Quoi qu'il en soit, aussi intéressantes que soient ces réflexions sur le climat grec, et je le pense vraiment, j'attends de lire une source écrite sur une Perséphone aux Enfers en été. N'oublions pas que tous les rites à Demeter se déroulaient en été, à Athènes - juin, juillet, septembre.
Pour l'instant, j'ai vraiment l'impression, comme je l'ai dit plus haut, d'un assertion sortie du chapeau.
Quant à la représentation de l'hiver chez les Grecs, qui de mieux qu'Hésiode, dans
les Travaux et les jours ?
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L'hiver
Dans l'hiver, lorsqu'un froid violent tient les hommes renfermés, passe, sans t'arrêter devant les ateliers de forgerons et les lieux publics aux brûlants foyers. L'homme laborieux sait accroître son bien même dans cette saison. Ne te laisse donc point accabler par les rigueurs d'un hiver cruel et de la pauvreté. Crains d'être réduit à presser d'une main amaigrie tes pieds gonflés par le jeûne. Le paresseux se repaît de vaines illusions et, manquant du nécessaire, médite en son esprit de coupables actions. L'indigent, privé de moyens d'existence, reste assis dans les lieux publics, et nourrit l'espérance du mal. Au milieu de l'été, dis à tes esclaves : "L'été ne durera pas toujours, construisez vos demeures." Redoute le mois Lénéon, ses mauvais jours tous funestes aux boeufs, et les glaces dangereuses qui couvrent la campagne lorsque, venu de la Thrace, nourrice des chevaux, l'impétueux Borée agite de son souffle les flots de la vaste mer, resserre la terre et les bois, et, déchaîné sur cette terre féconde, déracine dans les gorges des montagnes les chênes à la cime élevée et les énormes sapins, en faisant mugir au loin les immenses forêts. Les bêtes sauvages frissonnent et ramènent sous leur ventre leur queue engourdie malgré l'épaisseur de leurs poils qui ne les garantit pas des attaques du glacial Borée. Ce vent pénètre sans obstacle à travers le cuir du boeuf et les longs poils de la chèvre ; cependant la force de son souffle ne perce point la laine touffue des brebis. Le froid courbe le vieillard, mais il respecte la peau tendre de la jeune fille qui, tranquille dans ses foyers auprès de sa mère, encore ignorante des plaisirs de Vénus à la parure d'or, après avoir lavé dans une onde pure et parfumée d'une huile luisante ses membres délicats, dort renfermée, la nuit, dans la maison natale, à l'abri des rigueurs de l'hiver, tandis que le polype se ronge les pieds dans sa demeure glacée, au fond de sa triste retraite, car le soleil ne lui montre pas d'autre nourriture à saisir, le soleil qui se tourne vers les contrées et les villes des peuples à la noire couleur et brille moins longtemps pour tous les Grecs. Alors les monstres des forêts, armés ou dépourvus de cornes, grincent des dents et fuient à travers les épaisses broussailles ; tous les animaux qui habitent des tanières profondes et des antres dans les rochers, ne songent qu'à chercher ces abris ; pareils à l'homme à trois pieds dont les épaules semblent brisées et qui penche son front vers la terre, ils se traînent avec effort, en tâchant d'éviter les blancs flocons de la neige.
Dans cette saison, pour garantir ton corps, revêts, suivant mon conseil, un manteau moelleux et une tunique flottante jusqu'aux talons ; enveloppe-toi d'un vêtement dont la légère trame est couverte d'une laine épaisse, afin que tes poils hérissés ne se dressent pas sur tes membres frissonnants. Enlace à tes pieds des brodequins formés de la peau d'un boeuf que la force a fait périr et garnis de poils épais dans l'intérieur. Quand le temps de la froidure sera venu, jette sur tes épaules la dépouille des chevreaux premiers-nés et attache-la avec une courroie de boeuf, pour qu'elle te serve de rempart contre la pluie. Couvre ta tête d'un chapeau façonné avec soin et propre à défendre tes oreilles de l'humidité. Car lorsque Borée tombe, l'aurore est froide, et l'air fécond du matin, descendant du ciel étoilé, s'étend sur les travaux des riches laboureurs ; la vapeur émanée du sein des fleuves intarissables, et soulevée au-dessus de la terre par la fureur du vent, tantôt vers le soir retombe en pluie, et tantôt souffle avec violence, tandis que Borée, venu de la Thrace, pousse au loin les épais nuages. Préviens cette tempête et, ton ouvrage terminé, rentre dans ta maison, de peur que du haut des cieux une sombre nuée, t'enveloppant tout entier, ne mouille ton corps et ne trempe tes vêtements. Évite un tel danger ; ce mois de l'hiver est le plus redoutable de tous ; il est funeste aux troupeaux et funeste aux mortels. Alors ne mesure à tes boeufs que la moitié de leur pâture, mais donne plus d'aliments à l'homme ; les longues nuits diminuent les besoins des animaux. Contracte l'habitude pendant l'année entière de régler la nourriture d'après la durée des jours et des nuits, jusqu'à ce que la terre, cette mère commune, te prodigue des fruits de toute espèce.
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Bon, Hésiode ne vivait pas en Attique, mais tout de même