Quel rôle avait Roxane dans la vie d'Alexandre? Qui était Roxane? Quelle était sa région d'origine? Quel fut le destin de Roxane aprés la mort d'Alexandre et avant son assassinat (avec son fils). Merci de me donner des renseignements sur ce couple.Existe-t-il des sites consacrés à Alexandre ou sa femme, des livres que je pourrais lire pendant les vacances?

Roxane était la fille d'Oxiartès, satrape de Bactriane. Elle fut capturée par les Grecs lors de la campagne de Sogdiane (327). Elle devint la femme d'Alexandre le Grand (328). Enceinte à la mort de celui-ci (323), elle accoucha trois mois plus tard d'un fils qu'elle fit reconnaître pour héritier au trône et qui devint roi de Macédoine sous le nom d'Alexandre IV Aigos. En 311, Cassandre s'empara d'Alexandre IV et de Roxane qu'il fit finalement assassiner vers 309/311.
En résumé, on ne sait pas grand chose sur elle mais ce n'est pas étonnant : n'étant pas grecque et n'étant qu'une épouse tardive, les chroniqueurs antiques l'ont considéré comme un personnage secondaire.

Pour ce qui est des sites sur Alexandre, un petite requête sur Google et vous trouverez sans doute votre bonheur. Pour ce qui est des biographies du personnage, il en paraît à peu près une tous les ans...

Quelques références :

BRIANT , Pierre De la Grèce à l'Orient, Alexandre Le Grand GALLIMARD 1993 Découvertes . Bonne approche pour un début et très bonne iconographie.

PEYREFITTE, Roger Alexandre le Grand ALBIN MICHEL 1981 en 3 tomes. Si vous êtes vraiment mordu et pas effrayé par les pavés...

PSEUDO-CALLISTHENE Le roman d'Alexandre FLAMMARION 1994 GF
QUINTE-CURCE De la vie et des actions d'Alexandre le Grand
PLUTARQUE, Vies parallèles .
Les trois auteurs classiques de référence sur le sujet.

SUARD , François Alexandre LAROUSSE 2001 La Vie - La Légende .
Excellente approche du mythe et de son succès intemporel, synthétique.

WEIGALL , Arthur Alexandre le Grand PAYOT 1993 Petite bibliothèque . Mon préférré

DROYSEN , Jean Gustave Histoire d'Alexandre le Grand GRASSET . Une référence.

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"Lisez, éclairez-vous, ce n'est que par la lecture qu'on fortifie son âme." - Voltaire
"Historia vero testis temporum, lux veritatis, vita memoriae, magistra vitae." De oratore - Cicéron

Bonjour

Un "petit détail" nous est livré par Plutarque -dans sa Vie d'Alexandre- sur la personnalité de Roxane. Alexandre avait une autre épouse, Stateira, fille de Darius III. Après la mort de son conquérant d'époux, Alexandre la fit assassiner pour éviter toute concurence à l'enfant qu'elle portait.
Pour ce qui en est de la symbolique politique, Roxane étant fille d'un des principaux résistants à Alexandre, le fait de l'épouser était révélateur d'une volonté de réconciliation, notamment vis à vis des populations "périphériques" de l'empire, tels les Bactriens. Le mariage avec Stateira, lui, marquait le fait qu'Alexandre entendait s'inscrire dans la lignée des Achéménides. Dans les deux cas, ces unions procédent de la volonté du conquérant d'associer les Iraniens aux Macédoniens dans l'administrations de l'empire, politique qui ne sera pas suivie par les successeurs d'Alexandre, exception fait peut-être de Séleucos.

Notons la référence à ce couple dans "L'homme qui voulut être roi" (roman de Rudyard Kipling, film de John Huston avec Sean Connery et Michael Caine) :
l'aventurier joué par Sean Connery est pris par les populations du "Kafiristan" pour la réincarnation de "Sikander". Il finit lui-même par s'en convaincre quand il tombe amoureux d'une indigène nommée Roxane, coïncidence troublante. Mais elle causera sa perte.

Film superbe. Je n'ai pas encore eu l'occasion de lire le roman.

Iskander, plutôt ? C'est en effet assez fascinant de voir à quel point l'épopée d'Alexandre a marqué beaucoup de peuples bouleversés par son éphémère empire : l'épopée d'Iskander ou Iskanderun est un classique de la littérature perse et arabe.

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ça devrait en effet être ça, mais dans le film (j'ignore ce qu'il en est dans le livre), les hommes du Kafiristan ont déformé Iskander en Sikander.

Ce ne sont pas les hommes du Kafiristan qui on déformé Iskander en Sikander, mais la poésie persane qui, pour des raisons de rimes et autres, procède à des abréviations. Par ailleurs, l'écriture arabe ne marquant pas la plupart des voyelles, "Iskander" écrit en arabe peut se lire "Eskandar", "Eskender", "Askandar"...

Sur un autre registre, il est important de considérer avec beaucoup de prudence les épopées d'Alexandre qui émanent plus de la propagande de Byzance que de l'histoire. Au contraire de ce qui est communément admis, Alexandre a fait plus de mal à l'occident que de bien. Pour preuve, Athènes après Alexandre perdit tout son éclat.

Je ne pense pas que l'on puisse dire qu'Alexandre "a fait plus de mal à l'occident que de bien" car une fois son aventure/épopée commencée il ne s'est plus vraiment interessé à sa terre natale. L'orient lui offrait un espace d'expansion et de création que la mentalité clochemerlesque des cités grecques ne lui aurait jamais permis. Si Athènes, effectivement a perdu de son éclat, Alexandre n'y est pas pour grand chose car la cité n'est déjà sur le déclin depuis un siècle. D'une manière plus générale, les Athéniens ne furent jamais, bien au contraire, des chauds partisans d'Alexandre et des Macédoniens en général alors qu'Alexandre dans sa jeunesse fut fortement marqué par le prestige de la cité d'Attique.

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La question du "mal" qu'aurait fait Alexandre (même si ça me semble un peu trop manichéen de parler en ces termes...) pourrait peut-être plus s'appliquer à l'Orient. En effet, on a de ce personnage, indiscutable héros de l'antiquité, une image souvent "romantique" due au talent de ses biographes modernes (Droysen entre autres) et à l'admiration de certains antiques (Plutarque notamment). C'est vrai que le souvenir de ce personnage hors-normes s'est profondément conservé dans le monde arabo-musulman, jusqu'aux confins de l'Afghanistan, où l'historien Jean-Paul Roux rapporte dans un de ces livres que les paysans locaux lui indiquaient "le chemin qu'Alexandre aurait pris". Mais ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que lors de son passage, le conquérant macédonien a fait sur les populations iraniennes la même impression qu'Attila sept ou huit siècles plus tard en Gaule. Dans les temples mazdéiens (zoroastriens), conservatoires en quelque sorte de la mémoire culturelle iranienne, son souvenir était voué aux gémonies et il apparaissait comme une créature d'Arrhiman (le principe du mal). Les sources à ce sujet sont très rares, mais elles permettent de relativiser le mythe. De manière plus large, je pense qu'elles sont à appliquer à la domination gréco-macédonienne sur l'orient dans son ensemble plutôt qu'au seul Alexandre, même si le fondateur ne peut échapper à sa part de "responsabilité". Dans cet ordre d'idée, on a par exemple, dans l'Egypte lagide, l'oracle du potier, expression de la rancoeur des fellahs contre les Ptolémées, et qui prédit le refoulement des Grecs à la mer et la destruction d'Alexandrie, ville maudite entre toutes.