
Pour ce qui est de leur étymologie, je n'y connais rien, mais je t'inviterai à la prudence:
- est-ce un nom sikèle ?
- est-ce un nom grec attribué par les Syracusains ?
- est-ce une interprétation hellénique d'un nom autochtone ? C'est classique, les Grecs entendent un mot qui ressemble vaguement à un des leurs, hop, un petit tour de passe-passe et les voilà affibulé d'un sobriquet soi-disant dorien !
Aucun moyen d'avoir une réponse, à mon avis, aussi la proposition de Dunbabin me semble fragile.
Toujours concernant l'étymologie approximative des Grecs, le texte de Hérodote que tu cites me semble justement représentatif:
Citer :
"Aux tribus des Doriens, qu'il ne voulait pas laisser identiques chez les Sicyoniens et chez les Argiens, il donna des noms nouveaux. Ce faisant, il se moqua férocement des Sicyoniens, car il choisit les noms du porc et de l'âne pour en former, en leur donnant les désinences des noms anciens, les nouvelles dénominations des tribus, sauf la sienne pour laquelle il prit un nom qui rappelant sa propre souveraineté. Il appela les siens Archélaens, chefs du peuple, et les autres: Hyates, Porcinets, Onéates, Asinets, et Choiréates, Cochonets."
L'ancienneté des désignations se retrouve dans ces "désinences des noms anciens", qui devaient sans doute déjà exister mais dans un autre contexte, Clisthène se contentant de les utiliser pour les tribus. Mais le sens originel s'est perdu, aussi les Sicyoniens s'inventent une étymologie approximative, puis se creusent les méninges pour dénicher une explication plausible à ces noms devenus étonnants, explication improvisée qui, ça tombe bien, soutient leurs revendications politiques du moment. Selon Hérodote, Clisthène s'amuse à insulter ses sujets ! Hum... Et il leur a fallut soixante ans pour s'en rendre compte !!
Mais je crois que ta démarche concerne plus les ânes que les Kyllirioi, je me trompe ?