Citer :
(personnellement je préfère ma viande à point mais dans son cas, elle sera crâmée
)
Peut-on alors attribuer l'invention du Barbecue à l'Eglise ?
Pour synthétiser, du sujet initial "la religion grec est-elle basée sur la peur ?", nous avons discuté des différences entre les monothéismes et la religion grec pour décerner la médaille de la culture la plus "terrifiante".
Pourquoi pas...
Mais il faut alors bien distinguer les pratiques religieuses de la théorie.
J'avoue personnellement avoir une préférence pour les pratiques des cultes religieux, d'abord parce que je m'y connais plus, mais aussi parce qu'elles reflètent directement l'univers de l'époque, et que dans cette tâche, la mythologie devient un outil parmi tant d'autre.
Remarquons d'abord la sur-représentation des Héros chez les grecs, défiant les Dieux, souvent punis pour leurs actes, mais toujours reconnus pour leur bravoure et leur courage. La conception du repos après la mort nous indique aussi l'importance de ces même valeurs pour accéder aux Champs Elysées ( je n'oublie pas le sentiment de piété, mais il est commun à la plupart des religions ).
Les monothéismes mettront avant tout l'accent sur la "foi" en Dieu, ainsi qu'à son dévouement en toute circonstance, comme peut en témoigner le Livre de Job.
Jusque là, pas de soucis.
Mais je pense qu'on peut aussi rajouter qu'il existe un manichéisme plus ardent dans la Bible que dans la mythologie grec. Lucifer se verra déchoir pour avoir voulu s'opposer à Dieu, après quoi, chacun retournera s'occuper pour l'un, du paradis, pour l'autre, de l'enfer. Deux forces s'opposent donc entre bien et mal.
Chez les grecs, tout cela devient beaucoup plus compliqué. Leur histoire est bien plus mouvementée et tenter de les classer d'un côté ou de l'autre du camp des "gentils" ou des "méchants" serait insensé, puisque l'essentiel n'est pas là.
En pratique, le Christianisme se veut circonscrit puisqu'il n'y a qu'un dieu, et même pourrait-on dire "totalitaire", en ce sens où tout les regards convergent vers un point unique.
En Grèce, la multiplicité des dieux conduira logiquement à une diversité de cultes plus grande et plus complexe. D'Athènes à Sparte, en passant par Thèbes et Corinthe, une liste exhaustive des cultes religieux apparaît bien ardue. Si une cité se sentait délaissé par un dieu, qu'à cela ne tienne, elle en choisissait un nouveau à chérir (souvent après avoir perdu une guerre d'ailleurs).
Les marges de manœuvres sont donc plus grandes chez les grecs qu'avec le Christianisme, et ils pouvaient finalement se risquer à déplaire à un ou deux dieux (bien que le mode d'emploi le déconseillait) si d'autre étaient à leurs côtés.
Les chrétiens, n'ayant pas cet avantage, ont semble-t-il beaucoup plus à craindre.