Au sortir de la bataille de Chéronée (338), Philippe vient à bout d'une large coalition de Grecs dont Athènes et Thèbes faisaient partie (qui d'autres?). Il finit d'abaisser celles ci par une politique considérée comme intelligente mais il y a pas mal de détails que je n'ai pas très bien compris...
-Il me semble qu'il décide de raser Thèbes et non Athènes, pourquoi?
-Et puis quelle est la situation de Sparte à ce moment? La ligue péloponnésienne a t'elle déjà volé en éclat? La Macédoine isole t'elle Sparte diplomatiquement? Comment fait elle? Elle l'encercle? renforce d'autres cités ou d'autres confédérations dans le Péloponnèse?
-A quoi servent les garnisons macédoniennes dans cette région? Servent elles à contrer Sparte ou bien à contrôler les cités dans lesquelles elles sont placés et à stabiliser les constitutions? (quelles sont d'ailleurs ces cités? Corinthe?...)
-On m'a dit que Philippe avait été bien accueilli dans le Péloponnèse. Il est plutôt bizarre qu'un conquérant non grec (même si c'est à discuter) soit bien accueilli en Hellade surtout pour exercer une domination assez violente non (d'ailleurs le fut elle? les garnisons en seraient la preuve).
-Enfin quelques éclaircissements sur la ligue de Corinthe me sont necessaires... Qui participait à celle ci? Aussi bien des cités que des ethnè? Philippe en avait il les pleins pouvoirs?

Bref il y a plein de trucs que j'ai pas pigé sur cette période? Des cités grecques se sont tellement battues pour l'hégémonie en Hellade sans jamais y arriver j'aimerai savoir pourquoi cela parait si facile à Philippe de Macédoine!!!! Quelles sont les sources pour cette période?

Philippe II n'a pas du tout rasé Thèbes en 338. Mais après la mort de Philippe II, alors qu'Alexandre devenu roi faisait campagne pour soumettre des peuples remuants des Balkans jusqu'au Danube, une rumeur infondée selon laquelle il serait mort a mis le feu à la Grèce qui supportait mal la toute nouvelle domination macédonienne.

C'est Alexandre qui après avoir écrasé Thèbes l'a faite raser. Sauf la maison de Pindare.

Pourquoi Alexandre n'a-t-il pas rasé aussi Athènes ? Parce qu'il n'ambitionnait certainement pas de régner sur un champ de ruines. Parce que Thèbes avait été l'âme de la révolte bien plus qu'Athènes. Et parce qu'Athènes était Athènes : la Grèce de la Grèce ou l'école de la Grèce. Même Sylla n'a pas rasé Athènes en 88.

A ce moment, Sparte a perdu sa ligue péloponésienne depuis plus de 30 ans. Au lendemain de Chéronée, la ligue du Péloponnèse a volé en éclats et Sparte perdu le contrôle de la Méssénie. Sparte a refusé d'entrer dans la ligue de Corinthe et se cantonne dans une neutralité attentiste et menaçante.

Les garnisons macédoniennes servent surtout à maintenir des régimes pro-macédoniens et à tenir les points stratégiques en Grèce.

Je ne suis pas sûr que Philippe ait mis les pieds dans le Péloponnèse ailleurs qu'à Olympie pour les jeux mais c'est à vérifier. Je ne crois pas que la domination macédonienne ait été bien acceptée où que ce soit. L'idéal des cités grecques comme des ethné, c'était l'autarcie, l'autonomie, l'indépendance.

En gros, participaient à la ligue de Corinthe toutes les cités et ethné situées au sud de la Thessalie (Etolie comprise), à l'exception de Sparte. A peu près ce qui constituera la province romaine d'Achaïe (à ne pas confondre avec la ligue achaïenne).

Philippe avait les pouvoirs d'un hégémon avec une mission particulière : la défense contre l'ennemi héréditaire perse. Evidemment, ses pouvoirs juridiques étaient confortés par la puissance militaire macédonienne.

La conquête macédonienne n'a pas été facile. Elle a duré plus d'une quinzaine d'années mais Philippe a profité de l'aveuglement et de la division des cités grecques, de la richesse de son royaume, et de l'armée macédonienne dont il a su faire, par ses réformes, le meilleur instrument militaire de son temps.

Vite dit... Ce sont les menées de Démosthene qui ont mis le feu aux poudres et convaincu Thebes de se révolter. Athenes, de part son prestige intellectuel, a été pardonnée plus que de raison tandis que toute la colere macédonienne s'est reversée sur Thebes.

D'ailleurs, une anecdote amusante la dessus nous a été conservée : alors que Philippe, en campagne dans le Péloponnese, demandait la soumission de Sparte, les éphores répondirent: "Vient la chercher". Enragé, Philippe dit: "Si je viens en Laconie, je vous réduirai tous en esclavage", a quoi il fut répondu: "Si !".

Dont les 2 principales était la ville de Mégalopolis, en Grece Centrale, et la forteresse de l'Acrocorinthe, dans l'Isthme corinthien, au Nord.
Plus tard, entre 369 et 365, le roi spartiate Areus se cassera les dents, et finira pas mourir, a essayer de prendre cette forteresse, lors de la Guerre de Chrémonide, un des nombreux soulevements de la Grece au IIIeme siecle. C'est dire si Philippe avait bien choisi le lieu !

Il me semble que si... mais pour peu de temps, puisque Philippe considérait que la conquete de l'Empire Perse était si importante qu'il ne prit meme pas le temps de corriger ces insolents Lacédémoniens !
Cette incursion (peut-etre mieux choisi que mon utilisation du mot "campagne", plus haut) se serait déroulée a la suite immédiate de la bataille de Chéronée, en aout 338, jusqu'a la fin de cette meme année. Puis le roi serait retourné en Macédoine pour s'occuper d'autres affaires plus pressantes.

Le fameux esprit laconique
Cette réponse "si" m'a toujours beaucoup fait rire.

Ôui, bien que la plupart des mots fameux n'aient été prétés à leurs auteurs que bien après les événements et très souvent à tort.