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Aussi si les Ptolémées pratiquaient le meurtre en familles, aucun ne s’était jusqu’à présent suicidé, le suicide étant considéré comme signe de lâcheté voir comme un péché.
Il existe au moins un Lagide qui se soit suicidé, par le poison d’ailleurs, et tout récemment :
Ptolémée roi de Chypre (80-58), fils de Ptolémée IX et de Cléopâtre IV, devant l’invasion romaine conduite par Caton en 58. Ce qui en fait le précédent exacte de Cléopâtre. D’ailleurs, ce suicide n’est pas tant un acte de lâcheté, mais une nouvelle provocation de la fantasque princesse, ce qu’atteste la lettre.
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Quels étaient les principaux obstacles au pouvoir absolu d’Octave ? […] Marc-Antoine disparu, Cléopâtre et Césarion représentaient les deux seuls obstacles à son ascension.
Cléopâtre ou Césarion pouvaient représenter une menace pour la pacification de l’Egypte, éventuellement, mais sans doute pas pour la politique intérieure romaine. Césarion plus encore peut-être du fait de sa paternité, il aurait éventuellement pu rassembler les mécontents d’Orient. Mais même lui ne pouvait avoir la moindre influence sur Rome même, il n’est qu’un bâtard, sans le moindre droit sur l’héritage césarien. A mon avis, le meurtre s’explique dans le cadre de la conquête de l’Egypte, non dans le cadre de l’ambition octavienne.
Pour revenir sur cette affaire de serpents. Personne n’a rien vu… Mais au triomphe, la statue de Cléopâtre est représentée sur son lit de mort avec une serpent sur le bras (mais je ne retrouve plus la référence…
) ou avec des traces de piqûres (cf. Horace). Sans doute un symbole pour représenter le poison du suicide, mais qui a pu être pris au sens propre et être à l’origine des rumeurs romantiques du panier de figues.
Autre remarque : si le poison employé est réputé d’origine ophidienne, rien ne dit que ce venin soit issu d’un serpent égyptien. Elle s’y est pris bien à l’avance et a largement eu le temps de choisir le plus approprié, local ou importé. Si nous faisons abstraction du contexte géographique, quel venin est susceptible d’avoir les effets décrits : sans douleur ni convulsions, assoupissement, suées abondantes, affaiblissement progressifs des sens ? Description précise sans doute exacte puisqu’issue des descriptions du médecin personnel de la reine, Olympos, consulté à ce propos par la reine, et qui a laissé une histoire consultée par Plutarque (Plut.,
Antoine.90).