Source:
(
http://www.lodace.net/histoire/outils/v ... ntique.htm)
Mystères féminins
Les femmes participent naturellement à la vie religieuse et aux cultes de la famille et de la cité. Dans nombre de sanctuaires et d’abord ceux des divinités féminines, elles occupent même des postes éminents, celui, par exemple, de la grande prêtresse d’Héra à Argos, ou celui de la prêtresse éponyme à Eleusis ; à Ilion, la prêtresse d’Athéna est la jolie Théano, la femme d’Anténor. Elles ont leur place jusque dans les cultes des dieux masculins ; ainsi la Pythie à Delphes, ou la femme du roi à Athènes dont on célébrait tous les ans l’union avec Dionysos lors de la fête des Anthestéries.
Des collèges de femmes participent enfin en maintes occasions au service de la divinité, comme celui des Mélissai à Ephèse dans l
e temple d’Artémis(
on peut imaginé pareil pratique a Sparte), ou à celui des Arrhéphores à Athènes qui, claustrées pendant quatre ans, travaillent deux à deux, vêtues de robes blanches, à la confection et à la broderie du péplos destiné à habiller l’antique effigie d’Athéna, ou encore celui des hiérodules d’Aphrodite à Corinthe dont l’industrie particulière contribue grandement à la richesse du sanctuaire.
En raison de leur sexe, elles figurent à des places particulières, elles remplissent certaines tâches ou certaines fonctions déterminées, mais leurs collaborations, au total, ne se distingue pas de celle que peuvent apporter les autres membres du groupe social intéressé au rite ou à la cérémonie.
Des études récentes sur la religion hellénistique sur ces formes et institutions primitives ont tenté de démontrer qu’il existait dans la Grèce archaïque
des cérémonies spéciales aux femmes, auxquelles elles participaient seules. Celles-ci paraissaient être secrètes, c’est-à-dire conduite à l’écart de tout public masculin, même quand elles avaient lieu en plein air, et d’un exclusivisme si rigoureux que toute curiosité exposait son auteur à une chasse féroce qui pouvait se terminer par la mort et la lacération de l’indiscret.
Cette hypothèse est à notre avis très vraisemblable car dans la Grèce primitive, il a existé une société des femmes, où l’on progressait d’initiation en initiation. Celles-ci étaient liées, à l’origine, aux cultes des grandes divinités féminines : Héra,
Artémis, Athéna, Déméter, héritières plus ou moins directes elles-mêmes de la Grande Déesse du monde égéen, déesse de l’arbre et de la végétation, dame des fauves et de la nature sauvage.
Elles devaient être accaparées progressivement et assimilées par le culte de Dyonisos.
Elles s’accompagnaient de
danses frénétiques et rythmées par la flûte, qui mettaient bientôt les danseuses en état de transe et d’extase,
bouche ouverte, nuque fléchies, tous le corps tendu et rejeté en arrière, dans des attitudes qui évoquent celles des crises classiques d’hystérie. Elles comportaient en outre des courses éperdues en cortège, à la lueur de torches, à travers les zones boisées et montagneuses. Les initiées des catégories les plus anciennes portaient sans doute à cette occasion, au moins dans le culte de Dyonisos, la nébride, la peau de faon, de l’animal sacrifié pour elles au cours d’une initiation antérieur, sacrifice qui s’accompagnait généralement
d’une lacération.
Il est vraisemblable enfin que certaines de ces initiations, notamment celle qui avait lieu à l’époque de la puberté, exigeaient un temps de retraite parfois prolongé, pendant lequel les futures initiées étaient soumises à des épreuves, s’isolaient et se cachaient par groupes dans la nature sauvage.
En d’autres cas, par exemple à l’occasion de l’initiation préparatoire au mariage, la retraite pouvait prendre la forme d’un temps de service consacré à une divinité. Ce qui n’excluait nullement bien entendu les danses rituelles.
Nous pouvons donc imaginer le déroulement de mystères féminins, dès l’époque homérique et dès avant la grande vogue du culte de Dyonisos. Celui-ci fera la fortune des vocables « ménade » et « thyade » qui désignent les participantes à ces « orgies » féminines.
Déjà cependant le terme de « ménade » se trouve dans l’Iliade où Andromaque pressentant la mort d’Hector, se précipite « pareille à une ménade ». On le retrouve un peu plus tard dans l’Hymne à Déméter dont la rédaction se place vers la fin du VIIème siècle : « Elle bondit, y lisons-nous au vers 386, telle une ménade qui dévale une montagne couverte de forêt. » L’allusion aux courses nocturnes par les monts boisés, épisodes caractéristiques des mystères féminins est, ici, on ne peut plus précise.
Ne nous laissons pas égarer par le silence d’Homère et d’Hésiode, silence peut-être révérenciels et très explicable en vérité, puisqu’il s’agit de cérémonies secrètes, d’où les hommes étaient rigoureusement exclus, et qu’il était sage d’ignorer pour ne pas attirer sur soi la vengeance des confréries féminines et aussi, ce qui est tout un, les représailles redoutables de la divinité offensée.
Admettons que les femmes de la société homérique, jeunes filles et femmes faites, de loin en loin, tous les deux ou quatre ans probablement suivant le rythme adopté pour les grandes fêtes périodiques de l’hellénisme, à des dates rituelles, se libéraient brutalement et simultanément des contraintes de la vie familiale et sociale pour s’abandonner aux frénésies d’une véritable folie religieuse collective, ou, si l’on préfère, aux emprises de la possession divine.
Si nous l’oubliions, nous omettrions probablement un côté essentiel de leur vie psychologique profonde
Voici un extrait d'un article qui permet sans doute de trouver une origine a cette danse rituelle "athlétique" qu' éffectue Hélène.Vous pouvez peut être chercher pour avoir un modèle, les plus connus de ces "danses" avec les mystères d'éleusis et l'évènement des Bacchanales sous la république romaine en -186 il me semble. Pour lun terme spécifique grec désignant ces rituels je sèche vraiment !