Voici deux textes extraits de la vie de Solon de Plutarque qui m’invitent à penser que les héctémores pouvaient naître "libres"et tomber sous la domination des grands propriétaires terriens en cas de dette :
« 26(3). Une ordonnance particulière à Solon, c’est l’abolition des dettes, qui contribua plus qu’aucune autre à affermir la liberté. En vain les lois établissent l’égalité, si les dettes en privent les citoyens pauvres ; si, lors même qu’ils paraissent jouir le plus de leur liberté, soit en jugeant, soit en exerçant quelque magistrature ou en donnant leur suffrage, ils sont encore plus esclaves des riches, et ne font que suivre les ordres de leurs créanciers. Mais une chose remarquable ajoute encore au mérite de cette ordonnance : presque toujours une abolition de dettes entraîne à sa suite des troubles et des dissensions ; Solon, en employant à propos cette mesure, comme un remède violent, à la vérité, mais efficace, parvint à apaiser la sédition qui s’était élevée dans Athènes, et par le seul ascendant de sa vertu il fit taire les reproches et les murmures que cette loi aurait pu exciter. »
« Ô Temps sois mon témoin! Et toi, ô noire Terre, Mère de tous les dieux! Toi que j'ai délivrée Des bornes dont tu fus bassement encombrée Par les accapareurs! Toi que j'ai affranchie! Redressant la Justice indignement gauchie, J'ai ramené dans leurs foyers par Zeus bâtis Les exilés, innocents ou non, engloutis Dans le malheur, vendus, chassés ou bien partis D'eux-mêmes et si lontemps errant à l'étranger En proie à la misère, au malheur, au danger, Qu'ils avaient oublié la langue de leurs pères! Et d'autres qui tremblaient sous un injuste maître, Ici même, opprimés, je les ai fait renaître, Et de nouveau, grâce à mes lois, les voilà libres! J'ai réparé, j'ai joint, j'ai rapproché les fibres Aidant les pauvres, juste envers les gens prospères, En haut ainsi qu'en bas, j'ai placé l'équité. Un cupide et un lâche eût peut-être hésité Sans savoir diriger ou tenir en respect La foule. Je n'ai pas pour être moins suspect À certains, transigé, pactisé; quand les chiens attaquent, le loup les tient en respect; les biens reçus grâce à mes lois, ils n'osaient en rêver, et de meilleurs que moi vont plus tard m'approuver. J'empêchai que chacun, à son gré n'écrémât Le lait de tous. Et quand la colère enflamma Les deux partis, moi seul, entre eux médiateur, Je me tins... »
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