Bonjour!

L'Antiquité n'est pas mon fort et c'est en néophyte (que dis-je, en terrain en friche!) que je suis vos discussions.
Il y a un point qui m'interesse fort: j'ai du mal à comprendre la place des sophistes dans la Grèce antique. En effet, ceux ci semblent méprisés voire rejetés et pourtant ils arrivent à produire un enseignement en échange de sommes faramineuses. Ce mélange de fascination pour le savoir et de dégoût m'intrigue.

Quelqu'un saurait-il le démystifier pour quelqu'un qui, comme moi, ens ait pas grand chose (mais qui tout ce qu'elle sait c'est qu'elle ne sait rien je vous passe les commentaires )

Maialen

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"Le signe le plus flagrant qu'une vie intelligente existe quelque part dans l'univers, c'est que personne n'a essayé de nous contacter" Bill Watterson, Calvin & Hobbes

C'est là le résultat du culte platonicien qui a perduré jusqu'à nos jours. Pour faire une comparaison limite mais cependant très parlante et juste, la réputation des sophistes est ternie par Platon comme celle de Napoléon III a pu l'être par Hugo.

On observe cependant aujourd'hui un regain d'intérêt de certains philosophes vers les sophistes, ce qui nous promet de belles découvertes à venir.

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"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).

Le grand problème des sophistes, et c'est presqu'un sophisme que de le dire , c'est qu'ils vinrent avant Socrate qui, leur étant supérieur, les a ridiculisé.

En effet, malgré leurs qualités indéniables, ils étaient inférieurs au maître de Platon qui de plus les méprisait du fait de la "vente" de leur savoir. Ils n'étaient certes pas des philosophes de supermarché mais, comme beaucoup d'autres, furent soufflés, au sens propre, par la philosophie de Socrate.

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"La culture de la pomme de terre est un témoin géographique de la découverte de l'Amérique, comme celle de la betterave est une conséquence du Blocus continental"
* L.-E. Halkin

Pas d'accord: je ne vois pas ce qui permet de dire que Socrate est "meilleur" (meilleur quoi d'ailleurs?) qu'un sophiste. Il faut procéder à une critique des sources: jusqu'à très récemment, on n'a jugé les sophistes que d'après les écrits de Platon qui s'attachait à les ridiculiser. Il faut aussi se pencher sur les écrits sophistiques eux-mêmes pour voir qu'ils ne sont pas dénués d'intérêt. Surtout, il faut comprendre que, comme souvent lorsqu'on veut juger le passé, tout est question de valeurs: les Grecs trouvaient plus de qualités dans la sophistique, notre civilisation a trouvé (jusqu'à Nietzsche au moins unanimement) plus de qualités dans la métaphysique.

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"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).

Ce qui permet de dire que Socrate était "meilleur", et c'est toi qui a introduit ce terme , c'est quer son apparition a profondément modifié la philosophie grecque. D'aucun la divisent d'ailleurs en se servant de Socrate comme d'un an 0, il y eut avant et après.

Une fois qu'il entre en scène, les sophistes perdent progressivement de leur influence, mais cela à une vitesse exponentielle car après une phase de méfiance, on se méfie toujours de ce qui est nouveau en Grèce antique, Socrate s'impose. Et même s'il est condamné au suicide, son enseignement va se perpétuer par Platon et ses disciples.

Ensuite, relis mon message mais je n'ai jamais nié la moindre qualité aux sophistes, leur destruction d'Héraclite, je pense, sur le thème du "non-être est" me plaît beaucoup.

Mais ce qui les a perdu est la force de raisonnement portant sur le général de Socrate alors qu'eux ne raisonne que par "commande" et ne posent pas de système. Tout le monde connaît leur capacité à défendre deux points de vue opposés du jour au lendemain.

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"La culture de la pomme de terre est un témoin géographique de la découverte de l'Amérique, comme celle de la betterave est une conséquence du Blocus continental"
* L.-E. Halkin

Le stoïcisme et non pas le sophisme, privait la recherche du sens et le sens, tout simplement. On comprend sans peine pourquoi Platon s'en moqué bien fort. Oui, autrefois, les stoïcismes cherchaient à synthétiser leurs savoirs en une structure unique, qui « fasse » monde. Je pense effectivement que c'est la raison primordiale pour laquelle les platoniciens étaient d'accords dessus.

Cela va de soi, le stoïcisme contemporain n'a strictement rien à voir avec ceux des anciens et pour compléter ce qu'a dit Florian, le stoïcisme est de retour étant donnée que cette pensée intéresse souvent les laïcs, athées... qui eux sont presque plus nombreux en Occident.

D'autre part, les Stoïciens préconisaient de se conformer à la nature. Or, la conformité à la nature est une notion ambiguë : puisqu’elle comprend la mer nourricière et le raz-de-marée, la santé et la maladie, la vie et la mort...