Bonjour,


En lisant un extrait des Loi Sacrées d'Asie Mineure, je suis tombé sur le terme " stéphanéphore" (" Polykleides fils de Pythodelos etant Stéphanéphore au mois d'hagnéon... "), j'aurais aimé savoir quelle est sa signification. Il en est de même pour les fonctions de "Parèdres" et de "Néocores".


Merci d'avance.

Un magistrat stéphanéphore (porte couronne) est un magistrat dit éponyme, c'est-à-dire qu'il donne son nom à une période calendaire donnée. En l'occurence, Plykleides a donné son nom au mois d'hagnénon. C'est un titre honorifique.

_________________
"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).

Des hellénistes vous répondront encore mieux que moi.

Stéphane veut dire « couronné » donc « stéphanéphore » par déduction doit signifier porteur de couronne.

_________________
Il est beau de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant . André Gide .

La couronne d'Etienne 1er, roi de Hongrie, condense donc une sorte de pléonasme (Stéphane = Etienne = Couronné)!

_________________
"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

Une divinité dite parèdre est une divinité associée à un rang subalterne au culte et aux fonctions d'une autre divinité. Exp.: Korè est la divinité parèdre associée à Déméter comme l'est Bia pour Arès.

_________________
Qu'ils me haîssent ! Pourvu qu'ils me respectent
-Tibère

Les sociétés seront saines lorsque les philosophes seront devenus rois ou les rois, philosophes ( dixit Platon )

Pour les néocores, si les souvenirs de ma maîtrise sont encore bons, cela doit être des personnes chargées de l'entretien d'un sanctuaire. J'avais fait quelque chose sur Didymes et ce nom apparaissait dans des textes concernant la gestion du sanctuaire. Mais tout ceci est à vérifier car je n'ai pas mon texte sous les yeux (il est resté chez mes parents...).

En grec on écrira Στεφανηφόρος qui est formé στεφάνη couronne + φόρος porteur. Le terme Στεφανηφόρος stéphaniphoros revient dans plusieurs citations en grec ancien. Il y avait même eu une Στεφανηφόρου Δραχμαί qui est une Drachme Athénienne dont il y était gravé une couronne. Le terme Στεφανηφόρος comme la plupart des termes anciens sont toujours présents dans notre langue moderne.

En cherchant autre chose, je viens de tomber sur quelque chose d'intéressant concernant les stéphanéphhores. Il apparaît que c'était le nom des magistrats éponymes de la cité de Milet à l'époque hellénistique. Ceux-ci auraient changé de nom puisqu'aux époques archaïque et classique, ils s'appelaient les aisymnètes. Quant à la signification du terme, cela veut bien dire "porteur de couronne".

Voilà.

J'ai fait (il ya longtemps longtemps) une maîtrise sur les services religieux en -phoros autrement dit les porteurs d'objets sacrés dans le culte grec. Les stéphanophores, vous en voyez notamment sur beaucoup de céramiques. J'avais classé les stéphanephores dans les ports de végétaux.
C'est vrai que le nom ,correspond à une magistrature éponyme et le port de la couronne est comme un insigne de leur fonction. Le stéphanéphore est un magistrat éponyme avec des fonctions comparables à un prêtre. Ce titre apparaît à Smyrne, Milet (où ce sont même des femmes vierges). Quant à son rôle on sait peu de choses, il semble qu'il ait eu pour rôle de faire des offrandes régulières au dieu auquel il est voué. Cette charge "honorifique" semble être devenue aristocratique et dispensieuse car il devait en fait financer certains cultes.
On a des exemples d'inscriptions honorifiques où l'on mentionne des stéphanéphores à qui l'on témoigne une gratitude pour leur générosité comme celle d'Alcibiades à Nysa, époque impériale où il est inscrit "si quelqu'un entreprenait de les énumérer (ses dons), sa vie entière n'y suffirait pas"
Quant à la pratique de porter des couronnes, c'est en quelque sorte s'assurer la bienveillance, c'est un gage de pièté, chaque divinité ayant son arbre de prédilection, le laurier pour Apollon, l'olivier pour Athéna etc.... Sapho dans un passage d'Athénée dit "Les dieux se détournent de ceux qui se présentent à eux sans couronne" Au 5ème siècle les lois de Solon prévoient même le cas où le port de la couronne doit être interdit, l'idée en fait étant d'exclure certaines personnes du culte public.