Bonjour,

Ed. Will, vol.1 p.224, au sujet de la guerre Chrémonidéenne:

"En Grèce même, la possession de Corinthe prouva son efficacité: les Péloponnésiens, malgré plusieurs tentatives, ne purent opérer leur jonction avec les Athéniens et Areus Ier tomba en essayant de forcer le passage de l'isthme en 265."

Comment était barré l'isthme ? Simplement par la possession de Corinthe ? Y avait-il des fortifications ?

Edouard Will parle sûrement de la forteresse de l'Acrocorinthe, considérée comme une des "entraves" de la Grèce (avec Munychie,Chalcis d'Eubée et Démétrias également aux mains des Macédoniens).

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"Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles". Paul Valéry

"C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar". Gustave Flaubert

A elle seule elle barre l'isthme ? De quelle façon ?

Elle ne barre pas à elle seule l'isthme. Mais pourvue de troupes en nombre, elle permet d'en bloquer le passage.

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"Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles". Paul Valéry

"C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar". Gustave Flaubert

Au point d'empêcher une armée assiégeante plus nombreuse de passer ? Car d'après cet épisode de la guerre Chrémonidéenne, les armées spartiate et athénienne ne purent faire leur jonction. L'obstacle semblait donc de taille.

N'oublions pas que la cité de Corinthe avait deux ports : l'un sur le golfe de Corinthe, l'autre sur le golfe saronique. Tenir une ligne reliant les deux en passant par le bastion de l'Acrocorinthe permettait de tenir solidement l'isthme. On peut supposer qu'avec une garnison installée en permanence dans la forteresse, les Antigonides disposaient d'un moyen de pression suffisant vis à vis de la cité corinthienne afin que cette dernière ne fasse pas obstacle aux troupes macédoniennes pour qu'elles se déploient de façon adéquate à l'approche de l'ennemi.

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"Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles". Paul Valéry

"C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar". Gustave Flaubert

J'ai souvent emprunté en bateau le canal qui coupe depuis le XIXe siècle l'isthme de Corinthe, ou franchi en voiture le pont qui l'enjambe : bloquer ce passage entre le continent et la péninsule devait être relativement aisé, y compris dans l'antiquité.

D'autant plus qu'il y avait déjà un "canal terrestre" à la place de l'actuelle canal: le diolkos.

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"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).

Il y avait apparemment un mur barrant l'isthme, restauré par les empereurs byzantins. A-t-on idée de l'époque où ce mur fut construit et donc de son rôle éventuel dans la défense de l'isthme à l'époque hellénistique ?

http://gbgm-umc.org/umw/corinthians/maps/corinth1884.gif

Hérodote évoque ce fameux mur lorsque, dans ses Histoires, il évoque l'invasion perse de 480. Il s'en sert comme argument pour opposer la stratégie "offensive" prônée par Thémistocle à celle, "défensive", des Péloponnésiens désireux de renforcer la muraille de l'Isthme et d'y attendre l'envahisseur. Concernant l'époque hellénistique, je n'ai jamais trouvé mention de ce mur.

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"Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles". Paul Valéry

"C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar". Gustave Flaubert

A noter, comme autre témoignage du rôle de "verrou" joué par Corinthe, que Pyrrhos, lors de sa fatale "descente" dans le Péloponnèse, préfèra franchir le golfe de Corinthe grâce à des alliances avec l'Etolie et l'Achaie.

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"Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles". Paul Valéry

"C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar". Gustave Flaubert

Logique et forcé puisque c'est son adversaire Gonatas qui tient Corinthe.

De même, à la prise de l'Acrocorinthe par les Achéens sous Aratos à l'hiver 243, les Macédoniens se virent complètement interdits d'accès au Péloponnèse, et ne purent effectivement plus y entrer du tout tant que la forteresse se trouvait en mains grecques (ce qui dura jusqu'en 224, quand Aratos, inquiet du renouveau expansionniste spartiate, rendit l'Acrocorinthe à Antigone Dôson en échange de son intervention militaire ).

Mais le fait qu'une simple forteresse ait pu, pendant près de 2 décennies, contrecarrer toute tentative d'incusion de la plus grande puissance militaire de l'époque dans le Péloponnèse est bien un signe de son importance !