Je trouve une espérance de vie comprise entre 27 et 30 ans, dans un long article de François Hinard, Nicolas Corvisier, et Pierre Salmon,
L'Europe gréco-romaine, dans un ouvrage collectif,
Histoire des populations de l'Europe, Fayard, 1997, vol. 1, page 98 :
Citer :
Tableau 6 : Age moyen au décès [source : J.L. Angel sur un étude de 200 squelettes]
Bronze ancient : Hommes 39,3 ans, Femmes 32 ans.
Fer ancien (XIIe s.) : Hommes 38,8 ans, Femmes 30,4 ans.
VIe-Ve siècle [av. J.C] : Hommes : 45 ans, Femmes : 36,2 ans.
Ve-IVe siècle [av. J.C] : Hommes : 42,5 ans, Femmes : 36,5 ans.
Période romaine : Hommes : 40,2 ans, Femmes 34,6 ans.
Ces moyennes ont été calculées à partir de relevés effectués sur des sites divers (essentiellement Lerne et Mycène pour les périodes reculées, Athènes, Corinthe et Olynthe à partir de la période archaïque). [...]Il convient probablement de réduire les espérances de vie calculées à partir des âges moyens des squelettes ; on aboutirait à des âges moyens au déècès compris entre 27 et 30 ans en tenant compte des sous-enregistrement des très jeunes enfants.
Cette estimation basée sur 200 squelettes seulement pour des dates allant du bronze ancien à la période romaine, avec une grande incertitude sur les jeunes enfants me parait moins fiable que l'étude de Vivian Nutton qui semble considèrer plus de cas (le nombre excat n'est pas donné) et une période plus précise.
Par ailleurs, je ne crois pas que ce soit l'hygiène qui joue un rôle primordiale dans l'espérance de vie, car la saleté tue beaucoup moins que la famine, la guerre, et les accidents. Même les enfants propres ont des poux, la varicelle, la rougeolle et toutes les maladies infantiles. Seulement les enfants bien nourris résistent généralement, alors que ce n'est pas le cas des autres.
Vivian Nutton déclare que, dans l'antiquité, la mortalité à Londres était plus forte qu'en Grèce, à cause de l'organisation politique et sociale plus primitive à Londres qu'en Grèce. Pour nourrir une population, il faut une agriculture rationnelle, des greniers protégés, et un commerce permettant de combler des carences locales en échange de surplus différents.
Mais les situations étant particulières d'un endroit à l'autre et d'une famille à l'autre, il est difficile de généraliser.